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Parcelles de France

Dans un courriel qu’il a envoyé à ses correspondants habituels, Jean-Pierre Rondeau attire très opportunément l’attention sur ce que l’on pourrait appeler l’autre face du rapport Milhaud, remis hier à Nicolas Sarkozy.

La presse a généralement repris (d’après la dépêche de l’AFP) la partie concernant le plan d’épargne de co-développement, qui permette aux immigrés un accès plus facile au crédit afin qu’ils puissent financer leur logement ou créer leur activité dans leur pays d’origine, en coopération entre une banque française et une banque du pays d’origine. Il s’agit en quelque sorte d’une importante mesure complémentaire au « compte épargne co-développement » créé par la récente loi sur l’immigration.

Mais on ne parle guère d’un autre aspect du rapport Milhaud, brièvement évoqué par l’Associated Press, et auquel l’agence Reuters a consacré toute une dépêche. Il s’agit de la partie du rapport concernant l’intégration des immigrés, non pas dans leur pays d’origine, mais chez nous, et de l’intégration par l’accès à la propriété. Et le discours de Sarkozy, lors de la remise du rapport, était uniquement axé sur ce sujet.

« Je crois profondément que la possession d’une parcelle de France, à travers la propriété d’un appartement ou d’un pavillon, peut favoriser l’identification à la France d’une partie des populations issues de l’immigration, donc constituer un puissant levier de l’intégration », a-t-il dit. Et de souligner que c’est « un grand chantier qui doit s’ouvrir le plus tôt possible », et « une grande ambition pour l’avenir ».

Sarkozy part du constat que seuls 10 % des migrants originaires d’Afrique subsaharienne sont propriétaires de leur logement, « alors que 43 % d’entre eux manifestent leur désir d’accéder à la propriété ». Dans son rapport, Charles Milhaud propose de faire jouer aux pouvoirs publics un rôle de levier pour faciliter l’accès de la population issue de l’immigration à l’acquisition d’un logement. Et il s’appuie sur des expériences menées dans la région lyonnaise.

« J’ai l’intention de suivre personnellement, dans l’avenir, la mise en œuvre de ces actions », a déclaré Sarkozy, ajoutant toutefois que la situation budgétaire de la France ne permet « sans doute pas aujourd’hui » de consacrer à ce chantier « autant d’argent qu’il le faudrait ».

D’abord, comme le souligne Jean-Pierre Rondeau, le « constat » de Sarkozy est inepte. Les Français aussi aimeraient être propriétaires de leur logement. Notamment ceux qui sont mal logés, aussi mal logés que les immigrés dont parle le ministre. La préférence étrangère est tellement ancrée dans l’esprit de Sarkozy qu’il ne le voit même pas. Il doit croire que tous les Français sont propriétaires à Neuilly.

Ensuite, Jean-Pierre Rondeau, qui est dans le métier de la finance, détaille ce que peuvent être les « leviers » dont parle Charles Milhaud. Il en voit cinq :

– un « apport personnel » distribué par les caisses d’allocation familiale (ou autre organisme)

– un prêt à taux préférentiel (voire à taux zéro) offert par un organisme d’Etat.

– une durée très allongée par rapport aux prêts classiques

– ce prêt supportant un risque à 100 % pris par le seul prêteur

– une assurance vie à taux préférentiel ou totalement payée par l’organisme

Le tout étant pris en charge, in fine, par le contribuable.

Autrement dit, il s’agit d’un nouveau levier… pour encore plus d’immigration. Car le message est clair : les immigrés sont privilégiés pour l’accession à la propriété, on leur distribue des parcelles de France. Avis aux amateurs !

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