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Rechercher : Hassaké

  • En Syrie

    Une voiture piégée a explosé hier devant l’église syro-orthodoxe Notre Dame de Qamichli, mettant le feu à l’église… et à l’immeuble en face. Il y a eu 12 blessés, dont plusieurs gravement atteints.

    Il y a eu plusieurs attentats antichrétiens à Qamishli depuis le début de la guerre. Celui-ci s’est produit dans une partie de la ville sous contrôle du gouvernement syrien (d’autres parties sont sous le contrôle des milices kurdes).

    N.B. Qamichli, dans le nord-est, à la frontière turque, est (notamment avec Hassaké) une des villes construites par les Français dans les années 1920 et d’abord peuplées de réfugiés chrétiens ayant fui le génocide arménien et assyrien. La mairie (qui existe toujours):

    La_municipalité_de_la_ville_de_Kaméchli.jpg

  • En Syrie

    La pression de l’Etat islamique s’étant éloignée de Hassaké, les manœuvres entre milices kurdes et armée syrienne ont repris pour le contrôle de la ville… Comme au début 2015… Mais ce qui est nouveau est que les Kurdes s’en prennent aux chrétiens (pour leur montrer qui est le patron, semble-t-il), alors qu’en 2015 avaient libéré les villages chrétiens du Khabour en compagnie des maigres brigades chrétiennes.

    L’archevêque syro-catholique de Hassaké, Mgr Jacques Behnan Hindo, déclare à Fides :

    « Chaque fois que les miliciens kurdes entrent en action pour réaffirmer leur hégémonie militaire sur la ville, l’épicentre de leurs incursions et de leurs actions de force est toujours le quartier des six églises, où vit la grande majorité des chrétiens. Dans de nombreux cas, ils ont chassé les chrétiens de leurs maisons sous la menace des kalachnikovs et là où ils entrent, ils saccagent tout. ».

    Mgr Hindo confie avoir été lui-même victime d’un acte d’intimidation lorsque la fenêtre de son habitation a été prise pour cible par des tirs d’arme à feu et qu’une balle a manqué de peu sa tête, à un moment où la zone était contrôlée par des miliciens kurdes.

    Et une expédition humanitaire réalisée par les bénévoles de l’archidiocèse afin de distribuer de la nourriture aux habitants musulmans villages libérés de l’Etat islamique a été prise pour cible par des tirs d’artillerie alors que les jihadistes les plus proches étaient à plus de 20 km.

    Mgr Hindo constate d’autre part que lorsque Shaddadi est devenue une place forte de l’Etat islamique de nombreux habitants étaient devenus jihadistes, et qu’aujourd’hui que la ville est aux mains des Kurdes, les mêmes habitants se sont enrôlés dans les milices kurdes. (Ce qui expliquerait en partie la nouvelle animosité « kurde » envers les chrétiens.)

  • En Syrie

    Un attentat à la bombe a été perpétré hier soir dans le quartier chrétien de Qamishli, la deuxième ville de la province de Hassaké, en Syrie. Il y a eu trois morts (un chaldéen et deux syriaques orthodoxes) et dix blessés.

    Déjà le 20 décembre dernier, des attentats contre deux restaurants de Qamishli appartenant à des chrétiens avaient provoqué la mort de 13 chrétiens et de 6 musulmans.

    Pour Mgr Jacques Behnan Hindo, l’archevêque syro-catholique d’Hassaké, il faut être prudent sur les rumeurs de revendication de l’Etat islamique : « L’attentat pourrait aussi être lié aux récents affrontements entre des milices kurdes désirant contrôler ce quartier, et les groupes d’autodéfense Sotoro, qui sont déjà actifs sur place et sont formés de jeunes chrétiens syriens et assyriens. Par suite, nombreux sont ceux qui pensent que, derrière l’attentat, pourraient se cacher également des mandants et des exécuteurs kurdes. Il s’agit d’un autre des facteurs inquiétants de cette guerre. Le terrorisme existe mais parfois nous ne savons pas vraiment qui terrorise. »

    Il y a quelques jours, le Patriarche syro orthodoxe, S.B. Ignace Ephrem II, s’est rendu à Qamishli pour jouer un rôle de médiateur entre les milices kurdes et les groupes d’autodéfense Sotoro…

  • Et les Kurdes…

    Les Kurdes syriens du Parti kurde d’Union démocratique (Pyd) avaient demandé à participer à la conférence Genève II. Ils ont été éconduits. Alors ils viennent de former un gouvernement autonome, composé de 20 ministres, dont trois chrétiens (Economie, Programmation des organismes municipaux, Droits fondamentaux). Présidé par Akram Hissou, s’est établi à Qamishli et exercera son autorité dans une zone comprenant également Hassaké (ville peuplée de Kurdes et de quelque 25.000 chrétiens assyro-chaldéens, arméniens, syriaques, siège d’un archevêché syro-catholique).

    Pendant ce temps, les Kurdes d’Irak sont la cause d’une grosse colère du gouvernement irakien. Cela fait un an que le ton monte : depuis que les Kurdes ont commencé à exporter du pétrole en Turquie via un nouvel oléoduc qui échappe au contrôle de Bagdad. Le manque à gagner, dans le budget fédéral, est devenu tel (18 milliards de dollars) qu’il menace l’Irak de faillite. Le ministre irakien du Pétrole menace de poursuivre la Turquie et les compagnies pétrolières pour « contrebande », soulignant que c’est une atteinte à l’indépendance et à l’unité (sic) de l’Irak.

  • L’Etat islamique enlève des dizaines d’assyriens

    Les combattants de l’Etat islamique ont de nouveau attaqué, hier, les villages assyriens de la vallée du Khabour, en Syrie. Ils ont enlevé des dizaines de personnes, hommes, femmes, enfants, les habitants de Tel Shamiran (une cinquantaine) et de Tel Jazira (une quarantaine) sont séquestrés dans leur village.

    Plusieurs églises ont été détruites, dont celle de Tel Shamiran et celle de Tel Hormuz dont j’avais publié la photo le 7 février, quand les combattants assyriens y avaient replacé la croix...

    Lors des affrontements, qui se poursuivent dans un village, les assyriens auraient perdu quatre hommes et l’Etat islamique des dizaines (selon les miliciens assyriens).

    Les habitants des villages qui ont pu fuir se sont réfugiés à l’église Notre-Dame d’Hassaké et l’église Saint-Ephrem de Qamishli.

    Les proches des personnes enlevées qui ont tenté de les joindre sur leurs téléphones portables sont tombés sur des combattants de l’Etat islamique leur répondant qu’il n’y avait rien à faire pour les otages.

    Selon Newsweek, l’Etat islamique chercherait à les échanger contre leurs combattants prisonniers des Kurdes.

  • Khabour : 16…

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    L’Etat islamique a libéré 16 autres otages assyriens de la vallée du Khabour, dont 8 enfants.

    Ces libérations au compte-gouttes montre qu’elles sont faites au fur et à mesure du paiement des rançons. (On sait qu’au départ l’Etat islamique demandait 100.000 dollars pour chaque otage, et qu’il a dû diminuer ses prétentions. On ne sait pas de combien. Et on ne sait pas qui paie pour ces pauvres gens, tous pauvres. Il est étrange, d’autre part, que l’Etat islamique se livre à ce petit commerce alors qu’il croule sous le fric depuis qu’il a pris Mossoul et les champs pétrolifères irakiens.)

    Selon Mgr Hindo, l’archevêque syriaque catholique d’Hassaké, il resterait moins de 70 otages du Khabour - 89 selon l'agence de presse assyrienne.

  • Les Turcs attaquent

    Le village chrétien de Tell Tawil dans le gouvernorat de Hassaké, en Syrie, a été quasiment détruit par un bombardement de l’aviation turque. La population, qui a hélas l’habitude des raids, avait pu fuir et il n’y a pas eu de victimes.

    Il s’agit d’une des innombrables attaques turques qui visent théoriquement les forces kurdes du PKK. Mais ce sont les assyriens qui une fois de plus en ont fait les frais. Ces dernières semaines, des bombardements turcs ont visé Qamishli et des localités de la rivière Khabour, qui sont une zone de chrétiens assyriens.

    Elias Antar Elias, le chef de l’Assemblée du peuple assyrien de la Jazira, déclare à l’agence AINA : « Les récentes attaques contre nos villages ont rappelé » le souvenir de l'offensive de 1915 de l'Empire ottoman et de l'expulsion du Hakkari vers Ourmia, puis en Irak, enfin en Syrie. « L'histoire se répète. » Qualifiant l'action turque de « barbarie », il déplore « les destructions infligées aux villes syriennes d'Afrin à Jarablus et à toutes les zones occupées » et ne voit « aucune différence entre ceux qui nous attaquent maintenant et l’Etat islamique », qui a attaqué en 2015.

  • L’évêque du service propreté urbaine

    Comme on l’a dit hier, Mgr Jacques Behnan Hindo, l’archevêque syro-catholique d’Hassaké, a pu revenir chez lui. Il a découvert une ville à l’abandon, et il a donc décidé de s’occuper lui-même des services défaillants, comme il le raconte à l’agence Fides :

    « Je suis devenu responsable du nettoyage, de l’urgence représentée par les ordures, des désinfections et de tous les services qui sont en relation avec la santé publique. Le conflit expose davantage la population également au risque d’épidémies. Tout devient encore plus compliqué avec la chaleur de l’été. J’ai pris en charge ces besoins parce que je voyais que personne ne le faisait et je coordonne actuellement une équipe de 130 opérateurs – dont près de 100 sont musulmans – qui travaillent dans des quartiers où habitent 400.000 personnes sans demander pour moi aucune récompense. Les gens disent : “L’évêque est presque devenu maire de la ville.” Nous aurions besoin de camions pour la collecte des ordures, mais maintenant nous ne saurions vraiment pas où les trouver ».

    Mgr Hindo explique d’autre part :

    « L’Etat islamique est fils de l’idéologie wahhabite et des ressources financières de l’Arabie saoudite qui veut mettre la main sur tout. La grande partie des sunnites n’a rien à voir avec les hommes du Daesh. Leur masse de manœuvre, par chez nous, est constituée par des tribus qui, jusqu’à une date récente, ne connaissaient pas une seule sourate du coran, des familles avec de nombreux enfants qui maintenant s’enrôlent dans les rangs du Daesh et gagnent de la sorte en quelques semaines seulement des sommes qu’elles n’ont jamais vu au cours de toute leur vie. Il s’agit de gens habitués à s’allier avec ceux qui les paient et les commandent. Si en fin de compte devait prévaloir l’armée d’Assad, ils seront prêts à crier à nouveau Vive Bashar ! »

    La mention de l’argent saoudien qui se déverse est fort intéressante. Il s’agit néanmoins de tribus sunnites, même si elles sont incultes en matière religieuse (d’ailleurs je ne vois pas comment on peut honnêtement être musulman quand on connaît un tant soit peu l’islam), et c’est le même Mgr Hindo qui avait noté que les jihadistes de l’Etat islamique avaient pu conquérir Hassaké grâce au soutien des quartiers sunnites.

  • Les Russes, les Kurdes et la Syrie

    Une fusillade entre miliciens kurdes et miliciens chrétiens à Qamishli, ville qualifiée par Wikipedia de « capitale de facto autonome du Kurdistan syrien », s’est soldée par la mort d’un chrétien. Selon Mgr Jacques Behnan Hindo, l’archevêque syro catholique d’Hassaké Nisibi, il s’agissait d’une affaire personnelle, et le calme est revenu dans la ville truffée de milices diverses. Ce qui est intéressant est ce que dit ensuite Mgr Hindo à l’agence Fides :

    « Par rapport à quelques mois en arrière, les pulsions autonomistes qui animaient certains groupes kurdes semblent être retombées. Des militaires russes de haut rang sont venus dans notre région pour parler avec les chefs de ces groupes kurdes et leur faire savoir qu’en Syrie il n’y aura jamais de démembrement du territoire pas plus que la proclamation unilatérale d’une zone indépendante kurde. Les Russes ont fait comprendre que, sur ce point, ils se sont déjà mis d’accord avec les Américains et que pas même les Kurdes du PKK, basés en Turquie, ne soutiennent avec conviction le projet de démembrement de la Syrie en vue de la création d’une nation kurde dans l’est de la Syrie. C’est pourquoi certains groupes kurdes se sentent désormais trahis par les forces qui, par le passé, avaient donné l’impression de les soutenir ».

    Fides précise :

    En juillet dernier, des militants et miliciens dépendant du Parti démocratique kurde (PYD), branche syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), avaient commencer à concrétiser leurs intentions de créer une zone autonome kurde dans la région syrienne de Jézirah, que les moyens de communication kurdes commençaient déjà à indiquer sous son nom kurde de Rojava. Dans la province syrienne d’Hassaké, le projet, apparentement abandonné, d’instaurer dans la zone un régime d’administration autonome, avait été poussé jusqu’à la mise en place d’un système de taxation locale visant à subventionner les services publics de la région.

  • En Syrie

    video.jpgTémoignage de Mgr Jacques Behnan Hindo, archevêque syro-catholique de Hassaké-Nisibi :

    « L’intervention de Moscou est positive, parce qu’ils visent réellement Daesh, et les milices commencent à fuir. Ils ont fui de cette région (d’Hassaké) dans une vingtaine de voitures, en direction de l’Irak, laissant une vingtaine d’autres voitures sur place : un signe de véritable retraite.

    « Je suis à moins de trois kilomètres de la ville. Il y a un mois leur offensive fut repoussée et ils s’étaient déployés autour de la ville. Ces deux dernières semaines, grâce aux attaques des Russes, ils ont commencé à se retirer.

    « Ce n’est pas une question d’être pour ou contre le gouvernement, mais les gens n’ont jamais cru aux raids américains. Seuls les Kurdes se sont réellement battus sur le terrain, mais pour tenir leurs propres territoires. Les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne parlent seulement d’attaquer Daesh, mais ne parlent pas du Front al-Nosra et des autres milices islamistes liées à al-Qaida. Il y a des groupes extrémistes qui ont changé de nom pour se refaire une crédibilité, et on ne les mentionne même pas. C’est aussi un gros problème.

    « La nuit du 23 février, quand Daesh a attaqué (la vallée du Khabour), les avions américains ont survolé la zone, longtemps, sans intervenir. Puis, pendant trois jours nous n’avons plus vu d’avions, ce qui laissait le champ libre aux milices. Cela nous fait penser qu’elles ont été aidées d’une certaine façon par les Américains et leur attitude ambiguë. »

    A propos des otages assyriens du Khabour :

    « Ils en ont exécuté trois, et ils se préparent à en exécuter trois autres. Au début ils demandaient une somme énorme pour leur libération, presque 120.000 $ pour chacune des 203 personnes. Ils ont rejeté la proposition d’un million pour les relâcher tous, une nouvelle proposition a été faite et nous attendons la réponse. Mais les contacts sont très brefs et ne nous laissent guère de marge de manœuvre. Ces derniers jours ils ont relâché un homme âgé de 89 ans pour casser l’image de l’exécution du 23 septembre. »

    A Deir el-Zor :

     « A Deir el-Zor, les gens meurent de faim. Ils manquent de nourriture et de médicaments. Pensez seulement qu’aujourd’hui 50 kg de sucre coûte autant qu’une voiture ou une maison. Les gens vendent leur voiture. L’Etat islamique a imposé un véritable blocus, les hommes, les femmes, les enfants meurent de faim. »

    La géopolitique économique :

    « Les gouvernements occidentaux travaillent pour la sécurité d’Israël et à diviser la Syrie et l’Irak, afin de mettre la main sur les richesses de ces pays. Il ne s’agit pas seulement du pétrole : au large de nos côtes a été récemment découvert un important gisement de gaz naturel. Et aussi, les pipelines que l’Arabie saoudite et le Qatar prévoyaient de faire arriver en Occident sont en jeu : Damas n’a pas accepté qu’ils passent sur son territoire, et voilà le résultat. »