Depuis le 1er mai, la « pilule du lendemain » peut être délivrée par les pharmacies polonaises sans ordonnance du médecin, dès 15 ans, conformément à la loi votée en février dernier.
L’adolescente (ou la femme) doit toutefois répondre à un « questionnaire pédagogique » (sic) permettant au pharmacien de rédiger son ordonnance.
Pour le moment les pharmaciens polonais sont circonspects. Ils ne se considèrent pas aptes à délivrer une ordonnance, et surtout l’Ordre national des pharmaciens n’a toujours pas donné son feu vert. Il avait indiqué qu’il s’opposait à la délivrance de la pilule du lendemain aux mineures non accompagnées par un représentant légal.
Tels sont les timides débuts de l’avortement en Pologne, en attendant l’établissement massif de la culture de mort. On remarquera que cela commence par une incitation à la débauche des plus jeunes.
Commentaires
Il y a une grosse différence morale entre la "pilule du lendemain" et un médicament abortif : pour la conscience de la femme, dans un cas c'est "j'ai commis un acte qui peut (peut-être) tuer un être humain", dans l'autre c'est "j'ai commis un acte qui a tué un être humain". La différence entre potentiel et actuel est moralement significative.
Je ne dis pas que la pilule du lendemain soit un bien, mais il faut situer le mal où il est réellement. Cette pilule revient à dire, moralement, que l'on veut une sexualité sans conséquence biologique. Il y a certes une différence de niveau entre préservatif, stérilet et pilule du lendemain, mais pour un confesseur "c'est pas bien", et le traitement sera en gros le même: va et ne pèche plus.
Quand la femme est consciente d'être enceinte et met fin à sa grossesse, le cas moral est radicalement différent : "J'ai acquis un homme de par l'Eternel" - et je l'ai tué. Et, "le poids de ma faute est trop grand pour être supporté"...
@Biem
Vous me donnez envie de récrire Les Provinciales. Je n'ai lu ça qu'une fois, il y a quarante ans, mais cette ironie doit être assez facile à décalquer. Pascal n'est pas blanc-bleu. Au point qu'ayant connu le même genre d'expérience qu'il avait cousue dans son veston, je me demande jusqu'où il faut s'y fier. Claudel observait judicieusement que la Très Sainte Vierge est absente de son oeuvre, en tout cas complètement des Pensées.
Mon grand-père paternel se passionnait pour le jansénisme. Il m'a laissé en héritage la fameuse Histoire littéraire du sentiment religieux de l'abbé Brémond. Je ne sais pas trop ce qu'il (mon grand-père) en pensait foncièrement. Je suppose que la tentation janséniste est une diversion intellectuelle très distrayante pour un catholique libéral brillant, comme était mon grand-père, de surcroît passionné de cette vieille éblouissante commère de Saint-Simon, qui penchait un peu pour... La célèbre preuve de saint Anselme récusée par saint Thomas fut la dernière passion de mon grand-père.
Saint Anselme, c'est Descartes : une preuve pour vous faire douter. Le jansénisme, c'est une conjuration révolutionnaire au fond anti-monarchiste et antéchristique, avec ses faux mystiques, ses faux miracles, ses faux prophètes et tout le tintouin.