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Rechercher : Hassaké

  • Un prêtre syrien tué par balle

    Un prêtre syrien, le P. François Mourad, a été tué par balle au couvent franciscain de la Custodie de Terre Sainte de Gassanieh, dans le nord de la Syrie.

    Le couvent a semble-t-il été attaqué par des miliciens liés au célèbre groupe islamiste Jahbat al-Nousra qui l’a mis à sac. Selon les sources, le prêtre a été abattu, ou a été victime d'une balle perdue.

    Le P. Mourad, 49 ans, avait commencé sa vie religieuse comme franciscain à la Custodie de Terre Sainte. Devenu prêtre, il avait commencé la construction d’un monastère dédié à Saint Siméon le Stylite à Gassanieh dans le cadre de l’Eglise syro-catholique. Après le début de la guerre civile, son monastère avait été bombardé et il s’était transféré au couvent de la Custodie pour raisons de sécurité mais aussi pour soutenir les rares personnes encore sur place, avec un autre religieux et les religieuses du Rosaire.

    Mgr Jacques Behnan Hindo, archevêque syro-catholique d’Hassaké-Nisibe, indique à Fides : « Toute l’histoire des chrétiens du Moyen-Orient est marquée et rendue féconde par le sang des martyrs de nombreuses persécutions. Ces derniers temps, le Père Mourad m’avait fait parvenir un certain nombre de messages dans lesquels il se montrait conscient de vivre dans une situation dangereuse et où il offrait sa vie pour la paix en Syrie et dans le monde entier. »

    Addendum

    Les rebelles syriens diffusent une vidéo montrant selon eux la décapitation du P. Mourad et de deux autres franciscains. La Custodie de Terre Sainte dément formellement qu'il s'agisse de religieux franciscains. Quant au P. Mourad, il a bien été tué lors de l'attaque du couvent de Ghassanieh, et ses funérailles ont eu lieu le 25 juin dans un couvent de Lattaquié.

  • Syrie : le témoignage du père martyr François Mourad

    Le P. François Mourad a été tué par une milice islamiste le 23 juin dernier. L’agence Zenit publie des extraits des lettres qu’il envoyait à Mgr Hindo, évêque syriaque catholique de Hassaké, dont dépendait le monastère Saint Siméon Stylite qu’il avait fondé.

    18 juin 2012

    « Nous sommes en danger. Nous ne pouvons ni sortir du village ni y entrer. Ils ont attaqué des églises et des insignes religieux. Chaque jour l'un de nous disparaît. Je ne sais pas quand viendra mon tour. De toute façon, je suis prêt à mourir ; et que mon Eglise se souvienne que j'ai offert ma vie avec joie pour chaque chrétien de ce cher pays. Priez pour moi. »

    20 février 2013

    « Les événements se précipitent et je pense que nous sommes entrés dans une étape décisive de notre combat. Après avoir brûlé l'église grecque (byzantine) et détruit le sanctuaire marial des Latins, ils ont tout pillé et détruit dans mon couvent et chez les protestants. Ils ont cassé et brûlé tous les insignes religieux dans le village et placardé des blasphèmes contre notre religion. Ils essaient de nous supprimer mais quoi qu'ils fassent, ils ne pourront rien contre  notre foi bâtie sue le Roc du Christ. Plaise à Dieu qu'Il nous accorde la grâce de prouver l'authenticité de notre amour pour Lui et pour les autres. Soyez assuré que j'offre ma vie de grand cœur pour le bien de l'Eglise et la paix dans le monde et spécialement dans notre Syrie bien-aimée. »

    17 mars 2013

    Les jours passent lentement et chaque journée est plus sombre que la précédente. Le temps approche où nous devrons chercher un lieu de refuge contre les bombardements. La nuit, nous essayons de demeurer éveillés par crainte de ceux pour qui tout ce qui porte le nom de chrétien est anathème. Mais malgré toutes ces ténèbres, je perçois la présence mystérieuse du soleil. Tout ce que j'espère de Dieu est que sa Présence soit victorieuse des ténèbres qui font que nous en sommes arrivés là. Priez pour nous. »

  • Plus de 350 assyriens enlevés et menacés de mort

    Selon les informations transmises à l’AED par l’archimandrite Emmanuel Youkhana, ce sont quelque 350 assyriens de la vallée du Khoubar qui ont été enlevés par l’Etat islamique. 373 selon un décompte de responsables assyriens, dit l’agence de presse AINA.

    Il pourrait y avoir 1.200 familles déplacées.

    Au moins 15 assyriens ont été tués, mais on ignore le sort d’un certain nombre de personnes. A Tel Hormizd, trois combattants assyriens ont été tués, dont une femme qui a été décapitée. AINA donne les noms de 9 combattants assyriens tués et donne des photos de leurs funérailles.

    L’agence cite des sources assyriennes selon lesquelles l’Etat islamique a envoyé des photos des assyriens capturés au gouvernement américain en lui faisant savoir que les otages seraient tués s’ils n’arrêtent pas les frappes aériennes.

    Ce qui pourrait être une réponse à l’interrogation de l’archevêque syro-catholique de Hassaké, Mgr Jacques Behnan Hindo : « Avant, nous entendions toutes les nuits les avions passer au-dessus de nos têtes vers 3 heures. Au cours de ces quatre derniers jours, les opérations aériennes ont été suspendues. Je m’en demande la raison. »

  • Les Kurdes prennent Tal Abyad

    Les bonnes nouvelles étant très rares dans l’actualité des pays sous occupation de l’Etat islamique, on ne boudera pas celle qui nous annonce la prise par les forces kurdes de la ville syrienne de Tal Abyad, Prise hautement stratégique puisque c’est la ville qui reliait Rakka, fief de l’Etat islamique, à la Turquie, pour le trafic d’armes et de pétrole. En revanche, pour les pechmergas, la prise de Tal Abyad assure la liaison entre les secteurs qu’ils contrôlent dans la province de Hassaké et la ville de Kobané.

    Mais cette avancée kurde, près de la frontière, n’est pas du tout du goût du gouvernement turc. Car les pechmergas sont ceux du « parti de l’union démocratique », qui contrôle l’essentiel des territoires kurdes de Syrie avec l’accord tacite de Damas (qui n’a guère le choix). Or ce parti est l’émanation syrienne du PKK. Ainsi dans la ville frontière de Kamechliyé, où cohabitent tant bien que mal les représentants de Bachar al-Assad et les autorités kurdes, on peut voir d’un côté de grandes photos du président syrien, et de l’autre de grandes photos d’Abdullah Öcalan, le chef kurde (de Turquie) emprisonné en Turquie sur l’île d’Imrali.

    D’autre part, comme on l’a encore vu avec l’exode qui a suivi la prise de Tal Abyad, les civils kurdes fuient presque autant la dictature du « parti de l’union démocratique » que l’Etat islamique…

  • Trois martyrs du Khabour

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    Trois des chrétiens de la vallée du Khabour retenus en otage par l’ Etat islamique ont été assassinés par leurs ravisseurs. C’est ce dont témoigne la vidéo de l’exécution diffusée par les sites jihadistes. Dans la vidéo, tournée selon les rituels suivis dans d’autres cas analogues par la propagande jihadiste, les trois chrétiens assyriens apparaissent à genoux, vêtus des habituelles combinaisons oranges dans une zone désertique et sont tués d’une balle dans la nuque para des bourreaux cagoulés. Chacun des trois assyriens, avant d’être exécuté, s’identifie, en répétant son nom et son village de provenance. Il s’agit de Audisho Enwiya et Assur Abraham – du village de Tel Jazira – et de Basam Michael, du village de Tel Shamiram. Après leur exécution, la vidéo se conclut en montrant trois autres assyriens à genoux et en combinaison orange devant les cadavres des trois précédents. Eux aussi révèlent leur nom et leur village de provenance, et l’un d’eux ajoute : « notre sort sera le même que le leur si les procédures correctes en vue de notre libération ne sont pas suivies ».

    Le triple meurtre a eu lieu au matin du 23 septembre, jour de l’Aïd al-Adha (fête du… sacrifice).

    Les trois hommes assassinés, et les trois autres, faisaient partie du groupe de quelques 230 chrétiens assyriens que les jihadistes retiennent en otage depuis fin février lorsqu’ils ont pris les villages de la vallée du Khabour. Le message véhiculé par la vidéo est clair et féroce : la rançon demandée pour la libération des chrétiens encore prisonniers n’a pas été payée et les exécutions se poursuivront tant que la somme demandée ne leur sera pas versée. Les jihadistes avaient d’abord demandé 100.000 USD en échange de la libération de chacun des otages. Face aux réponses de ceux qui faisaient état de l’impossibilité de collecter une telle somme exorbitante, les négociations avaient été interrompues. Il y a un mois, Mgr Jacques Behnan Hindo, archevêque syro-catholique d’Hassaké-Nisibi, avait indiqué à l’agence Fides que des discussions visant à trouver un accord sur une rançon beaucoup moins élevée avaient été rouvertes. La vidéo de l’exécution des trois assyriens brise les espoirs et la préoccupation recommence à croître autour du sort des chrétiens – y compris des femmes et des enfants – encore entre les mains des jihadistes.

  • Syrie : un « appel urgentissime » de trois évêques

    « Ces derniers jours, les groupes salafistes sont entrés à Ras al Ain. De là, 30.000 personnes se sont enfuies et sont venues s’ajouter aux 400.000 évacués provenant de Deir el Zor, d’Homs et d’Alep. Maintenant, ces mêmes groupes et ceux de l’Armée libre syrienne, déployés à la frontière turque, pourraient prendre pour objectif la province de Jazirah et les centres urbains d’Hassakè et de Kamishly. S’ils devaient le faire, l’armée d’Assad bombardera, comme cela a été le cas à Ras al Ain. Ce sera un massacre et on comptera 800.000 autres personnes contraintes à s’enfuir sans savoir où aller », explique à l’agence Fides Mgr Jacques Behnan Hindo, archevêque syro-catholique d’Hassakè-Nisibe.

    « Nous, chrétiens – ajoute Mgr Hindo – avec toutes les autres composantes arabes et kurdes, avons envoyé des lettres tant à l’armée libre syrienne qu’aux groupes salafistes, demandant à ce qu’ils n’entament pas leur offensive. Leur réponse a pour l’heure été : nous attendons les ordres de nos chefs. Pour conjurer tout cela, nous avons envoyé un appel urgent à Benoît XVI et aux Chefs des Nations, demandant à ce qu’ils exercent des pressions afin que les groupes armés n’entrent pas dans notre région. J’espère que le Pape en parlera également lors de l’Angelus de Dimanche. »

    Mgr Hindo confirme à l’agence Fides que les comités populaires ont jusqu’ici refusé de s’armer et de se transformer en milices d’autodéfense : « Il m’a été proposé à moi aussi de faire distribuer 700 armes à Hassaké et 1.000 à Kamishly. J’ai refusé catégoriquement comme tous les chrétiens d’ici. Les comités populaires ne sont pas armés et n’ont rien à voir avec le gouvernement ».

    L’agence Fides avait déjà relayé l’appel de Mgr Eustathius Matta Roham, l’archevêque syro-orthodoxe du diocèse de Jazirah et Euphrate. Aujourd’hui, c’est au nom des trois évêques (syriaque catholique, syriaque orthodoxe et assyrien) de la région de Haute-Mésopotamie (le coin nord-est de la Syrie) que Mgr Hindo lance un appel angoissé. Tous les chrétiens devraient se sentir concernés. Cette région est celle de Nisibe (même si la ville est aujourd'hui en Turquie, juste de l'autre côté de la frontière), qui fut l’un des grands centres théologiques des premiers siècles, dont l’auteur le plus célèbre est saint Ephrem, « la harpe du Saint-Esprit ». Et ses deux villes syriennes Hassakè eet Kamishly comptent encore 20% de chrétiens.

  • Les chrétiens de Syrie

    « Les chrétiens de Syrie souffrent comme le reste de la population, musulmane, alaouite, sunnite. Ils ont cependant un autre problème: l’extension de l'extrémisme islamique, qui menace de transformer le pays en un nouvel Irak », déclare à AsiaNews Issam Bishara, directeur régional de la CNEWA, l’agence catholique pour l’aide à l’Orient. Il constate qu’à Homs et à Qusayr, où les islamistes ont pris le contrôle de la ville, les familles chrétiennes sont chassées de leurs maisons.

    Dans les premiers mois de la guerre, de nombreuses familles ont trouvé refuge dans les villes côtières, dans ce qu'on appelait autrefois la "bande chrétienne". Mais à cause de l’extension de la guerre et de l’arrivée des brigades islamiques extrémistes - en particulier les milices al-Nousra - « ces villes sont maintenant presque désertes, mais il y a des milliers de familles qui ont choisi ou ont été forcées de rester à cause des risques que l’on court en se rendant au Liban ».

    Les prêtres et les religieux sont souvent confrontés au drame des exécutions sommaires, des mauvais traitements et des enlèvements par des jihadistes étrangers, qui affectent principalement la minorité chrétienne.

    À l'heure actuelle, l'association aide environ 3.000 familles: 300 à Tartous (sur la côte) par l'intermédiaire du couvent des Sœurs du Bon-Pasteur, 1.000 dans la vallée de Wadi al Nasara (la « vallée des chrétiens »), sous la protection du patriarcat grec-orthodoxe et de l’Eglise catholique. À Homs, un des bastions sunnites parmi les plus ravagés par la guerre civile, pas moins de 800 familles orthodoxes et catholiques sont restées dans la ville. Pour aider ces personnes, il y a les Jésuites et les Sœurs du Bon-Pasteur. Le nombre de familles chrétiennes restées dans la capitale est d'environ 600. Elles sont aidées par la mission des Sœurs du Bon-Pasteur et le Patriarcat grec-catholique. Enfin, à Hassaké (nord de la Syrie), la Société Saint Vincent de Paul prend soin d'environ 1200 chrétiens déplacés.

    Aux 3.000 familles restées en Syrie s’ajoutent des milliers de réfugiés, qui, depuis le début de 2012 ont choisi de fuir le pays, en essayant de traverser la frontière avec le Liban. « Au début, dit Bishara, ils ont trouvé refuge chez des parents et amis, en espérant un retour rapide. » Mais, ces derniers mois, la situation a empiré. L'espoir de revoir leurs villages et leurs proches en Syrie est de plus en plus mince. « Ils ne sont pas admissibles à l'aide parce qu'ils résident à l'extérieur des camps de réfugiés et leurs hôtes ne peuvent pas les garder. Que vont devenir ces gens dans les prochains mois ?»

    Aujourd’hui, la CNEWA aide environ 1.000 familles chrétiennes qui ont fui vers le Liban, distribuant des vêtements et des repas chauds. « Malheureusement, explique Issam Bishara, les besoins se multiplient de jour en jour et nous sommes les seuls à offrir ce type de service. Notre crainte est de ne pas pouvoir aider tous ceux qui le demandent C'est pourquoi nous avons besoin du soutien des pays occidentaux, et de tous les catholiques qui veulent aider ces gens, derrière lesquels se trouve le visage du Christ souffrant. »