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Nouvelle Calédonie

  • En outre-mer

    Les indépendantistes de Polynésie avaient déposé une motion de censure pour renverser le nouveau président, Gaston Tong Sang, élu le 26 décembre dernier. Seuls les 26 élus indépendantistes l’on votée, et elle n’a donc pas obtenu la majorité absolue (qui est de 29 voix). Le vote avait dû être repoussé de 24 heures, faute de quorum, car seuls les indépendantistes étaient présents. Le lendemain tous les représentants étaient là, et les anti-indépendantistes derrière Gaston Flosse, à l’exception de son successeur Gaston Tong Sang qui était à Paris pour « renouer les liens de la Polynésie avec la République française »…

    Si le grand ami et client de Jacques Chirac en Polynésie était Gaston Flosse, en Nouvelle-Calédonie, c’était Jacques Lafleur, qui a lui aussi perdu le pouvoir en 2004. Aujourd’hui, Jacques Lafleur démissionne de l’UMP, pour protester contre la réforme constitutionnelle instaurant le gel du corps électoral. Cela dit, Jacques Lafleur avait avait déjà claqué la porte du Rassemblement-UMP de Nouvelle-Calédonie et créé en juillet dernier le Rassemblement pour la Calédonie (la formation majoritaire sur le Caillou étant L’Avenir ensemble, qui est également, de fait, une scission de l’UMP…).

  • La lettre de Marine Le Pen aux parlementaires

    A peine revenue de Nouvelle-Calédonie, Marine Le Pen a tenu une conférence de presse, pour expliquer la position du Front national sur le projet de révision constitutionnelle destiné à établir le gel du corps électoral dans l’île. Un projet bien mal nommé, a-t-elle souligné, puisqu’il est radicalement contraire à l’article 3 de la Constitution  : « Aucune section du peuple » ne peut s’attribuer l’exercice de la souveraineté nationale, le suffrage est « toujours universel, égal et secret ».

    A cette occasion, elle a rendu publique la lettre qu’elle adresse aujourd’hui même à tous les députés et les sénateurs. Après avoir souligné le caractère profondément illégitime du texte qui vient devant le Parlement, elle répond notamment à l’argument selon lequel il s’agit de « respecter la parole de l’Etat » : « Nous vous rappelons solennellement que la seule parole que l’Etat se doit de respecter est celle des Calédoniens qui, en votant les accords de Nouméa, ont choisi un corps électoral glissant. Tout le reste relève d’une manœuvre dont le RPCR, les indépendantistes et Jacques Chirac portent l’entière responsabilité. »

    Et elle conclut : « Le Front national et les millions d’électeurs qu’il représente vous demande avec force de respecter notre Constitution et notre République française et, en conséquence, de rejeter ce projet de loi constitutionnelle qui, au-delà de la trahison morale qu’elle contient, peut s’avérer un précédent dramatique pour l’unité nationale. Il vous demande au minimum de consulter les Calédoniens sur cette question précise par la voie d’un nouveau référendum. »

    (Un « précédent dramatique », parce que tout mouvement indépendantiste, par exemple corse, tout mouvement communautariste, pourra demander que la même disposition s’applique à « son » territoire.)

  • Le gel calédonien

    Quelque 800 personnes ont participé à Nouméa à un débat sur le gel du corps électoral en Nouvelle-Calédonie, à quelques jours de l’examen par l’Assemblée nationale de la réforme constitutionnelle qui doit rétablir cette disposition, censurée en 1999 par le Conseil constitutionnel.

    Un représentant de chacune des formations politiques de l’île a exprimé son point de vue. Le seul qui soit vraiment clair sur la question est le Front national, qui considère à juste titre le gel du corps électoral comme « une marche vers l’indépendance » (c’est évidemment pour cela qu’il a été inventé, et que les indépendantistes le réclament à cor et à cri), et demande une consultation populaire sur la question, sachant pertinemment que la majorité de la population y est hostile, comme l’était la quasi-totalité des participants au débat.

    Les élus UMP, eux aussi hostiles, comme leurs électeurs, au gel du corps électoral, sont coincés entre cette position et celle de leur parti. Gaël Yanno, premier adjoint au maire de Nouméa, a dénoncé les pressions sur les députés UMP de métropole qui, « sous la psychose d’Ouvéa », craignent de nouvelles violences si le texte n’est pas voté. Et le sénateur Loueckhote a menacé de quitter le groupe UMP si le texte était voté…

    Quant aux élus du groupe majoritaire L’Avenir ensemble, ils sont eux aussi opposés au gel du corps électoral, mais ne le combattent pas, car ils s’en tiennent à l’accord « secret » conclu en 2003 entre l’Etat, le FLNKS et l’UMP alors au pouvoir, accord qu’ils dénoncent pourtant comme ayant été conclu « dans le dos des Calédoniens »…

    L’organisation de ce débat avait suscité un début de polémique en raison de la présence sur l’île de Marine Le Pen, qui avait annoncé qu’elle y participerait, et aussi de José Bové. Finalement, Marine Le Pen a participé sans problème à la réunion, mais José Bové était absent.