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  • Philosophie, religion et vérité

    Lors de son audience d’hier, le pape Benoît XVI, évoquant saint Justin, a traité de façon brève mais profonde des rapports entre philosophie, religion et vérité, dans la ligne de son discours de Ratisbonne (et de quelques autres). Cela mérite d’être lu et médité. En voici la fin.

    « La religion païenne ne parcourait pas les voies du Logos mais s'obstinait sur celles du mythe, même si celui-ci était reconnu par la philosophie grecque comme privé de consistance dans la vérité. C'est pourquoi le crépuscule de la religion païenne était inéluctable : il découlait comme une conséquence logique du détachement de la religion – réduite à un ensemble artificiel de cérémonies, de conventions et de coutumes – de la vérité de l'être. Justin, et avec lui les autres apologistes, marquèrent la prise de position nette de la foi chrétienne pour le Dieu des philosophes contre les faux dieux de la religion païenne. C'était le choix pour la vérité de l'être, contre le mythe de la coutume. Quelques décennies après Justin, Tertullien définit le même choix des chrétiens avec la sentence lapidaire et toujours valable : « Dominus noster Christus veritatem se, non consuetudinem, cognominavit — le Christ a affirmé être la vérité, non la coutume ». On notera à ce propos que le terme consuetudo, ici employé par Tertullien en référence à la religion païenne, peut être traduit dans les langues modernes par les expressions « habitude culturelle », « mode du temps ». A une époque comme la nôtre, marquée par le relativisme dans le débat sur les valeurs et sur la religion – tout comme dans le dialogue interreligieux –, il s'agit là d'une leçon à ne pas oublier. Dans ce but, je vous propose à nouveau – et je conclus ainsi – les dernières paroles du mystérieux vieillard rencontré par le philosophe Justin au bord de la mer : Prie avant tout pour que les portes de la lumière te soient ouvertes, parce que personne ne peut voir et comprendre, si Dieu et son Christ ne lui concèdent pas de comprendre. »

    A noter tout particulièrement aussi ce propos sur une citation de saint Justin : « Etant donné que le christianisme est la manifestation historique et personnelle du Logos dans sa totalité, il en découle que « tout ce qui a été exprimé de beau par quiconque, nous appartient à nous chrétiens ». »

  • La résurrection du fils de la veuve de Naïm

    Bien que les derniers symptômes de la mort aient fait disparaître tout espoir de vie et que les corps des trépassés gisent auprès du tombeau, pourtant, à la parole de Dieu, les cadavres se relèvent, la voix revient, le fils est rendu à sa mère, rappelé du tombeau, arraché au sépulcre. Quel est ce tombeau, le tien, sinon les mauvaises mœurs ? Ta tombe est le manque de foi ; ton sépulcre ouvert est cette gorge — car « leur gorge est un sépulcre béant » (Ps. 5, 11) — qui profère des paroles de mort. C'est le sépulcre dont le Christ te délivre ; de ce tombeau tu ressusciteras si tu écoute la parole de Dieu. Même s'il y a péché grave, que tu ne puisses laver toi-même par les larmes de la pénitence, que pour toi pleure cette mère, l'Eglise, qui intervient pour chacun de ses fils comme une mère veuve pour des fils uniques ; car elle compatit, par une douleur spirituelle qui lui est naturelle, lorsqu'elle voit ses enfants poussés vers la mort par des vices mortifères. Nous sommes les entrailles de ses entrailles, parce que nous sommes membres de son corps, faits de sa chair et de ses os. Qu'elle pleure donc, la tendre mère, et que la foule l'assiste ; que non seulement une foule, mais une foule nombreuse compatisse avec cette bonne mère. Alors tu te relèveras de la mort, alors tu seras délivré du sépulcre ; les ministres de ta mort s'arrêteront, tu te mettras à dire des paroles de vie ; tous craindront, car par l'exemple d'un seul beaucoup seront redressés ; et, de plus, ils loueront Dieu de nous avoir accordé de tels remèdes pour éviter la mort.

    (Saint Ambroise, commentaire sur saint Luc)