J’avais vu quelques extraits du « Concert sur la Volga » à Ples (ou plutôt Plios), le 17 juin dernier, dans une somptueuse mise en images de la première chaîne de la télévision russe, qu’on peut trouver sur YouTube. Je n’avais pas cherché à voir le concert entier, car il s’agit de ce qu’on peut nommer à juste titre des « variétés » (ce qui n’a plus aucun sens chez nous), à savoir de la musique classique, des chansons, des chants traditionnels, du théâtre, de la poésie (tout ça en russe évidemment), de la danse classique et même un impressionnant numéro de danse d’un cheval sur le tango destroy de Schnittke. Le tout interprété uniquement par de super-vedettes russes. (Par exemple la danse était celle de première ballerine du Mariinski, dite « la tsarine », avec au violon son mari Vadim Répine, et l’orchestre dirigé par Youri Bachmet.)
C’était un concert a priori purement profane.
Mais au fur et à mesure des numéros le jour déclinait sur la Volga et à chaque nouveau balayage de l’immense panorama on commençait à voir la plus grande église de Plios s’illuminer peu à peu. Finalement il fait nuit, la ville est éclairée depuis l’autre côté du fleuve, et l’église brille de tous ses feux. Alors c’est le dernier morceau. Une œuvre pour orchestre, piano et cloches de monastère, intitulée Blagovest, ce qui est précisément le nom des carillons des monastères, composée par Alexandra Pakhmoutova, qui a 93 ans et qui est au piano… Or Alexandra Pakhmoutova est d’abord connue pour deux chansons, l’une intitulée Cuba mon amour, composée lors de la crise des missiles, et l’autre La lutte continue, à la gloire de Lénine…
Alors on voit que dans le clocher de l’église illuminée officie son carillonneur, et que dans une autre église de Plios joue un autre carillonneur, le moine maître des carillons du monastère de Souzdal. La soirée se termine ainsi, par le chant des cloches monastiques, avec en dernière image la deuxième église qu’on n’avait pas vue jusque-là…
Commentaires
C'est là où il faut prendre de la distance (et même s'éloigner...) par rapport à la réalité "poutinesque" du moment.
Le rapprochement entre Alexandra Pakhmoutova, avec ses airs amourachés pour Cuba (libre !) et Lénine, et l'illumination de l'église de Ples, il nous faut savoir distinguer !
Lisons les récentes considérations de Jeanne Smits sur Douguine !
L'histoire de la Russie est un continuum. Si l'on comprend c'est bien. Si l'on ne comprend pas, ça n'y change rien et les russes s'en moquent bien.
Donnez le lien. Ce que je trouve de plus récent est un article de mars 2022 dans lequel Jeanne Smits se réjouit de la "consécration" de la Russie au Cœur immaculé de Marie "accomplie" par le "pape" Bergog-et-Magog, tout en raillant le katechon façon Alexandre Douguine.
Elle a raison sur le second point. La "droite" de René Guénon et de Julius Evola, non merci. Le mépris affiché de cette caste de ratés pour la valetaille que nous sommes, non merci !
Dans un genre plus vulgaire, vous avez ça :
https://twitter.com/ArthurSapaudia/status/1679098563358253057
Comme disait mon grand-père en parlant de Mitterrand, "voilà ce que l'orgueil fait d'un homme". Soral, pauvre type !
J’ai regardé. C’est très agréable. Merci