Au temps de la « pandémie », j’étais quelquefois tombé sur les « débats » de la 5 intitulés « C dans l’air ». Il s’agissait d’émissions de pure propagande (comme tant d’autres : ce n’était pas l’apanage de la 5), où tous les invités disaient la même chose. Ils disaient tous qu’on était confronté à une pandémie épouvantable, qu’il était absolument nécessaire de supprimer les libertés individuelles, puis, quand il y eut les produits à injecter, qu’il fallait les injecter à tout le monde. Personne n’était autorisé à dire autre chose, et quand les invités en parlaient c’était pour dénoncer les charlatans (sobriquet désignant d’authentiques spécialistes), les délirants complotistes et les criminels inconscients.
Hier soir je suis tombé par hasard sur un « débat » de la 5 sur la guerre en Ukraine, pour la deuxième ou troisième fois. J’ai pu vérifier que c’est exactement le même schéma. Tous les invités disent la même chose. Là non plus aucun dissident n’est toléré. C’est un discours unique à plusieurs voix sur l’effroyable dictature de Poutine qui détruit l’Ukraine et commet un génocide, et il faut tout faire pour renvoyer l’armée de l’agresseur au-delà des frontières de l’Ukraine, ce qui n’est qu’un minimum, car il faudra ensuite s’occuper sérieusement du cas Poutine.
Non seulement dans les deux cas la propagande est débitée de la même façon et avec la même arrogance totalitaire, mais, quand les invités sont des éditorialistes, ce sont les mêmes qui nous disent ce qu’il faut penser de la Russie après nous avoir dit ce qu’il fallait penser de la pandémie.
Hier soir, il y avait un général, qui a avancé que cette guerre en Ukraine était « civilisationnelle ». Je me disais qu’il allait mettre en avant la position de l’Iran et de la Chine, pour montrer que la civilisation était du côté des défenseurs de l’Ukraine. Mais pas du tout. Il s’en est pris aux pays africains qui n’ont pas voté la résolution de l’ONU condamnant la Russie.
C’est en effet très intéressant. La moitié de l’Afrique n’a pas hurlé avec les loups occidentaux. Et, s’il y a ici et là quelques vieux souvenirs de liens avec l’URSS, la plupart de ces pays ne dépendent en aucune manière de la Russie.
D’ailleurs le général n’a pas parlé de liens économiques ou militaires. Il a dit que c’était « civilisationnel ».
Et j’ai pensé au cardinal Kasper. Le cardinal allemand militant LGBT, qui avait eu ces propos ouvertement racistes :
L’Afrique est totalement différente de l’Occident. De même, l’Asie et les pays musulmans, ils sont très différents, spécialement à propos des gays. On ne peut pas parler de cela avec les Africains et les gens des pays musulmans. Ce n’est pas possible. C’est un tabou. (…) Je pense qu’à la fin il doit y avoir une ligne générale de l’Eglise, des critères généraux, mais alors les questions africaines, nous ne pouvons pas les résoudre. Il doit y avoir un espace aussi pour que les conférences épiscopales locales résolvent leurs problèmes mais je dirai qu’avec l’Afrique c’est impossible. Mais ils ne doivent pas trop nous dire ce que nous avons à faire.
Peu après avait été publié sur le site internet des évêques allemand un texte encore plus explicite et plus écœurant, signé du directeur de la rédaction du site :
Il est évident que l'Eglise croît en Afrique. Les Africains sont des gens pauvres, ignorants et dépendants qui souvent n'ont rien d'autre que leur foi. Leur situation d'éducation est en moyenne à un niveau si bas qu'ils acceptent des réponses simples à des questions difficiles, des réponses comme celles du cardinal Sarah de Guinée. La croissance du nombre des prêtres est le résultat non seulement de l'élan missionnaire, mais du fait que le sacerdoce est une des rares possibilités d'avoir de la sécurité sociale dans le continent noir.
La question est en effet « civilisationnelle ». D’un côté il y a les pays qui croient encore aux fondamentaux sur l’homme créé par Dieu, mâle et femelle il les créa. Et qui croient que Dieu précisément a créé l’homme et la femme, et le mariage entre un homme et une femme, qui font une famille avec des enfants qu’on ne tue pas dans le ventre de la mère. Les pays qui savent encore qu’on ne détruit pas sans conséquences les traditions de l’humanité. Et de l’autre côté il y a les pays des idéologies radicales de la culture de mort, LGBT, wokisme, cancel culture, qu'ils appellent leurs "valeurs". Celles en effet de l’élite ukrainienne, dont le président est une véritable caricature.
Et bien sûr là aussi il y a un rapport avec l’attitude face à la pandémie : nombre de pays africains ont refusé de sombrer dans le catastrophisme, ont pris des mesures bien moins drastiques que les nôtres, et n’ont pas du tout accueilli les injections comme une panacée…
Vous avez dit « civilisationnel » ? En effet, mon général. Seulement, la civilisation, c’est la Guinée du cardinal Sarah, ce n’est pas l’Allemagne du cardinal Kasper.
Commentaires
Cher Yves Daoudal,
En quoi la Russie est plus ou moins civilisée que l'Ukraine sur ces questions ?
Il me semble que l'avortement est très répandu dans les deux pays, les mères porteuses autorisées dans les deux, et que le peu de goût pour la gay pride y est commun.
J’ai déjà répondu. Rappels.
1. avortement
https://fr.rbth.com/lifestyle/85302-lutte-contre-avortement-russie
"Comment la Russie lutte contre l'avortement"
Premiers mots:
"En Russie, pays en proie à de graves problèmes démographiques, des médecins reçoivent des primes s’ils réussissent à persuader les femmes de renoncer à l'avortement. Des militants pro-vie évoquent la nécessité de garder l’enfant dans tous les cas et quel que soit l'âge, même pour les mineures, tandis que des filles envisageant un avortement doivent subir un entretien avec un prêtre."
2. Mères porteuses :
Si l’Ukraine est le numéro 1 de la GPA c’est pour diverses raisons, dont celle-ci : la loi russe établit que la mère d’un enfant est la femme qui le met au monde. Autrement dit la mère porteuse peut garder l’enfant, et le réclamer devant les tribunaux jusqu’à sa majorité, et le tribunal lui donnera raison.
D’autre part il y a depuis l’an dernier une proposition de loi de la Douma restreignant la GPA aux seuls couples russes mariés dont la femme est stérile. Le texte n’est pas (encore ?) voté, mais nombre de médecins l’appliquent partiellement : ils exigent que ce soit une femme qui demande la GPA et qu’elle donne des raisons médicales.
3 Gaypride :
https://www.lefigaro.fr/flash-actu/en-images-ukraine-la-gay-pride-reunit-des-milliers-de-personnes-a-kiev-20190623
Inimaginable à Moscou.
Et aussi :
http://yvesdaoudal.hautetfort.com/archive/2022/04/13/etat-de-droit-6376470.html
Je vous fais grâce des performances de M. Zelensky...
Sauf que la Russie est dans un processus de réduction de l'avortement et que l'Ukraine comme ses 'parrains" occidentaux dans un processus d'augmentation sans frein. Résultats dans 20 ans.
Pour la GPA, Y Daoudal avait déjà répondu.
On a eu la grippe-peste noire, les injections "vaccinales" expérimentales, et maintenant il faut trouver génial que la France livre des armes à l'Ukraine, alors que la Russie est la première puissance nucléaire mondiale avec une avance technologique de deux ans sur les Etats-Unis dans le domaine des armes hypersoniques (grâce à une trouvaille du Français Jean-Pierre Petit, rappelons-le).
Les pays européens qui possèdent l'arme atomique et ceux qui en sont équipés via les forces de l'OTAN seront les premières victimes des frappes préventives russes le jour où Poutine estimera que ça a assez duré. Brigitte n'aura même pas le temps de revêtir sa combinaison de cuir noir et de mettre sa laisse et sa muselière à Emmanuel.
Le péché contre la nature et le péché contre l'Esprit Saint, ça va ensemble, et ça rend complètement dingo. Kasper en est la parfaite illustration.
Pour les amateurs d'humour noir :
https://eglisecovidiste.com/
Très, très noir. Y'a bon banania. 99% pur caca-o