Allelúia, allelúia. In éxitu Israël de Ægýpto, domus Jacob de pópulo bárbaro. Allelúia.
Allélluia, alléluia. Lorsque Israël sortit d’Egypte, et la maison de Jacob du milieu d’un peuple barbare. Alléluia.
L’Alléluia de ce dimanche vient des anciennes grandes vêpres romaines de l’octave de Pâques. Il était chanté par les nouveaux baptisés en procession vers les fonts baptismaux pour rendre grâce de leur nouvelle naissance. Le psaume 113 célèbre le passage de la mer Rouge, la libération des Hébreux de l’esclavage du Pharaon. Dans la nuit de Pâques, les nouveaux baptisés ont eux aussi, mais dans l'ordre surnaturel, traversé la mer Rouge, passant du royaume du péché au royaume de la grâce.
On remarque que le sommet de la mélodie est sur « ex » - qui s’étale sur 8 notes : c’est le mot important, celui qui exprime le fait de sortir, et de sortir d’Egypte (le mot est lui aussi orné). On peut être surpris que les Egyptiens soient appelés « peuple barbare » par une troupe d’esclaves en fuite, alors que la civilisation égyptienne était la plus accomplie de l’époque. Mais d’une part c’est le symbolisme qui prime. D’autre part, explique le bienheureux cardinal Schuster, « le progrès matériel et artistique n’est pas le seul critère de la vraie culture, mais plutôt la vie spirituelle et le développement spirituel. De ce point de vue les Israélites surpassaient de loin la plus fameuse nation de l’Antiquité et prouvaient ainsi que leur foi était surnaturelle ».
Ce psaume 113 faisait partie de ceux que les juifs chantaient en mangeant l’agneau pascal. Par conséquent Jésus l’a chanté lui-même en instituant l’eucharistie, la veille de son « exitus » de ce monde vers le Père.
Or cet alléluia a également fait partie de la liturgie des défunts, pour chanter la sortie du défunt de ce monde et son entrée dans la Jérusalem céleste. (L’alléluia a ensuite été banni de la liturgie latine des défunts, alors que l’office byzantin des défunts célébré après la Divine Liturgie commence par 12 alléluias.)
Voici cet alléluia par les moines de Ligugé.
Commentaires
Dans le rituel des funérailles en forme ordinaire, l'alléluja avant l'évangile est autorisé.