Saint Silvère fut élu pape en 536. Comme il refusait de rétablir à Constantinople l’évêque que son prédécesseur avait déposé pour hérésie, il fut exilé en 537 et mourut peu après, à Ponza. Il avait d’abord été exilé à Patare, en Asie mineure, ce qui donna l’occasion d’une claire reconnaissance de la primauté pontificale par un évêque grec : l’évêque de Patare, horrifié, se précipita à Constantinople pour dire à l’empereur que s’il y a plusieurs rois dans le monde il n’y a qu’un pape dans l’Eglise.
Avant que Pie XII invente un commun des papes, la messe de saint Silvère était celle du commun des confesseurs pontifes, avec une particularité : un extrait de l’épître de saint Jude, qui était la seule citation de saint Jude dans l’année liturgique. Le passage saluait la fermeté de Silvère face à l’hérésie (traduction Sacy) :
Mes bien-aimés, souvenez-vous de ce qui a été prédit par les apôtres de notre Seigneur Jésus-Christ ; qui vous disaient qu’aux derniers temps il s’élèverait des imposteurs qui suivraient leurs passions déréglées et pleines d’impiété. Ce sont des gens qui se séparent eux-mêmes, des hommes sensuels, qui n’ont point l’Esprit de Dieu. Mais vous, mes bien-aimés, vous élevant vous-mêmes comme un édifice spirituel sur le fondement de votre très-sainte foi, et priant par le Saint-Esprit, conservez-vous en l’amour de Dieu, attendant la miséricorde de notre Seigneur Jésus-Christ pour obtenir la vie éternelle.