Ecosse anticatholique

Traduction d’un article de Life Site :

Un membre du Parlement écossais demande que soit fait davantage pour protéger les catholiques, après qu'un rapport a révélé qu'ils sont le plus touchés par les délits et crimes de haine motivés par la religion en Écosse.

Les catholiques ne représentent que 15% de la population écossaise, mais subissent 57% des crimes et délits motivés par la religion.

Le 15 mars, Elaine Smith, député d'Écosse Centrale, a souligné à Holyrood, le Parlement écossais, comment les catholiques sont ciblés plus que tout autre groupe religieux.

Elle a abordé le sujet pendant l'heure des questions, après qu'un autre député eut demandé au gouvernement écossais ce qu'il faisait pour combattre les crimes de haine liés à l’intolérance religieuse. Fulton McGregor, député de Coatbridge, a rappelé au ministre de la Sécurité et des Affaires communautaires que le Saint-Sacrement avait récemment «vandalisé» dans une église catholique de sa circonscription.

Elaine Smith a souligné que c'est l'anti-catholicisme, pas n’importe quelle intolérance religieuse, qui est le problème en Ecosse.

« Le ministre est-il conscient que, bien que les gouvernements écossais successifs aient consacré des ressources considérables à la lutte contre les symptômes de l’intolérance religieuse, les délits de haine religieuse se sont multipliés pendant cette période, a-t-elle dit, avec les derniers chiffres montrant que les catholiques sont plus attaqués que tous les autres groupes religieux réunis, et que c'est une tendance croissante ? »

Elaine Smith a cité le propos de Mgr Tartaglia, l’archevêque métropolite de Glasgow, selon lequel « notre problème n'est pas tant l’intolérance religieuse que l'anticatholicisme », et a demandé quelle « action ciblée » le ministre prendrait pour « traiter spécifiquement » la discrimination contre les catholiques en Écosse.

Peter Kearney, du Bureau de presse catholique écossais, a déclaré à LifeSiteNews que lui et d'autres catholiques avaient soulevé ces points à maintes reprises avec le gouvernement, mais n'ont pas eu de réponse. « Il n'y a pas d’appétence pour reconnaître le problème de l'anticatholicisme », a déclaré Kearney.

Il dit que le refus du gouvernement de cibler un problème spécifique est en contraste frappant avec d'autres politiques visant à changer le comportement du public. Par exemple, le gouvernement écossais ne demande pas aux résidents « d'être en bonne santé », il cible des problèmes spécifiques comme le tabagisme ou la consommation d'alcool. De même, la police ne se contente pas de demander aux gens de conduire prudemment, elle cible des pratiques dangereuses spécifiques, comme envoyer des SMS en conduisant. « Les délits de haine religieuses sont l'exception », déclare Kearney. Le problème spécifique et très réel des délits et crimes de haine anticatholiques est dissimulé par une politique générale contre l’intolérance religieuse.

Elaine Smith a déclaré que le gouvernement du SNP devrait « aller à la rencontre de la population catholique et écouter leurs préoccupations ».

Le ministre de la Sécurité et des Affaires communautaires, Annabelle Ewing, a répondu que le gouvernement prenait le «fanatisme religieux» très au sérieux et continuerait à travailler avec les églises, les groupes confessionnels et «autres» pour lutter contre l’intolérance religieuse.

La réponse d'Annabelle Ewing suggère qu'elle pense que l’intolérance religieuse est encore un problème entre pratiquants rivaux. Cependant, selon le dernier recensement des Églises écossaises, il n'y a qu'environ 390.000 pratiquants réguliers en Écosse, ce qui représente seulement 7,2% de la population. Environ 42% d'entre eux ont plus de 65 ans.

« Les relations inter-ecclésiales en Écosse sont extrêmement bonnes », a déclaré Peter Kearney à LifeSiteNews. Il doute que les auteurs d'attaques anticatholiques aient jamais fréquenté une église. Cependant, il dit qu'il a très peu d'indices des motivations des auteurs.

Parlant de façon non officielle, Peter Kearney dit qu'il croit qu’il y « un abus des identités résiduelles ». L'Ecosse souffre de l'héritage de l'anticatholicisme, qui remonte à l'interdiction de la foi pendant la Réforme protestante, dit-il. Kearney compare cet héritage à l'héritage de l'esclavage américain, qui a été interdit au XIXe siècle mais dont on peut encore voir les effets aujourd'hui.

Bien que sa religion ait été décriminalisée dans les années 1780, la minorité catholique fut marginalisée en Écosse pendant deux cents ans. Lorsque les migrants irlandais sont arrivés en grand nombre, les tensions entre catholiques et protestants se sont exacerbées. Jusqu'à la fin du XXe siècle, les catholiques se voyaient souvent refuser un avancement professionnel dans des carrières de cols blancs et dans les entreprises ayant pignon sur rue en raison de leur origine religieuse.

James MacMillan, un célèbre compositeur écossais, a ouvertement dénoncé l'anticatholicisme historique lorsqu'il a participé à la réouverture du Parlement écossais en 1999. Connu sous le titre de "La honte de l’Ecosse", le discours n'a pas réussi à résoudre le problème de l'anticatholicisme résiduel.

Les fans de football écossais, en particulier à Glasgow, ont été les boucs émissaires du gouvernement écossais pour l’intolérance religieuse, en partie à cause des rivalités entre les clubs de football historiquement «catholiques» et «protestants». Cependant, les rivalités de football ne sont impliquées que dans 15% des attaques anticatholiques. Et, comme Kearney l’a souligné à LifeSiteNews, l’anticatholicisme écossais précède les clubs de football de plusieurs centaines d’années. Kearney dit que les statistiques officielles sur les délits et crimes de haine sont « seulement la pointe de l’iceberg de l’intolérance ».