L'Assemblée nationale du Nicaragua a retiré le projet de loi de reconnaissance du caractère de « patrimoine national » aux célébrations en l’honneur de l’Immaculée Conception, sur demande des évêques du pays.
Le gouvernement sandiniste… mais ils ont bien changé… y compris le président Ortega, voulait que soit déclaré « patrimoine historique et culturel de la nation » l’ensemble des célébrations autour de l’Immaculée Conception (sainte patronne du pays) : neuvaine, fête de la « Griteria », fête de la Vierge du Trône d’El Viejo à Chinandega, Solennité de l’Immaculée Conception.
« Ce serait triste qu’une tradition religieuse se réduise à une expression de culture », a déclaré Mgr Silvio Fonseca, vicaire épiscopal chargé de la famille, de la vie et de l’enfance à l’archidiocèse de Managua. Le Cardinal Leopoldo Brenes, archevêque de Managua, a souligné que la fête en l’honneur de l’Immaculée Conception est une fête de l’Eglise catholique, qui appartient au monde entier et non pas à un pays.
On voit que si ces évêques étaient les nôtres, quiconque argumenterait sur le caractère « culturel » des crèches de Noël pour les faire accepter dans l’espace public se ferait vertement taper sur les doigts.
La position de cet épiscopat paraît du reste plutôt extrémiste. Car, qu’on le veuille ou non, il y a bien un côté culturel aux fêtes de l’Immaculée Conception au Nicaragua. Culturel et national. La Griteria est une fête spécifiquement nicaraguayenne, et assez importante pour que la page de wikipedia qui lui est consacrée soit très fournie (ici en espagnol, ici en traduction automatique).
Depuis Vatican II il y a comme une peur panique chez les évêques d’apparaître comme les tenants d’une religion d’Etat. Et ils deviennent les premiers militants de la séparation entre la culture et la religion en croyant militer pour la séparation entre l’Eglise et l’Etat. Alors que dans les deux cas c’est la « distinction » qui s’impose, distinction qui permet toutes les harmonisations et les reconnaissances réciproques. Il serait plutôt valorisant pour l’Eglise (et bon pour la transmission de la foi) que l’Etat reconnaisse officiellement un grand événement religieux (et national) comme un grand événement culturel (et national). Surtout, pourrait-on dire, quand le gouvernement est composé d’anciens guerilleros marxistes (et cela quels que soient les éventuels sous-entendus politiciens)...
Commentaires
Le gouvernement a juste oublié de consulter l'épiscopat avant. Celui-ci a sur-réagi, imaginant un piège. Ce n'est pas pour les excuser. Ils n'ont pas vu le bon côté que vous soulignez et pour le peuple ce qui est reconnu officiellement a plus de valeur. Que le gouvernement soumette la question à référendum populaire. C'est pas le peuple qui décide en "république"?