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Mercredi de la deuxième semaine de carême

La première lecture de la messe d’aujourd’hui est la belle prière de Mardochée, dans le livre d’Esther, adaptée – sans aucun doute de très bonne heure - pour son usage liturgique : les versets 12 à 14, qui ne concernent que Mardochée lui-même, sont supprimés, afin que la prière prenne un sens universel, et on a ajouté à la fin « Domine Deus noster ».

Cette prière de Mardochée, dont le texte originel est grec, est un indice parmi tant d’autres, ou plutôt une preuve, que les juifs parlaient grec et priaient en grec bien avant la naissance du Sauveur.

C’est une prière qui suit un très antique schéma de prière israélite. Elle commence par la confession de la grandeur et de la toute-puissance de Dieu (les prières plus longues ajoutent les bienfaits de Dieu pour les pères, de façon plus ou moins développée), et la deuxième partie, qui commence toujours par « et maintenant », ou « eh bien maintenant », est la demande spécifique qui est faite à Dieu pour qu’il délivre son peuple du fléau actuel, lui qui a libéré les Hébreux d’Egypte.

Dans le livre d’Esther (dans les ajouts grecs au livre d’Esther), la prière de Mardochée est suivie de la prière d’Esther elle-même, sur le même modèle, et qui est spécialement remarquable dans la vieille version latine où Esther cite les 7 personnes (ou groupes) spécialement sauvées par Dieu, qui sont l’objet des cantiques de l’antique liturgie tirés de la Bible tels qu’on les trouve dans l’Alexandrinus (première moitié du Ve siècle).

Il se trouve que ce schéma de prière, dont les derniers exemples de l’Ancien Testament sont donc en grec dans le livre d’Esther, sera repris dans ce qui est la toute première prière communautaire chrétienne, au chapitre 4 des Actes des apôtres (versets 24-30). Elle est en outre très proche de celle de Mardochée, puisque sa première partie évoque la persécution subie et non les « pères » qui furent sauvés.

In diébus illis : Orávit Mardochǽus ad Dóminum, dicens :

Dómine, Dómine, Rex omnípotens, in dicióne enim tua cuncta sunt pósita, et non est, qui possit tuæ resístere voluntáti, si decréveris salváre Israël. Tu fecísti cælum et terram, et quidquid cæli ámbitu continétur. Dóminus ómnium es, nec est, qui resístat maiestáti tuæ.

Et nunc, Dómine Rex, Deus Abraham, miserére pópuli tui, quia volunt nos inimíci nostri pérdere, et hereditátem tuam delére. Ne despícias partem tuam, quam redemísti tibi de Ægýpto. Exáudi deprecatiónem meam, et propítius esto sorti et funículo tuo, et convérte luctum nostrum in gáudium, ut vivéntes laudémus nomen tuum, Dómine, et ne claudas ora te canéntium, Dómine, Deus noster.

En ces jours-là, Mardochée pria le Seigneur et il dit :

Seigneur, Seigneur, roi tout-puissant, toutes choses sont soumises à ton pouvoir, et nul ne peut résister à ta volonté, si vous as résolu de sauver Israël. Tu as fait le ciel et la terre, et tout ce qui est contenu dans l’enceinte du ciel. Tu es le Seigneur de toutes choses, et nul ne peut résister a ta majesté.

Et maintenant, Seigneur, roi, Dieu d’Abraham, aie pitié de ton peuple parce que nos ennemis veulent nous perdre et détruire ton héritage. Ne méprise pas ce peuple qui est ton partage, que tu as racheté de l’Egypte pour toi. Exauce ma prière, et sois propice à une nation qui est ta part et ton héritage, et change notre deuil en joie, afin que, vivants, nous glorifiions ton nom, Seigneur, et ne ferme pas la bouche de ceux qui chantent ta louange, Seigneur notre Dieu.

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