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François invente le coup d’Etat rétroactif

Non seulement François a viré le Grand Maître de l’Ordre de Malte, ce qu’il n’a évidemment pas le droit de faire, non seulement il nomme un délégué pour diriger l’Ordre, ce qu’il a encore moins le droit de faire, mais en outre il décrète que toutes les mesures prises par le Grand Maître et par le Conseil depuis le 6 décembre sont nulles et non avenues… (Ce qui rétablit ipso facto le distributeur de préservatifs dans ses fonctions de Grand Chancelier.)

Voici la lettre absolument ahurissante du cardinal Parolin.

Ce qui me réjouit toujours est cette mielleuse hypocrisie ecclésiastique par laquelle on bénit et on assure de ses prières les gens qu’on assassine…

Ce qui apparaît clairement dans cette lettre est également que François veut détruire l’Ordre de Malte comme il a détruit les Franciscains de l’Immaculée.

Le Grand Conseil se réunit demain. Pour avaliser le coup d’Etat. A moins qu’il se rebiffe ? On peut toujours rêver…

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Membres éminents du Souverain Conseil,

Je tiens à vous informer que le 24 janvier 2017 S.A.E Fra’ Matthew Festing, Grand Maître de l’Ordre, a remis sa démission entre les mains de Sa Sainteté le Pape François, qui l’a acceptée.

Comme le prévoit la Consititution de l’Ordre à l’art. 17 &1, le Grand Commandeur assumera la responsabilité de la gouvernance par intérim. Conformément à l’art. 143 du Code de l’Ordre, il informera les Chefs d’Etat avec lesquels l’Ordre entretient des relations diplomatiques, et les diverses organisations appartenant à l’Ordre.

Pour aides l’Ordre dans le processus de renouveau qui apparaît nécessaire, le Saint-Père nommera un Délégué personnel avec des pouvoirs qu’il définira dans l’acte de nomination.

Le Grand Commandeur, dans son rôle de Lieutenant par intérim, exercera les pouvoirs prévus à l’art. 144 du Statut de l’Ordre jusqu’à la nomination du Délégué pontifical.

Le Saint-Père, sur la base des preuves découlant des informations qu’il a recueillies, a déterminé que toutes les mesures prises par le Grand Maître après le 6 décembre 2016 sont nulles et non avenues. Il en va de même pour celles du Souverain Conseil, comme l’élection du Grand Chancelier par intérim.

Le Saint-Père, reconnaissant les grands mérites de l’Ordre dans la réalisation de nombreuses œuvres pour la défense de la foi et le service des pauvres et des malades, exprime sa sollicitude pastorale pour l’Ordre et espère la collaboration de tous en ce moment important pour l’avenir.

Le Saint-Père bénit tous les membres, les volontaires et les bienfaiteurs de l’Ordre et les soutient par ses prières.

Pietro Cardinal Parolin
Secrétaire d’Etat

(On notera que le cardinal omet de précéder sa signature d’une petite croix…) Addendum. Selon un commentaire, seuls les cardinaux ordinaires d'un diocèse pourraient orner leur signature de cette petite croix. Si l'en est ainsi, c'est un discret témoignage que ces épiscopats "titulaires" sont une absurdité ecclésiologique.

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Commentaires

  • J'aimerais assez lire des commentaires là-dessus de la part de l'éminent canoniste américain Edward Peters, qui tient le blog In the light of the law.

  • Un article de La Croix :
    www.la-croix.com/amp/1200820556

    Quelques informations d'arrière-plan :
    https://cruxnow.com/vatican/2017/01/13/popes-history-knights-malta-linked-current-row/

    Une analyse supplémentaire :
    http://www.catholicworldreport.com/Item/5377/An_Order_of_Malta_Church_Shake.aspx

  • Quelle "sollicitude"!
    Il peut arriver au Saint Siège la même chose qu'à l'ordre de Malte si un Etat quelconque se mêle de ses affaires. On ne réfléchit pas beaucoup à Rome depuis un certain temps.

  • L'affaire vue par Damian Thompson :
    http://blogs.spectator.co.uk/2017/01/pope-seizes-power-knights-malta-brutally-ending-900-years-sovereignty/

    Une interrogation sur la perception de l'affaire dans d'autres Églises :
    http://www.catholicherald.co.uk/commentandblogs/2017/01/26/francis-isnt-the-first-pope-to-intervene-with-an-orders-affairs-but-papal-power-can-go-too-far/

  • Pour la petite croix devant le nom, dans la signature, c'est normal : seuls les cardinaux évêques (de diocèse courant, comme Paris, ou de diocèses suburbicaires, comme Velletri-Segni) y ont droit. Or, le cardinal Parolin n'est à la tête d'aucun diocèse. En l'espèce, c'est donc un faux procès.

    Pour le reste, il y a de quoi rester confondu devant une telle soumission. A moins que, demain...

  • Un évêque sans diocèse ?

    Evêque titulaire, c'est un emploi fictif ?

  • il y a un tas d'évêques sans diocèse, autrefois in partibus infidelium
    cela sert à donner fictivement un diocèse aux gens que l'on veut consacrer sans leur donner véritablement les responsabilités correspondantes, ou mettre à la tête d'une circonscription qui n'a pas le statut de diocèse
    une utilisation originale de cette institution a été faite avec la nomination du dernier évêque de Parthenia : on lui a donné un diocèse dont vraisemblablement tous les fidèles sont maintenant membres de l'Eglise triomphante, et pourront le plus efficacement possible prier pour leur pasteur

  • C'est la raison pour laquelle, jusqu'en 1962, les cardinaux de curie, sauf s'ils avaient été nonces antérieurement, n'avaient pas la plénitude du sacerdoce et ne recevaient qu'une diaconie.

    Jean XXIII en a décidé autrement. Désormais, tous les cardinaux devraient être évêques. De ce fait, le pape consacra douze cardinaux à S.-Jean de Latran, dont Alfredo Ottaviani, cardinal depuis neuf ans.

    A noter aussi que le même Pape décida que les secrétaires des congrégations romaines seraient également évêques ; et il procéda lui-même au sacre de six secrétaires le 21 sept. 1962.

    On est un peu loin de la théologie de Vatican II sur l'épiscopat...

  • Vous vous fondez sur quoi pour dire que le Pape n'a pas le droit de prendre les mesures présentées dans ce courrier ? C'est inique sans doute, disproportionné à l'évidence, à rebours intégral de son brouet sur la miséricorde mais qu'y a-t-il d'illégal ? Autrement dit, que peut faire l'Ordre ? SI c'est illégal, proposez-leur votre ministère d'avocat.

  • ce n'est pas la première fois que l'Ordre de Malte a maille à partir avec le pape
    ça lui est arrivé avec Pie XII, dont on peut penser qu'il ne voulait rien détruire, et ça a permis à Roger Peyrefitte d'écrire un livre

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