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Le cardinal Burke et la "correction"

Dans une interview à Lifesitenews, le cardinal Burke parle de la « correction formelle du pape François » qu’il avait évoquée au cas où le pape refuserait de répondre aux dubia des quatre cardinaux (ce qui ne fait plus aucun doute) :

Les dubia doivent recevoir une réponse parce qu'ils concernent les fondements mêmes de la vie morale et de l'enseignement constant de l'Église à l'égard du bien et du mal, à l’égard de diverses réalités sacrées comme le mariage et la sainte communion, etc. Quelle forme prendrait-elle ? C’est très simple; Ce serait direct, tout comme les dubia, sauf que dans ce cas il n'y aurait plus de questions, mais la confrontation des déclarations confuses d'Amoris Laetitia avec ce qui a été l'enseignement et la pratique constante de l'Église, et corrigeant ainsi Amoris Laetitia. C'est une ancienne institution dans l'Église, la correction du pape. Cela n'a pas eu lieu au cours des derniers siècles, mais il y a des exemples, et cela se fait dans le respect absolu de l’office du Successeur de saint Pierre ; en fait, la correction du pape est un moyen de sauvegarder cet office et son exercice. Quand aura-t-elle lieu ? Maintenant, bien sûr, nous sommes dans les derniers jours de l’année, jours de puissante grâce, avant la solennité de la Nativité de Notre Seigneur, et puis nous avons l'Octave de la Solennité et les célébrations du début de la nouvelle année - tout le mystère de la naissance de Notre Seigneur et son Épiphanie - donc elle aurait probablement lieu quelque temps après cela.

A propos de l’atmosphère de peur qui règne au Vatican selon plusieurs observateurs, le cardinal répond :

Je ne peux pas parler pour les autres à propos d'une possible atmosphère de peur, tout ce que je peux dire, c'est que, pour ce qui me concerne, je connais mon devoir d'évêque et surtout de cardinal, qui est d’être l'un des principaux conseillers du Saint-Père dans son office de préservation et de promotion de la grande tradition de la foi ; une telle peur, une telle intimidation, telle qu'elle peut exister de temps en temps, je ne peux tout simplement pas la prendre en compte à l'égard de ce que je dois faire. Je dois écouter ce que ma conscience me dit au sujet des vérités objectives de notre foi et de la meilleure façon de les défendre et de les promouvoir. Si une telle atmosphère existe, certainement cela pourrait générer le silence chez certains. On pense par exemple au cas de saint John Fisher en Angleterre à l'époque du roi Henri VIII, quand il était le seul évêque à soutenir la vérité de la foi, à défendre le Christ et sa sainte Église. Certains évidemment essayaient de le décourager de le faire, en soulignant qu'il était le seul. Et il répondit à juste titre que même s'il était le seul, la seule chose qui pouvait être importante était qu’il s’exprime au nom du Christ et accomplisse son devoir d'évêque. Saint Paul dit au début de la Lettre aux Galates que même si un ange du ciel arrivait en annonçant quelque chose de différent de ce qui est enseigné dans l'Église, qu'il soit anathème, en d'autres termes, que le faux enseignement soit condamné.

Commentaires

  • Je ne sais pas si ces quatre cardinaux et ceux qui les soutiennent ont peur, mais ils placent visiblement très haut la vertu de prudence. La note 351, se rapportant au paragraphe 305, autorise en effet (avec des circonlocutions pharisaïques qui ne font qu'empuantir davantage l'atmosphère de son odeur de souffre) la communion sacramentelle aux personnes vivant dans une situation objective de péché, c'est-à-dire aux personnes en état de péché mortel. Ce n'est pas une question de pastorale ou de théologie ; c'est contredire le catéchisme tel que doit pouvoir le comprendre un enfant de huit ans qui s'apprête à faire sa première communion. Le pape ne s'est pas non plus borné à ne pas répondre, puisqu'il a encouragé les diocèses à "appliquer" son ignominieuse exhortation.

    Voilà pourquoi, nous, simples laïcs, sommes en droit d'attendre des cardinaux et des évêques un peu moins de prudence, un peu moins de parlottes, beaucoup plus de fermeté, un courage indomptable, bref un brin de folie, j'ose l'écrire, pour anathémiser le texte et le loup déguisé en agneau qui l'a produit, pour son malheur et pour le nôtre.

  • @Stavrolus
    Les cardinaux ont bien écrit clairement dans leurs "dubiae". Avez-vous lu les questions? Je ne vois pas quel excès de prudence vous pouvez leur reprocher. Ce ne sont pas des têtes fêlées et ils font les choses dans l'ordre. Vous êtes bien impatient, attendez de voir le résultat dans les mois ou années à venir.

  • Les dubia ont été remises par les cardinaux le 19 septembre, anniversaire de l'apparition de Notre-Dame à la Salette (cf le Secret)...et fête de St Janvier que vous évoquez plus bas. Y aurait-il un lien avec le "non miracle" du 16 décembre?
    Bravo aux courageux cardinaux en tout cas.

  • Cela va être la pierre de touche : ou bien la conversion des pécheurs et des hérétiques, ou bien leur endurcissement dans l'erreur et le mensonge.

    Une épreuve de feu pour les humbles de cœur, qui permettra de discerner les amis de Jésus de ses ennemis, ceux qui donnent le baiser de Judas, figure dont on sait combien elle suscite la tendre sollicitude du Pape François. Selon le Saint Père, Judas s'est repenti.

    Le Saint Père se voit offrir une très grande grâce : celle de s'humilier publiquement devant ses frères dans la foi.
    Il faut beaucoup d'humiliations pour faire un peu d'humilité, la reine des vertus. Remercions donc les cardinaux qui permettent au Saint Père de grandir en sainteté.

  • Pardonnez-moi, Fabiola, d'être un peu caustique. Moi aussi, je le regrette, le gentil monde des Bisounours, où un gentil "Saint Père" reconnaîtrait son "erreur" avec "humilité". Vous voyez, ça ne va pas, on est obligé de mettre des guillemets partout. Il faut écrire que s'il était acculé à la démission, Bergoglio rectifierait peut-être, entre deux de ses légendaires crises de rage, son coup du père François. Ça sonne plus juste, me semble-t-il...

  • Merci pour vos précieuses informations qui, associées à d'autres, nous inviteraient à pleurer sans entraves ... si nous n'avions pas le secours de la Reine des Prophètes, pour ne pas être liquéfié par la peur des évènements qui, à vues humaines, viennent sur nous ...

  • Je m'associe aux remerciements de "cril17". On ne peut que saluer le grand courage du cardinal Burke. Et attendre la suite...

  • Jésuite - Humilité : L'impossible symbiose ?

  • Pensez-vous que saint Ignace, le plus jésuite des jésuites, ne fût pas humble, et saint François-Xavier? et saint Jean-François Régis? et saint Claude La Colombière? et les saints martyrs au Canada et au Japon? etc Pourquoi donc généraliser à partir de cas particuliers? Relisez les grandes pages de l'histoire de l'Eglise et des saints de la Compagnie qui a donné tant de grands serviteurs de la Foi. Il faut regarder vers les sommets et pas dans les abîmes.

  • Je crains que les cardinaux ne se fourvoient.

    1) Le pape ne peut se tromper lorsqu'il enseigne la foi ou la morale

    2) Le pape ne parle pas d'une nouvelle doctrine, mais d'une façon d'accueillir les pénitents. Encore faut-il que la personne soit pénitente, donc s'adresse au prêtre. Il ne s'agit pas d'un traité de morale, mais d'indications données aux confesseurs et aux conseillers spirituels confrontés à des cas concrets et de tout ce qui peut en résulter pour les simples fidèles.

    C'est pourquoi le pape ne répond pas. Il a l'air de dire que la réponse est déjà dans le texte.

  • Dans ce cas que vous évoquez, Denis, qu'il le dise tout simplement. Ce serait une première petite manifestation d'humilité.

    Son silence donne à penser, au contraire, que - sur cette question qui serait alors... non pas morale mais pastorale de chez pastoral - il se croit infaillible. Quod non.

  • " 1) Le pape ne peut se tromper lorsqu'il enseigne la foi ou la morale "
    Naïve affirmation, et ignorance de la religion.

    Le Pape est infaillible sous certaines conditions prècises et cumumatives, qui ne sont pas réunies.

    Il n'est infaillible que s'il confirme ce qui a toujours été enseigné , en tout lieu, et cru par tous.

    Glisser subrepticement une nouveauté en contradiction avec la foi et la morale ne peut être que l'opinion d'un téhéologien privé, n'engageant pas le Magistère Ordinaire.

  • En effet. Certains lecteurs seront intéressés par ce texte (un peu long et en anglais).

    http://edwardfeser.blogspot.fr/2016/12/denial-flows-into-tiber.html

  • Voir aussi :

    http://edwardfeser.blogspot.fr/2015/11/papal-fallibility.html

  • Je ne sais pas si le pape Honorius a adhéré ou non au monothélisme, et je crois que c'est parfois discuté. Mais plût au Ciel que Bergoglio et sa clique ne fussent que monothélistes, c'est-à-dire adeptes d'une hérésie très subtile. Soutenir que le Christ n'avait qu'une volonté, c'est assez innocent, semble-t-il, comparé à la profanation encouragée par l'occupant de la chaire de saint Pierre d'au moins quatre sacrements, à savoir le mariage, l'ordination, la pénitence et, last but not least, l'eucharistie.

  • Samuel Aquila, archevêque de Denver, lui aussi rappelle John Fisher :
    http://ncregister.com/blog/aquila/did-thomas-more-and-john-fisher-die-for-nothing#.WFq6CYFPeEc

  • De Stavrolus :

    "Je ne sais pas si le pape Honorius a adhéré ou non au monothélisme, et je crois que c'est parfois discuté."


    __________________________________


    Non, jamais le Pape Honorius Ier n'a enseigné le monothélisme. Il a été trompé à dessein par Serge, patriarche monothélite de Constantinople, qui lui avait soumis la question sous forme captieuse et incomplète.

    Tout est documenté à présent. Mais le 6e concile œcuménique ne pouvait entrer dans ces attendus ; il ne pouvait que déclarer anathème la réponse fournie par Honorius en tant que doctrine, sans tenir compte des dessous de l'affaire. Le Pape, parfaitement renseigné, n'aurait jamais émis cette doctrine.

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