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Le chant mozarabe

Le blog New Liturgical Movement avait annoncé la célébration d'une messe dans le rite mozarabe à Rome le 6 mai (en la basilique Sainte-Croix de Jérusalem), puis en a rendu compte en images, puis vient d’en donner quatre chants.

La liturgie mozarabe, ou visigothique, qui était celle des chrétiens qui survivaient dans l’Espagne musulmane, a failli disparaître complètement dans l’Espagne libérée en raison de l’hégémonie de la liturgie romaine de saint Pie V, puis de la dictature universelle montinienne. Elle a réussi néanmoins à subsister à la cathédrale de Tolède, où une chapelle lui est dédiée.

C’est une liturgie latine, mais très spécifique, comme le savent bien les lecteurs de l’Année liturgique de dom Guéranger [petit exemple], avec un chant lui aussi très spécifique.

L’écoute des chants publiés par New Liturgical Movement m’a donné l’idée de voir s’il y avait des enregistrements disponibles dans le commerce, et ce qu’il y avait sur Youtube. A ma grande surprise, alors qu’on trouve « tout » sur internet, il n’y a quasiment rien, en dehors des enregistrements des habituels (ou occasionnels) faussaires.

Commentaires

  • Les sites espagnols sont plus riches. Par exemple:
    http://www.musicaantigua.com/el-viejo-rito-hispano-el-canto-mozarabe-o-hispano-visigotico/
    On doit au cardinal Jiménez de Cisneros (1436-1517) l'impression des "cantorales" en notation grégorienne, car la notation wisigothique devint indéchiffrable, sauvant ainsi la musique mozarabe (codifiée au IVe Concile de Tolède 633, par St Isidore, avant l'invasion musulmane de 711) de l'extinction.

  • Le problème est que même si bien sûr les reconstructions de Marcel Pérès sont très personnelles (et revendiquées comme telles) il n'y a guère de bases sur lesquelles on pourrait dire aujourd'hui que l'interprétation est ou non "vraie" (sauf peut-être la curiosité que constituent les orgues à manivelle, qui donnent, pour le grégorien, une idée de l'ornementation au XIXe siècle, d'avant le "grégorien de Solesmes" : http://www.deezer.com/album/1150331). Dans un registre très différent, l'interprétation grégorienne par Agop Agopian, en 1936, donne un aperçu de la variété des interprétations possibles, y compris à une époque pas si éloignée de la réforme de Solesmes : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k127420h .

  • Pardonnez-moi si votre commentaire tombe dans le vide. J'ai supprimé tout ce qui avait trait à Marcel Pérès. Parce que si c'est Marcel Pérès ce n'est pas mozarabe, et parce que je suis très vexé de ne pas avoir reconnu Marcel Pérès dans l'enregistrement que j'avais reproduit, et d'avoir été trompé par son indéniable talent, mais surtout parce qu'il est insupportable qu'un chant mozarabe soit chanté par des descendants des persécuteurs ayant toujours la même idéologie qu'eux. Pour utiliser la seule comparaison qui parle à nos contemporains, c'est comme si un groupe de néo-nazis enregistrait des chants yiddish à la façon des chants SS.

  • Les syriaques, melkites coptes et autres arméniens chantent "comme leur persécuteurs" eux aussi. ils ont une bonne raison de le faire, c'est que la musique des musulmans est très directement l'héritière de la musique de leurs ancêtre chrétiens convertis de force par les disciples de M. D'autre part les anciens d'occident ne chantaient certainement pas sur le ton pseudo céleste et éthéré des grégoriannistes distingués de notre époque. De nombreux vieux films donnent des extraits de chants paroissiaux bien rauques et bien posés et les cathédrales n'étaient pas en reste.

  • Comme cela ressort de ce que vous dites vous-mêmes, les melkites ne chantent pas comme leurs persécuteurs, ce sont leurs persécuteurs qui chantent comme eux (comme le Coran est pour une bonne partie un puzzle de fragments déformés de la Bible).

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