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Troisième dimanche de carême

Quarti nunc et decimi diei de nostrorum dierum decimis curriculo jam peracto, ad te levamus oculos nostros, Domine, qui habitas in cœlis ; impende jam et misericordiam miseris, et medelam porrige vulneratis ; tu nobis adgressum iter placidum effice : tu cor nostrum in mandatorum tuorum semitis dirige : per te lucis inveniamus viam : per te luminosa amoris tui capiamus incendia : tu laboribus requiem, tu laborantibus tribue mansionem ; ut horum dierum observatione tibi placentes, gloriae tuae mereamur esse participes.

Déjà quatorze jours sur cette carrière qui forme la dîme de l’année, sont écoulés ; nous levons nos yeux vers vous, Seigneur, qui habitez les cieux. Répandez votre miséricorde sur les misérables : appliquez le remède aux blessés ; rendez-nous sereine cette voie où nous sommes entrés ; dirigez notre cœur dans le sentier de vos préceptes. Faites nous trouver le chemin de la lumière. Éclairez-nous et embrasez-nous de votre amour. Donnez le repos après le travail, l’habitation tranquille après les fatigues, afin que, nous étant rendus agréables à vos yeux par l’observance de ces saints jours, nous méritions d’être participants de votre gloire.

Capitule du bréviaire gothique pour le troisième dimanche de carême, cité et traduit par dom Guéranger. Il s’agit du capitule des premières vêpres. Pour nous, ce sont 16 jours qui se sont écoulés. Cette différence paraît montrer que dans le calendrier mozarabe on ne jeûnait pas le samedi, comme dans le calendrier byzantin (en l’honneur de la Mère de Dieu). La liturgie mozarabe est très différente de la liturgie romaine, et pourtant on constate une étonnante convergence entre le thème de ce capitule et celui de la messe romaine de ce jour : le regard vers Dieu, qu’on trouve dans l’introït et dans le trait, la lumière (épître), l’observation des préceptes (offertoire), le repos (communion)… On note l’expression « per te luminosa amoris tui capiamus incendia ». Littéralement : Que nous recevions par toi les incendies lumineux de ton amour…

Quant au capitule des laudes, il est tout entier sur le thème de la lumière :

Clamoris nostri intelligens orationem, clarifica lucis aeternae praesentia mane tibi adstantium vota: dieique perennis ita praecipe in nobis candorem effulgere, ut tetrae noctis crassitudo, et erroris amica caligo aufugiat; Sol quoque verus suo nos radio lustrando custodiat.

Traduction littérale : « Discernant la prière de notre clameur, illumine, au matin, par la présence de la lumière éternelle, le vœux de ceux qui se tiennent devant toi. Et ordonne que brille en nous l’éclat du jour éternel, afin que s’enfuient l’opacité de l’horrible nuit et les ténèbres amies de l’erreur. Que le Soleil véritable nous garde par son rayon purifiant. »

(Sur l'évangile de ce dimanche, voir ici, et .)

Commentaires

  • Ca ne change pas grand chose au sens, mais pour une traduction "littérale", il faudrait mettre "discernant la prière de notre clameur", même si ça fait un peu étrange en français et si ça ne me semble pas habituel. En latin ça choque moins. Vive le latin!(peut-être que le sens est que ce n'est pas un cri comme les autres, mais qu'il contient une prière : c'est elle qui doit être "discernée" par Dieu, parmi toutes les clameurs de impies que peuvent pousser les hommes).

  • Oui, évidemment. C'est ce que j'avais vu, et j'ai écrit le contraire, à cause de la puissance de l'esprit rationnel, je pense...
    Merci.

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