Ce dimanche marque un tournant dans le temps pascal. La liturgie nous détourne déjà de la seule contemplation du Christ ressuscité pour nous tourner vers l’Ascension, la Pentecôte, et le temps de l’Eglise. Autrement dit le temps de notre pèlerinage sur terre, où nous sommes soumis pour "un peu" aux souffrances de la femme qui accouche.
Aux matines la lecture est celle de l’Apocalypse. Les répons de Pâques ont disparu. Trois répons chantent le triomphe du Christ selon l’Apocalypse, le Christ ressuscité mais surtout celui qui vient à la fin du temps, à la fin des épreuves des hommes, trois autres répons montrent que ce choix de l’Apocalypse est surtout motivé par l’annonce du temps de l’Eglise, épouse du Christ.
Voici ces trois répons. Le premier est celui qui reprend les termes de l’Apocalypse pour chanter la venue de l’épouse de l’Agneau, l’Eglise figurée par la Jérusalem céleste. Le deuxième chante l’Eglise qui est la vigne du Seigneur, selon les termes de l’Ecclésiastique. Le troisième chante l’amour du Christ pour son Eglise selon le Cantique des cantiques (les textes sont des versions plus anciennes que la Vulgate, ce qui montre l’antiquité de ces chants) :
℟. Locútus est ad me unus ex septem Angelis, dicens : Veni, osténdam tibi novam nuptam, sponsam Agni : * Et vidi Jerúsalem descendéntem de cælo, ornátam monílibus suis, allelúia, allelúia, allelúia. ℣. Et sústulit me in spíritu in montem magnum et altum. * Et vidi Jerúsalem descendéntem de cælo, ornátam monílibus suis, allelúia, allelúia, allelúia.
Un des sept Anges me parla, disant : Viens, je te montrerai la nouvelle épousée, l’épouse de l’Agneau. Et je vis Jérusalem qui descendait du ciel, ornée de ses colliers, alléluia, alléluia, alléluia. Et il me transporta en esprit sur une montagne grande et haute. Et je vis Jérusalem qui descendait du ciel, ornée de ses colliers, alléluia, alléluia, alléluia.
℟. Ego sicut vitis fructificávi suavitátem odóris, allelúia : * Transíte ad me, omnes qui concupíscitis me, et a generatiónibus meis adimplémini, allelúia, allelúia. ℣. In me omnis grátia viæ et veritátis : in me omnes spes vitæ et virtútis. * Transíte ad me, omnes qui concupíscitis me, et a generatiónibus meis adimplémini, allelúia, allelúia.
Moi, comme une vigne, j’ai produit des fruits d’une odeur suave, alléluia. Venez à moi, vous tous qui me désirez avec ardeur, et remplissez-vous de mes régénérations, alléluia, alléluia. En moi est toute la grâce de la voie et de la vérité : en moi toute l’espérance de la vie et de la vertu. Venez à moi, vous tous qui me désirez avec ardeur, et remplissez-vous de mes régénérations, alléluia, alléluia.
℟. Véniens a Líbano quam pulchra facta est, allelúia : * Et odor vestimentórum eius super ómnia arómata, allelúia, allelúia. ℣. Favus distíllans lábia ejus, mel et lac sub lingua eius. * Et odor vestimentórum eius super ómnia arómata, allelúia, allelúia. Glória Patri, et Fílio, et Spirítui Sancto. * Et odor vestimentórum ejus super ómnia arómata, allelúia, allelúia.
Qu’elle a été faite belle cette épouse, venant du Liban, alléluia. L’odeur de ses vêtements est au-dessus de tous les aromates, alléluia, alléluia. Un rayon de miel distille de ses lèvres, le miel et le lait sont sous sa langue. L’odeur de ses vêtements est au-dessus de tous les aromates, alléluia, alléluia. Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit. L’odeur de ses vêtements est au-dessus de tous les aromates, alléluia, alléluia.