Porta hæc clausa erit, et non aperiétur. Pulchre quidam portam clausam, per quam solus Dóminus Deus Israël ingréditur, et dux cui porta clausa est, Maríam Vírginem intélligunt, quæ et ante partum et post partum virgo permánsit. Etenim témpore, quo Angelus loquebátur: Spíritus Sanctus véniet super te, et virtus Altíssimi obumbrábit te: quod autem nascétur ex te Sanctum, vocábitur Fílius Dei; et quando natus est, virgo permánsit ætérna; ad confundéndos eos, qui arbitrántur eam post nativitátem Salvatóris habuísse de Ioseph fílios, ex occasióne fratrum eius, qui vocántur in Evangélio.
Cette porte sera fermée, et on ne l’ouvrira point. Il y en a qui par cette porte fermée, par laquelle il n’y a que le Seigneur Dieu d’Israël qui entre, sans même qu’elle s’ouvre pour lui faire passage, entendent fort bien la Vierge Marie, qui étant vierge avant que d’enfanter Jésus-Christ, est encore demeurée vierge après l’avoir enfanté. Car elle était vierge non seulement lorsque l’ange lui disait : "Le Saint-Esprit surviendra en vous, et la vertu du Très-Haut vous couvrira de son ombre, c’est pourquoi le fruit saint qui naîtra de vous sera appelé le Fils de Dieu." Mais elle est aussi demeurée vierge pour toujours, même après la naissance de celui qui lui avait été annoncé. Ce qui s’est fait pour confondre ceux qui s’imaginent qu’après la naissance du Sauveur elle a eu des enfants de Joseph, parce qu’il y a des personnes que l’Evangile appelle les frères de Jésus-Christ.
Saint Jérôme, commentaire d’Ezéchiel, lecture des matines, traduction du Breviarium benedictinum (1725)
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magnificat anima mea