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  • Triste Japon

    Asianews publie une note envoyée par Mgr Tarcisio Isao Kikuchi, évêque de Niigata dans le nord du Japon. Celui-ci commente les dernières statistiques gouvernementales qui indiquent que le taux de population des moins de 15 ans a baissé pour la 41e année consécutive, tombant à 12,7%.

    Le Japon est une société vieillissante avec toujours moins d’enfants, constate l’évêque, mais cela est encore plus sensible dans les zones rurales. Non seulement les Japonais ne font plus d’enfants (comme en Chine, mais sans y être contraints…), mais les rares enfants s’en vont en ville dès qu’ils deviennent grands… des rapports officiels indiquent que vers l’an 2040 quelque 890 communes auront disparu, notamment dans le diocèse de Mgr Kikuchi, où 80% des communes seront mortes.

    Et cette situation sera désastreuse aussi pour l’Eglise catholique. Car les catholiques ne font pas davantage d’enfants que les autres, et dans les églises on voit désormais couramment des vieux faire les servants d’autel à la messe puisqu’il n’y a plus de jeunes. Les paroisses vont donc s’éteindre.

    De même il n’y a pas de vocations sacerdotales, car « il est naturel que les parents soient réticents à envoyer leur fils unique au séminaire »…

    En outre, « la majorité des mariages est entre catholiques et non-catholiques, et il est difficile pour la partie catholique d’engager le partenaire non catholique à suivre l’enseignement de l’Eglise ». Sous-entendu à propos de la morale sexuelle et familiale, sans doute, puisqu’il faut évidemment pratiquer la contraception et l’avortement pour ne pas avoir d’enfants. Ce qui ne paraît pas émouvoir l’évêque outre mesure. Au contraire, il ajoute : « Ce serait irresponsable (sic) pour l’Eglise catholique d’imposer une politique nataliste alors que beaucoup de familles souffrent de difficultés financières pour élever leurs enfants sans beaucoup de soutien du gouvernement et du grand public »…

  • L’Ukip multiplie son score par 4

    Je suis étonné de l’étonnement des observateurs devant le résultat des législatives au Royaume Uni. Je ne croyais pas du tout que les travaillistes puissent gagner. Donc ce sont les conservateurs qui allaient gagner, et ils allaient forcément avoir une très large majorité d’élus en raison de la poussée de l’Ukip. C’est arithmétique. L’Ukip étant devenu le troisième parti, il empêche le deuxième d’avoir autant de députés qu’il devrait avoir avec un système électoral différent. Avec le système britannique, quand il y a deux grands partis dans l’opposition, le parti majoritaire est assuré de remporter une éclatante victoire.

    Une telle configuration montre l’inconvénient majeur du système électoral à un tour, qui a pourtant sa logique : le PNE, avec deux fois moins de voix que l’Ukip, a 56 fois plus de députés…

    Le PNE, c’est le parti national écossais, qui ne présentait de candidats que dans les circonscriptions écossaises. Sa réussite est encore plus spectaculaire que celle des conservateurs, puisqu’il remporte 56 des 59 circonscriptions écossaises, alors qu’il n’avait que 6 sortants.

    Quant à l’Ukip, avec 3,36 millions de voix, soit 12,6% des suffrages, il multiplie son score de 2010 par 4,2. Mais il n’a qu’un élu : Douglas Carswell, le premier député conservateur qui était passé à l’Ukip et s’était fait réélire sous étiquette Ukip. Le deuxième quant à lui n’a pas été réélu, et Nigel Farage n’a pas réussi à se faire élire chez lui dans le Kent. Les prophètes ne sont pas honorés chez eux…

  • In toto corde meo

    . In toto corde meo, alleluia, exquisivi te, alleluia: * Ne repellas me a mandatis tuis, alleluia, alleluia.
    . Benedictus es tu, Domine, doce me justificationes tuas.
    . Ne repellas me a mandatis tuis, alleluia, alleluia.

    Je vous ai recherché, alléluia, de tout mon cœur, alléluia. Ne me repoussez pas de vos commandements, alléluia, alléluia. Vous êtes béni, Seigneur, enseignez-moi vos justifications.

    Répons des matines, constitué des versets 10 et 12 du psaume 118, avec les alléluias de Pâques. Curieusement, tous les manuscrits qu’on trouve sur internet ont un autre verset : « Vide humilitatem meam et eripe me quia legem tuam non sum oblitus » (le verset 153 du même psaume 118).

    « Je vous ai cherché de tout mon cœur », dit-il à Dieu, « ne me repoussez point de votre loi ». Le voilà qui implore du secours pour garder les paroles de Dieu. Tel est en effet le sens de cette parole « Ne me rejetez point de vos préceptes ». Etre rejeté de Dieu, qu’est-ce à dire, sinon ne recevoir de lui aucun secours? La loi de Dieu si juste, si relevée, est trop disproportionnée à la faiblesse humaine, pour que nous l’observions, si Dieu dans sa bonté ne nous prévenait de son aide. Et ne point nous aider, c’est réellement nous repousser, c’est l’épée de flammes qui empêche l’homme devenu indigne de toucher à l’arbre de vie. Mais qui est digne d’être aidé, depuis que par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort qui a passé en tous les hommes par ce seul homme en qui tous ont péché ? Or, cette misère qui nous est due, est guérie par la miséricorde que Dieu ne nous doit point. Car notre interlocuteur qui nous dit ici : « Je vous ai cherché de tout mon « cœur » ; comment le pourrait-il, si Dieu lui-même ne l’avait appelé à lui, quand il se détournait; lui à qui le Prophète a dit: « Convertissez-nous, Seigneur, et donnez-nous la vie »; s’il ne cherchait lui-même celui qui est perdu, s’il ne rappelait celui qui s’égare, lui qui a dit: « Je rechercherai ce qui était perdu, «je rappellerai dans la voie ce qui était égaré ».

    C’est ainsi que notre interlocuteur redresse ses voies en gardant la parole de Dieu, sous la direction et sous l’action de Dieu ; ce qu’il ne pourrait faire de lui-même; aussi Jérémie nous fait-il cet aveu : « Je sais, ô mon Dieu,  que la voie de l’homme n’est point à lui, et que par lui-même il ne saurait marcher ni diriger ses pas ». C’est là ce que demandait plus haut celui qui s’écriait : « Puissent mes voies se redresser » ; et ici encore quand il dit : « J’ai caché vos paroles dans mon cœur, afin de ne point pécher contre vous »; il se hâte d’implorer le secours divin, de peur qu’il n’eût caché inutilement cette parole divine dans son cœur, si elle ne produisait des œuvres de justice. Aussi, quand il ajoute : « Béni êtes-vous, Seigneur; enseignez-moi vos ordonnances »; enseignez-les moi, dit-il, comme les savent ceux qui les pratiquent, non ceux qui s’en souviennent simplement afin de pouvoir en parler. Déjà il avait dit en effet: « J’ai caché vos paroles dans mon cœur, afin de ne point pécher contre vous »; pourquoi veut-il encore apprendre ces mêmes paroles qu’il tient déjà cachées dans son cœur ? Ce qu’il n’aurait pu faire si déjà il ne les eût apprises. Pourquoi donc ajouter : « Enseignez-moi vos voies », sinon parce qu’il veut les apprendre en les accomplissant, et non les retenir dans sa mémoire ou en parler ? Comme donc il est dit dans un autre psaume : « Celui qui a donné la loi donnera aussi la bénédiction »; le Prophète nous dit ici : « Béni êtes-vous, Seigneur, enseignez-moi vos ordonnances». Puisque j’ai caché votre parole dans mon cœur afin de ne point pécher contre vous, vous m’avez donné la loi; donnez-moi aussi la bénédiction de la grâce, afin que j’apprenne en la pratiquant ce que vous m’avez commandé en m’instruisant.

    Saint Augustin