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Il y a cent ans

Le 6 mai 1924, le Synode patriarcal de Constantinople, sous la présidence du patriarche œcuménique Grégoire VII, prend la résolution de suspendre le patriarche Tikhon de la direction de l’Église orthodoxe russe, comme coupable d’avoir causé des troubles dans l’Église (coupable de résister pacifiquement à la persécution bolchevique et de ne pas accepter la constitution d’une Eglise soumise au régime). La résolution est adoptée à l’unanimité.

Dans le même temps, il reconnaît le synode russe des « rénovateurs » comme chef officiel de l’Eglise orthodoxe russe.

Les « rénovateurs » sont ceux qui avec la suggestion et l’appui du pouvoir bolchevique ont créé l’« Eglise vivante » pour détourner les fidèles de l’Eglise orthodoxe.

Dès août 1922 l’archimandrite Jacques Dimopoulo, représentant du patriarche de Constantinople en République socialiste fédérative soviétique de Russie, participait au premier congrès de « l’Église vivante » à Moscou. Du 29 avril au 9 mai 1923, le même participa au deuxième congrès, qui décida de « réduire à l’état laïque » le patriarche Tikhon.

Malgré le soutien actif des autorités, l’Eglise vivante ne durera pas longtemps. Le fait que son clergé participe à la terrible persécution de l’Eglise orthodoxe la décrédibilise aux yeux des fidèles. Elle connaît rapidement des dissensions internes, et nombre de ses églises restent désertes.

A partir de 1927, l'Eglise vivante subit les défections de nombreux clercs qui font acte de repentance et reviennent à l'Eglise orthodoxe. Finalement, elle perd le soutien du gouvernement soviétique, et disparaît progressivement, ne se maintenant dans un premier temps que dans quelques grandes villes.

Ainsi ce qui se passe en Ukraine n’est pas nouveau. Il y a cent ans déjà le patriarche de Constantinople reconnaissait comme Eglise un mouvement fabriqué par un pouvoir antichrétien et condamnait l’Eglise authentique. Mais le sort de la prétendue « Eglise vivante » montre ce que sera celui de la prétendue « Eglise orthodoxe d’Ukraine ».

Commentaires

  • Les deux premières Romes se sont éteintes.

  • Discréditer! Décidément, c'est passé à l'usage, alors que c'est imprononçable.

  • Merci de cultiver l'espérance de vos lecteurs par cet exemple historique.

  • On pourrait faire l'application à l'église conciliaire......mise en place par le soviet suprême............

  • Très intéressant, merci ! Mais pourquoi appelez-vous ce patriarche "oecuménique", et sans guillemets, puisque l'Eglise catholique lui a toujours refusé ce titre prétentieux ?

  • C'est vrai ça !
    Il n'est pas plus œcuménique que je ne suis archevêque !!!

    Il l'est d'autant moins qu'il dépend totalement du bon vouloir d'Erdogan qui peut l'éjecter de l'autre côté du Bosphore s'il a le moindre problème avec la Grèce.

    Seule l'Eglise Catholique est authentiquement universelle et œcuménique.

    Constantinople s'était proclamée orgueilleusement la seconde Rome quand la Ville Éternelle et la Papauté avaient subi une certaine éclipse à cause des invasions barbares, puis Moscou s'était proclamée la 3ème Rome après la chute de Constantinople aux mains des Turcs conquérants mais Rome est unique et indépassable car c'est le Christ Lui-Même qui est le vrai Chef de l'Eglise fondée sur Pierre et Orthodoxes ou Protestants ne pourront jamais rien y changer...et la preuve en est qu'elle est toujours debout depuis plus de 2000 ans malgré le schisme orthodoxe et l'hérésie protestante et malgré Bergoglio qui s'imagine en être le propriétaire mais ça c'est une autre histoire...

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