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« Jubilé »…

Qu’on ne compte pas sur moi pour commenter le soi-disant « jubilé de la miséricorde » dont la bulle d’indiction a été publiée samedi.

Juste quelques mots très brefs.

Certes le pape fait ce qu’il veut, surtout quand il a oublié ce qu’est la tradition. Reste qu’il n’est pas inutile de souligner, comme l’a fait Antonio Socci, que c’est le premier jubilé de l’histoire qui ne célébrera pas la naissance ou la mort-résurrection du Christ ; ce qui est logique puisque, comme l’a aussitôt publié la presse italienne, il s’agit du « jubilé du pape François », de « l’année sainte de François ». Bergoglio star du jubilé new look.

Il s’agit de même de la miséricorde new look. A savoir de la miséricorde profanée par le cardinal Kasper qui est, selon François, le grand, très grand théologien de la miséricorde (selon le même processus qui a fait de la charité profanée une soi-disant théologie de la libération).

Dans la bulle d’indiction, Misericordiae Vultus, François réussit le tour de force de dire que les psaumes sont des témoins tout particuliers de la miséricorde, sans citer une seule fois un verset de psaume où apparaît le mot miséricorde. Même pour le psaume 135 où, pourtant, la soi-disant néo-Vulgate a conservé les 26 (vingt-six) « quoniam in aeternum misericordia ejus ».

De même, conformément aux pires aspects de la néo-« liturgie » et des théologiens de l’impiété contemporaine, François montre que Jésus ne savait pas citer correctement la Sainte Ecriture. Car Jésus dit : « Allez apprendre ce que signifie : Je veux la miséricorde, non le sacrifice », et le pape nous apprend qu’il s’agit d’une citation du prophète Osée qui dit : « Je veux la fidélité, non le sacrifice. » Sic. Du moins en français. Car en italien et en espagnol (donc a priori sous la plume du pape), on a : « Je veux l’amour et non le sacrifice ». Et en latin : « quia caritatem volo et non sacrificium ». Or la Septante et la Vulgate sont d’accord pour affirmer – ô surprise – que c’est le Christ qui a raison, et qui cite correctement son Père qui a dit par l’intermédiaire d’Osée : « C’est la miséricorde que je veux, et non le sacrifice ».

François cite aussi, mais pas en profondeur, évidemment, l’encyclique Dives in misericordia de saint Jean-Paul II. A vrai dire, si cela incite certains à aller lire cet très beau texte, le faux jubilé (jubilé de la clôture de Vatican II…) aura servi à quelque chose.

Commentaires

  • Pour enfoncer le clou: remarquons que seuls les Franciscains de l'Immaculée sont exclus de la miséricorde et que personne ne pensera à eux pendant l'année de la "vie consacrée". Les François, Braz de Aviz, Mamberti, Volpi se chargeront de faire oublier qu'ils ont été massacrés par les nouveaux "miséricordieux" qui montrent qu'ils ne sont "qu'odieux"

  • Braz de Aviz et Volpi, je vois, mais Mamberti, pourquoi ??

  • Réponse à Alexandre:
    Mamberti est le successeur du Cardinal Burke. qui avait reçu et accepté le recours des Franciscaines de l'Immaculée contre les mesures staliniennes dont elles sont l'objet (les Franciscains n'ont pas introduit de recours). Le recours devait être examiné par le Tribunal de la Signature Apostolique et providentiellement (pour les staliniens du Vatican) le cardinal Burke a été viré quelques jours avant. Mamberti a enterré le dossier. Combien parions-nous qu'il n'examinera pas le recours des victimes?
    Mais tout ce que je raconte n'est que malveillance et affabulations de ma part, il ne s'agit que de pures coïncidences et le St Esprit éclaire bien évidemment Volpi et ses commanditaires pour leur dicter les procédures les plus justes et "miséricordieuses", surtout en cette année de la miséricorde et de la vie consacrée.

  • Bonjour,

    1. Je me prononce tout d'abord sur la forme, d'une manière générale.

    Je ne suis pas sûr que le texte du Pape François se limite aux imprécisions et à l'incomplétude que vous y relevez, à juste titre, et, pour dire les choses prudemment, je ne suis pas absolument persuadé qu'il soit absolument impossible de prendre appui, notamment, sur ce même texte, pour remédier à ces imprécisions et à cette incomplétude.

    2. Je me prononce ensuite sur le fond, sur une matière particulière.

    Moi, je vous parle d'une Eglise catholique au sein même de laquelle il semble vraiment qu'il n'existe presque plus le moindre espace d'expression publique disponible, au service d'une phrase telle que celle-ci :

    "Soyons porteurs et témoins de la miséricorde divine, soyons récepteurs et transmetteurs de la miséricorde divine, DONC, exhortons tous les hommes et toutes les femmes, y compris les croyants non chrétiens et les incroyants,

    - à la conversion, sous la conduite et en direction de Jésus-Christ, Fils unique du seul vrai Dieu, Père, Fils, Esprit,

    ET

    - à l'abandon de ce qui, notamment dans l'ordre de la foi, éloigne de Lui ou oppose à Lui."

    3. A mon avis, c'est une falsification de la miséricorde, ou, si vous préférez, une falsification du vocabulaire, notamment sur la miséricorde, qui est à l'origine de l'éviction ou de l'omission, au sein même du discours public de l'Eglise catholique, de ce type d'exhortation, miséricordieuse, et non pas, il est vrai, miséricordiste.

    4. Le Pape François évoque les oeuvres de miséricorde spirituelle, ce qui n'est pas si fréquent, et mérite d'être relevé, notamment celles-ci : "conseiller ceux qui sont dans le doute, enseigner les ignorants, avertir les pécheurs", et j'ose espérer que les hommes d'Eglise ont bien conscience du fait qu'il n'y a pas de contradiction fondamentale

    - entre le fait de rendre les croyants non chrétiens et les non croyants bénéficiaires de l'exhortation suggérée ci-dessus,

    - et le fait de rendre les mêmes personnes bénéficiaires des oeuvres de miséricorde spirituelle rappelées ci-dessus.

    5. Or, le nombre de docteurs et de pasteurs qui se comportent ou s'expriment aujourd'hui

    - exactement comme si une telle exhortation explicite à la conversion, à l'attention des non chrétiens et des non croyants, était attentatoire à la miséricorde,

    ou

    - exactement comme si les croyants non chrétiens, notamment les juifs et les musulmans, et les non croyants agnostiques mais humanistes, étaient déjà porteurs et témoins, à leur manière, d'une certaine forme de miséricorde quasiment christique,

    ou

    - exactement comme si ces personnes devaient donc pouvoir être désormais maintenues à l'abri de toute exhortation explicite à la conversion, en direction de Celui qui est l'incarnation de la miséricorde, ET à l'abandon de ce qui en éloigne ou s'y oppose,

    est vraiment plus préoccupant que négligeable, me semble-t-il.

    6. Ce qui m'intéresse, ce n'est pas de dire si le Pape François fait ou non partie de ces clercs ; ce qui m'intéresse, c'est de voir dans quelle mesure le type d'exhortation suggéré ci-dessus est devenu aujourd'hui définitivement inenvisageable, au sein même de l'Eglise catholique, puisque celle-ci, n'est-ce pas, n'a pas à avoir la "prétention" d'être "détentrice" de la vérité en matière religieuse.

    7. C'est ici qu'il faut rappeler que l'Eglise catholique n'est certes pas propriétaire de la vérité en matière religieuse, mais qu'elle en est dépositaire ; or, que dirait-on d'une Eglise dépositaire

    - qui refuserait de mettre à disposition, sans amputation ni déformation, sans édulcoration ni falsification, ce dont elle a reçu le dépôt ?

    - qui refuserait de le conserver et de le propager, au bénéfice et à destination de tous ceux à qui elle s'adresse, ad intra et ad extra ?

    - qui refuserait de le conserver et de le propager, dès que cela déplaît ou dérange les pérempteurs ou les proscripteurs d'une partie des fondements ou du contenu de ce même dépôt ?

    8. Je viens d'essayer de préciser les aspects et enjeux qui me semblent les plus importants, ou qui me tiennent le plus à coeur ; l'avenir dira dans quelle micro ou macro mesure ces aspects et enjeux, par nature miséricordieux, mais pas miséricordistes, et tournés vers les périphéries, mais pas périphéristes, sont réactivés ou dénaturés, au sein ou au sommet de l'Eglise catholique, pendant l'année 2015-2016.

    9. Je termine ce message en posant à nouveau la question de la cohérence, ou, en tout cas, de la pertinence, qui réside, ou pas, au coeur de l'articulation

    - entre les positions ad extra du Pape François les plus équivoques, notamment dans les interviews qu'il accorde,

    - et les positions ad intra du Pape François les plus orthodoxes, notamment dans cette bulle d'indiction.

    10. A un moment donné, si je rencontre un jour quelqu'un qui me dit qu'il apprécie ou approuve le Pape François, je serai bien obligé de lui répondre : LEQUEL ?, avant de lui préciser ou de lui rappeler le sens de cette question.

    11. L'ambivalence,

    - apparemment intransigeante envers certains péchés considérés comme avant tout publics ou sociaux, contre humains non consentants,

    - apparemment pusillanime envers certains péchés tenus pour avant tout privés ou moraux, entre adultes consentants,

    N'EST PAS EVANGELIQUE.

    12. Je ne dis pas que le Pape François participe, d'une manière systématique, de cette ambivalence, mais je crois qu'il ne tient qu'à lui de commencer ou de continuer à lever toute ambiguité, dans ce domaine, et qu'il ne serait pas responsable de ne pas le faire, alors que nous vivons dans un monde dans lequel la moindre ambiguité est aussitôt utilisée, pour contourner ou détourner les véritables exigences de l'Evangile.

    Bonne journée.

    A Z

  • J'ai lu seulement la synthèse de la Bulle d'Indiction.....(autrement dit je n'ai pas lu grand chose) mais dans ce court texte, on peut déjà y relever de quoi être grandement consternés.
    http://fr.radiovaticana.va/news/2015/04/11/synth%C3%A8se_de_la_bulle_dindiction_du_jubil%C3%A9_de_la_mis%C3%A9ricorde/1136158

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