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Lundi de Pâques

L’évangile du lundi de Pâques est celui des pèlerins d’Emmaüs. Un épisode clef de l’Evangile. Nous sommes dans cette déchirure du temps, comme dit sœur Jeanne d’Arc, entre la vie terrestre du Seigneur et le temps de l’Eglise. Le texte est une grande inclusion, au centre de laquelle se trouve le kérygme, proféré par Jésus, qui sera le cœur de la prédication dans les Actes des apôtres, que le même saint Luc va écrire. Et le récit fait clairement allusion à la multiplication des pains qui, vue à travers la Cène, devient l’eucharistie pour toute la durée du temps de l’Eglise, durée indiquée par l’insolite imparfait : il leur donnait, il tendait la main pour leur donner le pain.

C’est pourquoi l’Eglise a placé cet épisode immédiatement après le dimanche de la Résurrection.

L’antienne du Benedictus et l’antienne du Magnificat montrent aussi que cet évangile est l’axe de ce jour :

Jesus junxit se discípulis suis in via, et ibat cum illis : óculi autem eórum tenebántur, ne eum agnóscerent : et increpávit eos, dicens : O stulti et tardi corde ad credéndum in his, quæ locúti sunt prophétæ, allelúia.

Jésus se joignit à ses disciples le long du chemin, et il marchait avec eux : mais leurs yeux étaient retenus de peur qu’ils ne le reconnussent : Et il les reprit, disant : O insensés et lents de cœur à croire tout ce qu’ont dit les prophètes, alléluia.

Qui sunt hi sermónes, quos confértis ad ínvicem ambulántes, et estis tristes ? allelúia.

Quels sont ces discours que vous tenez ainsi en marchant, et pourquoi êtes-vous tristes ? Alléluia.

Mais ce n’est pas seulement ce jour. Les pèlerins d’Emmaüs vont pèleriner avec nous pendant le temps pascal, jusqu'à l’Ascension. Chaque jour (qui ne sera pas occupé par une fête de saint), aux vêpres, l’Eglise va chanter la demande pressante des pèlerins :

V. Mane nobíscum, Dómine, allelúia.
R. Quóniam advesperascit, allelúia.

Reste avec nous, Seigneur, alléluia.
Parce que le soir tombe, alléluia.

Et on retrouvera encore cet épisode évangélique à plusieurs reprises, aussi le matin, dans l’antienne du Benedictus. Le jeudi et le vendredi de la troisième semaine, tous les jours, du lundi au vendredi, de la quatrième semaine, et encore le lundi de la cinquième semaine. Voici ces antiennes, qui reprennent tout l’essentiel de cet épisode et forment un des fils conducteurs du temps pascal.

Tu solus peregrinus es, et non audísti de Jesu, quomodo tradidérunt eum in damnatiónem mortis? allelúia.

Es-tu le seul pèlerin qui n’ait pas entendu ce qui s’y est passé à propos de Jésus, comment on l’a livré pour être condamné à mort ? Alléluia.

Nonne sic opórtuit pati Christum, et ita intráre in glóriam suam ? allelúia.

Ne fallait-il pas que le Christ souffrît ces choses, et qu'il entrât ainsi dans sa gloire? Alléluia.

Et incípiens a Móyse et ómnibus prophétis, interpretabátur illis Scriptúras, quæ de ipso erant, allelúia.

Et commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliquait les Ecritures, qui parlaient de lui, alléluia.

Et coëgérunt illum, dicéntes : Mane nobiscum, quóniam advesperáscit, allelúia.

Et ils le pressèrent, disant : Reste avec nous, parce que le soir tombe, alléluia.

Mane nobiscum, quóniam advesperáscit et inclináta est jam dies, allelúia.

Reste avec nous, parce que le soir tombe et que le jour est déjà sur son déclin, alléluia.

Et intrávit cum illis ; et factum est, dum recúmberet cum illis, accépit panem, et benedíxit, ac fregit, et porrigébat illis, allelúia, allelúia.

Et il entra avec eux, et il arriva, pendant qu’il était à table avec eux, qu’il prit du pain, et le bénit, et le rompit, et il le leur tendait, alléluia, alléluia.

Cognovérunt Dóminum Jesum, allelúia, in fractióne panis, allelúia, allelúia.

Ils reconnurent le Seigneur Jésus, alléluia, à la fraction du pain, alléluia, alléluia.

Nonne cor nostrum ardens erat in nobis, dum loquerétur in via, et aperíret nobis Scriptúras ? Allelúia.

Est-ce que notre cœur n'était pas brûlant en nous, lorsqu'il nous parlait sur le chemin, et qu'Il nous expliquait les Ecritures? Alléluia.

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