Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Saint François de Borgia

Lu sur le site Tombes et sépultures dans les cimetières et autres lieux :

L’idée d’un saint présent au cœur de la sulfureuse famille Borgia a des airs de pure galéjade et pourtant…

Petit-fils de Juan Borgia, le duc de Gandie, arrière-petit-fils du pape Alexandre VI, Borgia était le plus grand seigneur du royaume de Valence. Il alla parfaire son éducation à la cour royale de Tordesillas où la reine d’Espagne, Jeanne la Folle, était enfermée. Il devint  un ami très proche de Charles Quint dont il jouissait  de toute la faveur et qui le nomma vice-roi de la Catalogne.

Ecuyer de l’impératrice Isabelle, femme de Charles Quint, il eut en charge d’accompagner sa dépouille mortelle jusque Grenade. Déjà très éprouvé par sa mort, François dut faire face à une épreuve qui le bouleversa. Arrivé à Grenade, le clergé voulant s’assurer qu’il s’agissait bien de la dépouille de la souveraine ouvrit le cercueil et découvrit un corps dans un état de décomposition avancée.  François Borgia, à la vue de ce corps décomposé, fit vœu de se consacrer à Dieu s’il perdait sa femme.

Devenu veuf, ordonné prêtre en 1551, il entra dans la Compagnie de Jésus, en fut nommé général et n’eut de cesse de développer et d’organiser son ordre. On le retrouva aussi sur le front de missions diplomatiques comme tenter de marier Marguerite de France à Sébastien, roi de Portugal, plutôt qu’à l’hérétique futur Henri IV.

Son humilité et sa réputation de saint homme le firent surpasser en tout ses illustres prédécesseurs. Quand Charles Quint se retira à Yuste, François était l’un des rares dont l’empereur acceptait les visites avec plaisir.

Puis un jour, pour avoir négligé de soigner une pleurésie, François tomba gravement malade à Ferrare et mourut peu après à Rome dans les échos du massacre de la Saint-Barthélemy.

Ses funérailles romaines furent à la hauteur de sa renommée. Il fut inhumé un temps dans l'église du Gesù à Rome. Puis, en 1607, à la demande de son petit-fils, premier ministre du roi Philippe III d’Espagne, et de Gaspard de Borgia alors ambassadeur d’Espagne, on entama la procédure de béatification.

En 1617, sa dépouille fut transférée à Madrid dans un délire de solennités. Sept ans plus tard, le 21 novembre 1624, jour de sa béatification, son corps fut promené dans un Madrid en liesse.

François de Borgia fut canonisé le 11 avril 1671. Épargné par le décret de Joseph Bonaparte qui, en 1809, ordonnait la confiscation de tous les lieux saints et des objets précieux, le reliquaire d'argent contenant les restes du saint, après des diverses vicissitudes, fut confié, en 1901, à l'église de la compagnie de Jésus de Madrid. En mai 1931, lors des manifestations anticléricales, ses reliques disparurent en grande partie dans l’incendie qui ravagea l’église.

Voir aussi :

Le témoignage de sainte Thérèse

La mort de saint François de Borgia

Commentaires

  • La famille Borgia fut une très honorable famille. Alexandre VI Borgia fut un saint, ou au moins un saint homme. Je ne parle pas de François qui fut canonisé.

    Leur mauvaise réputation vient de la légende noire fabriquée par les anti-catholiques (et non anticléricaux) européens du XVIIIe siècle et suivants et reprise récemment à la télévision française.

  • C'est exact. Et les ouvrages de Jean Dumont donnent de multiples exemples de ces "forgeries" et légendes anti-catholiques, leurs auteurs, leur fabrication, leur diffusion dans le monde entier. Les espagnols ont particulièrement pâti de la "Leyenda Negra" que des imbéciles (se croyant membres d'une élite) continuent à propager, encore au XXIe siècle.
    "l'Eglise au risque de l'histoire"
    "L'incomparable Isabelle la Catholique"
    "L'heure de Dieu sur le nouveau monde"

  • Alexandre VI Borgia avait vécu plusieurs années en concubinage avec une dame dont il eut cinq enfants. Ensuite il se convertit devint prêtre, puis fut élu pape. D'où on a pu dire en rigolant: le pape recevait la visite de ses enfants et s'occupait de leur avenir... Pensez ! Le pape se préoccupant de l'avenir de ses enfants, trouvant un mari pour sa fille ! Ouarf ! qu'est-ce qu'on rigole ! L'imagination fit le reste.

    D'où la légende noire, le pape vivait en concubinage dans le Vatican et ses concubines lesquelles accouchaient etc.

    Ce qui est faux. Alexandre VI était un saint homme pour ne pas dire un saint.

  • Merci pour vos commentaires, j'en apprends! Nous sommes vraiment dans l'ère de la falsification!

  • @ Marie, J'ai trouvé cela principalement sur le Rohrbacher, accessible sur le Net. Mais aussi quelques autres documents également accessible sur le net. J'en ai parlé sur mon blog.


    Rohrbacher dit que ce fut une erreur que d'élire au pontificat un homme avec enfants car cela exposait sa situation à ce genre de quolibets stupides.

  • Son pontificat a prouvé que son élection ne fut pas une erreur.

Les commentaires sont fermés.