Bon, d’accord, c’est toujours le même : Mgr Aillet. Ce n’est pas de ma faute. (Et ça risque de ne pas de s’arranger, vu les dernières nominations françaises et au Vatican le limogeage du cardinal Burke…).
Mgr Marc Aillet, donc, évêque de Bayonne, Lescar et Oloron, a donné un (bref) entretien à Boulevard Voltaire, paru samedi dernier, sur le texte du noyau dirigeant de l’épiscopat à propos des municipales. J’avoue que je ne l’avais pas lu, à cause du titre, une citation de l’évêque : « Que l’Eglise en appelle à l’accueil de l’étranger, quoi de plus normal ? » Je supposais que Mgr Aillet donnait la doctrine catholique sur la question, mais qu’il n’y avait sans doute pas de quoi s’y arrêter. Je constate que la plupart des commentaires ont été écrits par des gens qui ne sont pas allés plus loin que le titre, et qui donc protestent véhémentement, disant que le temps n’est plus vraiment d’accueillir toute la misère du monde…
Mais voici qu’un ami prêtre m’envoie le texte de l'entretien. Et je l’ai lu. Et il mérite d’être lu. D’abord parce que Mgr Aillet brise, une fois de plus, mais c’est de plus en plus frappant, le consensus de la « conférence des évêques ». Ensuite par ce qu’il dit.
1 – Il s’agit d’une « simple déclaration » qui n’a, « bien entendu, rien d’un acte infaillible du magistère ». Et Mgr Aillet ose rappeler ce que disait le cardinal Ratzinger (je pense que c’est une première dans l’épiscopat français) : « Aucune conférence épiscopale n’a, en tant que telle, une mission de magistère ; ses documents n’ont pas d’autorité doctrinale spécifique, ils ont la valeur de l’accord donné par chaque évêque. »
Il aurait pu, comme je l’avais fait, citer le motu proprio Apostolos suos de Jean-Paul II, avec sa citation du code de droit canonique. Mais la citation de Ratzinger a l’intérêt de s’opposer plus frontalement encore à ce que propose François dans son exhortation apostolique. Mgr Aillet ne le dit pas, mais c’est très clair.
2 – Il est regrettable que la déclaration épiscopale « n’accorde pas une place plus importante à certains enjeux tels que la défense des valeurs familiales ou la nécessité de soutenir les familles, alors que les municipalités disposent, pour cela, de certains moyens d’action ».
3 – Sur l’immigration, Mgr Aillet s’appuie encore sur une citation. Il aurait pu citer des textes de Benoît XVI ou du compendium de la doctrine sociale de l’Eglise. Mais là encore il fait mieux (vis-à-vis de la pensée unique) en citant un texte qui dit la même chose (les pouvoirs publics ont le devoir de réguler l’immigration et de ne pas la laisser détruire les équilibres sociaux) mais qui est signé du cardinal Etchegaray, dans un texte intitulé L’Eglise face au racisme…
Commentaires
Je vois Mgr Aillet un peu comme Zemmour.
On les laisse parler pour faire soupape de sécurité.
Comme ça les gens se disent: "quelqu'un exprime ce que je pense, la "démocratie" existe donc bien, je suis rassuré..."
J'ai peur que ça marche trop bien.
Bonsoir,
A temps et à contre-temps...
"Celui qui parle de son propre chef cherche sa gloire à lui; celui qui cherche la gloire de Celui qui l'a Envoyé, celui-là est véridique et il n'y a pas en lui d'imposture."
En attendant insistons sur la prière à Notre Seigneur JÉSUS-CHRIST.
Jusqu'à ce qu'Il revienne!
Merci!
JFL