Les magistrats des parquets étaient tous convoqués ce lundi au ministère de la Justice pour une réunion, suivie d’un stage de deux jours sur « les violences et discriminations commises à raison de l'orientation sexuelle ou de l'identité de genre ». C’est véritablement une obsession.
L’USM, qui trouve cette réunion « parfaitement légitime dans son principe » (parce que les parquets n’ont sans doute rien de plus important à faire que de traquer les fantasmes d’homophobie), se rebiffe quand même face à l’autoritarisme de la Taubira.
Le syndicat souligne que, comme le rappelle un projet de loi actuellement devant le Parlement, « les interlocuteurs naturels de la chancellerie sont les procureurs généraux » et non les autres magistrats des parquets, « qui n'ont pas vocation à sacrifier une partie de leur week-end pour se déplacer et être présents à Paris, un lundi matin à 9 heures ».
En outre : « Le ton comminatoire employé par la directrice des affaires criminelles et des grâces (…) pour ordonner leur présence et imposer (de quel droit ?) leur participation à un stage de deux jours organisés dans le prolongement de cette réunion est à cet égard totalement inadmissible. Le lien hiérarchique n'implique ni autoritarisme d'un côté, ni soumission de l'autre. Le ton employé est ressenti comme une marque de mépris pour ces magistrats qui, au quotidien, tentent de faire fonctionner des parquets exsangues, surchargés de commandes et dotés de moins en moins de moyens, tant humains que matériels pour assurer leurs missions. »
Enfin : « Nous suggérons par ailleurs que si des précisions techniques ou procédurales devaient être directement apportées aux magistrats des juridictions, elles le soient par voie dématérialisée, par le biais de visioconférences ou à l'occasion de déplacements de membres de vos services dans ces mêmes juridictions », ce qui éviterait « les dépenses somptuaires liées au déplacement de nombreux parquetiers, deux cents dans le cas d'espèce, en total décalage avec les restrictions budgétaires drastiques imposées aux juridictions ».