Ou les saints Boniface, si l’on en croit le bienheureux et pointilleux cardinal Schuster :
Ce Saint, mentionné dans le Hiéronymien — Romae Isidori, Bonefacii — et que les tardifs Actes de son martyre voudraient faire passer pour un citoyen romain martyrisé à Tarse, mais enseveli sur la voie Latine, n’apparaît jamais dans les anciens documents liturgiques de Rome. Si le titulaire du monasterium Sancti Bonifacii sur l’Aventin est différent du martyr Bonifatius ou Bonifacianus mentionné par les anciens Itinéraires sur la voie Salaria vetus, l’église de l’Aventin, déjà citée comme diaconie sous Léon III, dut être bâtie probablement grâce à l’influence des Orientaux résidant dans la Ville éternelle. En effet, la légende de saint Boniface révèle une main orientale ; de plus, ce martyr est célébré dans les Menées des Grecs le 19 décembre.
Malgré l’incertitude de l’identification de ce Boniface oriental avec l’un des nombreux martyrs de ce nom, sa basilique acquit pourtant très vite une grande renommée et, au temps de Benoît VII, on y annexa un monastère qui, en raison des nombreux saints qui l’habitèrent, fut salué par Baronius du titre de Séminaire des Saints. Il est certain que là-haut, sur cet Aventin qui avait eu une si grande importance dans la préhistoire de Rome, et sur lequel, au temps d’Athanase et de Jérôme, sainte Marcelle avait inauguré, dans la Ville reine du monde, la vie monastique, sous le patronage de Boniface, Ad limina sancti Martyris invicti Bonifatii, se déroulèrent les plus belles pages de l’histoire du monachisme romain.