« Il y a les saints de tous les jours, les saints “cachés”, une sorte de “classe moyenne de la sainteté”, comme le disait un auteur français, cette “classe moyenne de la sainteté” dont nous pouvons tous faire partie. » (Homélie du pape François, Saint Paul hors les murs, dimanche 14 avril)
Un auteur français ?
Qui ça ?
Eh bien non. Aucun auteur français n’a hasardé une telle expression. Et c’est heureux. Car il serait contraire à l’Evangile, à l’enseignement des pères de l’Eglise, et à toute la tradition catholique (y compris tout particulièrement l’appel universel à la sainteté de Vatican II), d’imaginer une « classe moyenne de la sainteté ». Le premier pas vers la canonisation est le décret d’héroïcité des vertus. Il n’y a pas de classe moyenne des héros. Et le « saint de tous les jours », qui ne sera pas canonisé, met tout autant en pratique l’héroïcité des vertus. Il n’y a pas de sainteté sans héroïcité des vertus. Il n’y a donc pas de « classe moyenne de la sainteté ».
Ce qu’un « auteur français » avait aventureusement avancé, c’est l’expression « classe moyenne du salut ». Il s’agit de Joseph Malègue, auteur aujourd’hui oublié d’un roman-fleuve qui fut encensé par la critique… et par… Paul VI, et qui eut un succès considérable dans l’entre-deux-guerres, Augustin ou le Maître est là. A sa mort, Joseph Malègue laissait un autre roman-fleuve inachevé : Pierres noires. Les classes moyennes du salut. En trois parties. La deuxième est inachevée, et c’est surtout dans la troisième, inexistante, qu’il devait préciser ce qu’il entendait par « classes moyennes du salut ».
Le peu que l’on en devine est que c’était plutôt (et logiquement) péjoratif, donc à rebours de ce que le pape appelle les « classes moyennes de la sainteté ». Joseph Malègue oppose les « classes moyennes du salut » (la bourgeoisie pratiquante engluée dans sa classe sociale et ses intérêts) au monde des saints, même s’il devait in fine, selon ses notes, relier les deux…
Ces deux mondes sont esquissés dans ce bref extrait de la deuxième partie (trouvé ici) qui nous montre un prêtre approuver un mariage de convenance : « C’était très bien, d’un “bien” humain, d’un bien séculier, d’un bien de convenance, de rang, d’assise familiale, sociale et mondaine. Le prêtre le plus doux et pour lui-même le plus mortifié, jeûnant tout son carême à soixante-quinze ans, dont on n’avait su au juste toutes les austérités, qui devait mourir l’année suivante, à la fin de toute sa tâche, d’une douce mort épuisée, se plaçait à la hauteur moyenne de ses paroissiens avec une simplicité spontanée, afin de voir comme eux leurs intérêts et leurs calculs au proche niveau où ils étaient visibles, avec la netteté rationnelle et permise dont ils avaient besoin, dans les colonnes du doit et de l’avoir. »
Voilà ce que sont les paroissiens des « classes moyennes du salut ». Il n’y a pas vraiment de quoi les montrer en exemple…
Corrigendum
Selon "Sentire cum Ecclesia" (voir ci-dessous), l'expression "classes moyennes de la sainteté" a été utilisée par Joseph Malègue (au pluriel, c'est pourquoi Google ne me donnait pas de référence). Dont acte. Il y a donc eu un écrivain français pour parler de "classes moyennes de la sainteté" et un pape pour le répéter. Cela ne change rien à mon commentaire.
Commentaires
Il n'y a rien de condamnable pour un prêtre de paroisse de se placer dans la moyenne de compréhension de ses paroissiens.
Ce qui a causé la déchristianisation de la France ce sont outre le laïcisme de son état, les différents courants intellectuels et sensibilités qui ont prétendu faire le contraire et ont placé le catholicisme hors du réel. Le jansénisme de certains tradis participe de cette pente naturelle, et cela explique également les limites de son rayonnement, alors que Benoit XVI lui avait ouvert les portes.
L'héroïcité des vertus a été pratiquée par des ennemis de la foi : refusant Dieu et le Salut, ces héros au service du mal n'ont rien produit de positif. Mais il a existé aussi des héros des vertus dans la Foi, humbles et méconnus, et dont nous découvrirons la Sainteté si nous méritons le Ciel.
Cher Yves Daoudal, vous aviez dit que vous ne parleriez plus de lui !!!
Et vous m'avez cru ?...
Cela dit, je me réfrène. Terriblement. Mais il faut bien une... soupape de temps en temps...
Et aussi je me sens obligé de faire le boulot quand je sais que personne d'autre ne le fera. Il s'agit quand même de la vérité.
En tout cas sur ce coup là Francesco, il y est allé fort de café.
On a quand même évité le "prolétariat" de la sainteté.*
....la semaine prochaine peut-être?
Plus sérieusement, peut-être s'agit-il d'une traduction approximative?
On ne peut pas nier qu'il existe des saints "de l'ombre". Cet hommage terrestre aux petits, aux "sans-grade", sur qui, le regard des hommes se pose rarement, peut aussi nous rappeler les promesses de notre Seigneur dans les Béatitudes.
(j'aime bien ce qu'a dit PG. C'est juste.)
*PS: D'accord avec vous, l'expression, est vraiment pesante, inappropriée, proche de l'oxymore.
Heureusement cher M. Daoudal que vous ne renoncez pas à nous parler de "lui" ! personnellement je compte beaucoup sur vous, entre autres, pour m'éclairer, de plus je me suis donnée 6 mois pour le voir à l'oeuvre et me faire une opinion.....c'est que tout ce bouleversement de la démission de Benoît XVI -ce qui m'a paru très louche - + certaines irrégularités commises déjà par François me laissent dans l'expectative....
Parlez nous de lui : vous êtes catholique, donc libre.
L'expression "classes moyennes de la sainteté" existe bel et bien chez J. Malègue, cf. entre autres Augustin ou le Maître est là, ch. VII, p. 770: " Sa vieille idée que le seul terrain d’exploration correcte du phénomène religieux est l’âme des Saints lui parut insuffisante. Les âmes plus modestes comptaient aussi, les classes moyennes de la sainteté".
En ce qui concerne le Pape:
Tu es Petrus, et super hanc petram aedificabo ecclesiam meam, et tibi dabo claves regni caelorum, dit le Seigneur.
Cher monsieur, en ce qui concerne la Tradition, l'Evangile et les Pères, je préfère me fier à ce que dit le pape plutôt qu'à ce que dit un simple particulier, fût-il Yves Daoudal.
Pourquoi aller fouiller pour chercher la petite phrase qui ne vous plaira pas ? Pourquoi ne pas l'interpréter de manière satisfaisante ? A-t-on vraiment besoin de scruter toutes les paroles du Saint Père, et ne devrait-on pas conserver au pape ce que l'on appelle 'le religieux assentiment' de la volonté ? (conformément au Concile V II, LG 25 : "les fidèles doivent s'attacher à la pensée, au nom du Christ, en matière de foi et de mœurs, et doivent donner l'assentiment religieux de leur esprit au magistère authentique du Souverain Pontife, même lorsque celui-ci ne parle pas ex cathedra, ce qui implique la reconnaissance respectueuse de son suprême magistère, et d'adhésion sincère à ses affirmations"). Cela me semble plus sûr que de risquer des jugements hâtifs.
Ceci dit, l'expression en elle-même est tout à fait compréhensible, si on donne au pape un a priori positif. "J'ai toujours désiré être une sainte mais hélas j'ai toujours constaté lorsque je me suis comparée aux saints qu'il y a entre eux et moi la même différence qui existe entre une montagne et le grain de sable" "je dois me supporter telle que je suis avec toutes mes imperfections, mais je veux chercher le moyen d'aller au Ciel par une petite voie bien droite, bien courte, une petite voie toute nouvelle". Sainte Thérèse de Lisieux, docteur de l'Eglise, patronne secondaire de la France. Voilà peut-être à quoi le pape fait allusion, une classe moyenne de la sainteté, sans miracles, stigmates ni extases. Car peut-on nier qu'il y a différentes sortes de saints ? Dès lors, s'il y a différentes sortes de saints, je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas les distinguer, selon qu'ils ont mené une vie ordinaire ou extraordinaire ! Tout le monde ne peut pas être un saint extraordinaire (c'est selon la volonté du Bon Dieu), mais tout le monde peut être un saint ordinaire (puisque Dieu veut que tout le monde le devienne).
C'est fou comme les choses paraissent plus simples quand on les prend du bon côté.
Gardez donc vos saintes oeillères, puisqu'elles vous conviennent.
Quand Paul VI dit que la messe de saint Pie V est interdite et qu'il faut jeter le latin et le grégorien, vous dites qu'il faut abandonner l'ancienne messe et ce qui va avec.
Quand Benoît XVI dit que la messe de saint Pie V n'a jamais été interdite et qu'il faut conserver les trésors traditionnels de la liturgie, vous dites que la messe de saint Pie V n'a jamais été interdite et qu'il faut conserver les trésors traditionnels de la liturgie...
Quand à moi je crois que Dieu nous a donné la raison pour réfléchir.
Ah tiens, il a dit ça Paul VI ? Je ne savais pas. Nous n'avons pas dû lire les mêmes textes alors. Mais vous me les montrerez, comme ça il n'y aura plus de doutes.
Vous parlez de raison, mais en fait de raisonnement je n'en vois qu'un par l'absurde, et vous vous gardez bien de répondre précisément à mon précédent commentaire.
Il ne s'agit pas nécessairement de tout accepter bêtement. Mais il s'agit NECESSAIREMENT d'avoir un a priori positif, une attitude de religieuse déférence envers l'homme choisir par le saint Esprit.
Pardonnez-moi, mais si vous niez que Paul VI ait imposé sa messe, et donc interdit l'ancienne (en précisant cruellement qu'il ne la permettait qu'aux vieux prêtres incapables de s'adapter et célébrant sans peuple), et si vous niez qu'il ait explicitement dit que cela impliquait l'abandon du latin et du grégorien (discours du 19 et du 26 novembre 1969), il est clair que nous ne pouvons pas dialoguer.
Quant au pape "choisi par le Saint Esprit", c'est une expression qui me fait toujours rire, quand on connaît un tout petit peu l'histoire de l'Eglise. Le cardinal Ratzinger lui-même s'en amusait.
Pour le reste je n'ai rien à ajouter à ce que j'ai dit. A ce que dit l'Eglise. Il n'y a pas de sainteté sans héroïsme. Ce qui est le contraire de tout ce qui est "moyen"...
Il ne me semble pas sérieux d'affirmer "imposer sa messe et donc interdire l'ancienne".
Il ne me semble pas sérieux d'affirmer "qu'il ait explicitement dit que cela impliquait l'abandon du latin et du grégorien". Non seulement il ne parle pas du grégorien, mais il dit très clairement que "le nouveau rite de la messe demande que les fidèles sachent chanter ensemble, en latin, sur des mélodies faciles, au moins quelques parties de l'ordinaire de la messe, mais surtout la profession de foi et l'oraison dominicale ». Donc l'abandon n'est que partiel (ce que préconisait d'ailleurs également Mgr Lefebvre à l'époque : "il est clair que la première partie de la Messe faite pour enseigner les fidèles et leur faire exprimer leur foi avait besoin d'atteindre ces fins d'une manière plus nette et dans une certaine mesure plus intelligible. A mon humble avis deux réformes dans ce sens semblaient utiles : premièrement les rites de cette première partie et quelques traductions en langue vernaculaire (...) Pour les sacrements et les sacramentaux, l'usage de la langue des fidèles semble encore plus nécessaire puisqu'ils les concernent plus directement et plus personnellement" ; dans la revue Itinéraires 95) ou alors je ne sais pas lire.
Vous me citerez également, pour plus de clarté, les propos du cal Ratzinger.
Pour finir, je suis d'accord avec vous : il n'y a pas de sainteté sans héroïsme. Mais il y a une sainteté héroïque extérieurement, et une sainte qui n'est qu'intérieurement héroïque, comme celle de sainte Thérèse, sur laquelle des soeurs de son propre couvent ne savaient pas quoi dire pour composer sa notice mortuaire. L'expression classe moyenne peut être mal interprétée, sans doute, et peut ainsi être considérée comme un peu maladroite ; mais le pape est aussi en droit d'attendre de ses fidèles qu'ils lui accordent au moins un a priori positif, et qu'ils ne guettent pas le moindre de ses mots pour en faire sortir des hérésies...
@ Oscar, l'esprit de l'évangile est un esprit de conciliation, non de contestation. Il est indéniable que Paul VI a tenté, comme Benoît XVI (ce dernier avec plus de raffinement, s'étant rendu compte de l'impossibilité de faire au regard du droit naturel), d'interdire le rite de saint Pie V. Paul VI a même parlé d'abandon de « vétustes habits de soie » désignant par cette expression méprisante, des formes culturelles qui ne pouvaient être interdites en vertu du droit naturel ou, ce qui est la même chose, des droits fondamentaux de l'homme (liberté religieuse, liberté de la culture).
C'est un fait, je m'en souviens, j'ai vécu ces années de plomb qui ne sont pas totalement révolues. De nombreux évêques restent agressifs à l'égard de formes de prières qu'ils n'ont aucun titre à interdire (voire ces interdictions sont incohérentes avec la foi catholique qui canonise ce qui a été édité par un pape). L'impression de tyrannie destructrice, du temps de Paul VI, était horrible. C'était peut-être un saint, mais il n'était pas agréable à vivre, ça c'est sûr.
On peut même dire que Paul VI a violé consciemment les droits culturels des peuples puisqu'il le reconnaît :
"Nuovo rito della Messa: è un cambiamento, che riguarda una venerabile tradizione secolare, e perciò tocca il nostro patrimonio religioso ereditario, che sembrava dover godere d’un’intangibile fissità, e dover portare sulle nostre labbra la preghiera dei nostri antenati e dei nostri Santi, e dare a noi il conforto di una fedeltà al nostro passato spirituale, che noi rendevamo attuale per trasmetterlo poi alle generazioni venture."
On pourrait croire qu'il était cynique car il parle de "patrimoine religieux héréditaire" reçu des ancêtres et à transmettre aux générations à venir... Curieusement, il ne s'est pas posé la question de la légitimité de son ordre, du titre qu'il pouvait invoquer pour obtenir l'obéissance...
Il ajoute d'ailleurs que c'est pour sortir les fidèles de leur assoupissement. On retrouve toujours cette idée de déranger, de bousculer dans cette sorte de littérature. Mais ceux qui sont accablés d'ennuis doivent-ils en plus être privés de leur culture sous des prétextes spirituels ?
Il invoquait d'ailleurs dans cette allocution expressément l'obéissance au Concile et aux évêques. Mais d'une part le Concile ne demandait rien de semblable et d'autre part l'obéissance n'a pas cours en matière de culture non contraire à la foi ou aux mœurs. Ce n'est que si ces rites avaient été contraires à la foi ou aux mœurs qu'il y aurait eu titre. Or, là c'était impossible puisque le Missel avait été édité par un pape. Les rites et prières qui y étaient contenues étaient donc exemptes d'erreur et pouvaient être utilisés librement et sans scrupule. L'évêque en matière de liturgie ne peut interdire que des choses contraires à la foi ou aux mœurs, pas des rites autorisée expressément et édités par un pape. Son pouvoir n'est pas arbitraire.
Il osait, incroyable, invoquer l'Esprit Saint pour bafouer les droits de l'homme !
Il intitule une des parties de son discours à "passage à la langue parlée". Il dit aussi que l'on perdra le chant grégorien avec le latin.
Si vous voulez vérifier (en italien facile) :
http://www.vatican.va/holy_father/paul_vi/audiences/1969/documents/hf_p-vi_aud_19691126_it.html
Il s'adressait spécialement aux Italiens, mais cela a été pris pour l'ensemble de l'Eglise, même non latine d'ailleurs.
Il dit même que le latin (à ne retenir que dans le credo et dans ) ne servira plus qu'à conserver notre culture religieuse, mais sera réservé à une élite?
"resterà come strumento scolastico degli studi ecclesiastici e come chiave d’accesso al patrimonio della nostra cultura religiosa, storica ed umanistica;' Autrement dit, il interdisait au peuple l'accès à sa propre culture. Le passage que vous citez ne concerne que la possibilité de chanter, non l'actualité du chant en latin.
J'ai vécu cela. C'était affreux ! Cela l'est encore, car c'est certainement une des causes les plus importantes du cataclysme que nous vivons.
On peut douter de la bonne foi de Paul VI car comme le disait le Père Calmel, lorsque l'on dit que l'on applique une politique en vue de remplir les églises et que dans les faits on constate que cette politique les vides et que l'on continue cette politique, c'est qu'en réalité, on veut les vider. Mais le plus grave a été la violation des droits culturels et religieux des peuples latins.
Pour le passage que vous citez, il dit qu'il sera bon que le peuple soit à même de chanter en latin le crédo, le pater et, moins évidemment, l'ordinaire de la messe. Mais il ne dit pas qu'il faudra qu'il le chante effectivement. Il sera bon de l'apprendre au peuple, mais il pourra garder cette faculté inutilisée, car de fait il doit y avoir abandon des chants en latin, il le dit expressément.
C'était quelque chose, vous savez que cette époque !
Du titre juridique à l'obéissance, car il se trouvait un titre moral dans l'adaptation (prétendue) à la mentalité moderne exigeant la clarté. Descartes dictant sa philosophie à l'Église !
En fait d'adaptation au peuple, il y a eu fuite du peuple. Mais cette fuite n'a rien changé à la politique.
Un chrétien ne vient-il pas chercher la consolation dans l'Église et non d'être "bousculé" et "dérangé", la vie n'est pas assez dure pour un père de famille qui n'arrive pas à payer des études à ses enfants, il faut encore qu'on vienne le "bousculer", le "déranger" ?
@ Oscar :
Il ne me semble pas sérieux d'affirmer "qu'il ait explicitement dit que cela impliquait l'abandon du latin et du grégorien". Non seulement il ne parle pas du grégorien, mais il dit très clairement que "le nouveau rite de la messe demande que les fidèles sachent chanter ensemble, en latin, sur des mélodies faciles, au moins quelques parties de l'ordinaire de la messe, mais surtout la profession de foi et l'oraison dominicale ».
Si, si, c'est très sérieux, lisez le texte de Paul VI, il dit qu'il faudra qu'il sachent, oui mais il dit expressément que doit être en langue "parlée". Ce sera une science, mais pas un usage. C'est clairement affirmé, on peut le constater grâce au merveilleux Internet.
http://www.vatican.va/holy_father/paul_vi/audiences/1969/documents/hf_p-vi_aud_19691126_it.html
"ce doit être récité en langue parlée".