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Un diplôme de laïcité...

Valérie Pécresse, ministre de l'Enseignement supérieur, déclare sur France Info : « Je pense qu'il nous manque peut-être en France aujourd'hui une formation à la laïcité, un diplôme sur la laïcité et les principes républicains. » Ce qui pourrait concerner « toutes les personnes qui sont en charge des cultes », les directeurs de ressources humaines ou les agents du service public.

Si l’on suit le raisonnement jusqu’au bout, cela veut dire que les prêtres devraient obtenir un diplôme de laïcité pour exercer le culte catholique.

Le pire est que nos évêques y sont d’avance tout disposés, comme en témoigne le dernier texte de la CRCF où « les cultes » rendent hommage à la laïcité comme à une religion supérieure qui leur est commune.

Commentaires

  • 1) Vous faites un procès d'intention aux évêques sur leur soutien à ce diplôme de laïcité, reconnaissez-le.

    2) Vous exagérez sur la déclaration des "responsables de culte" (l'expression est bizarre, mais pas forcément diabolique). On peut, comme moi, accepter la loi de 1905, considérer qu'il n'est pas opportun de la modifier aujourd'hui sans pour autant "en faire une religion supérieure" au catholicisme. Je fais le choix de croire que les évêques de France sont sur cette même ligne?

  • Petit rappel: l'Eglise catholique a condamné la loi de 1905, par trois encycliques de saint Pie X et une encyclique de Pie XI, et elle ne l'a jamais appliquée (voir éventuellement ma conférence sur le sujet).

    Petite constatation: l'Eglise catholique ne fait pas partie du Conseil oecuménique des Eglises, et les épiscopats catholiques ne font pas partie de la Conférence des Eglises européennes. Parce que l'Eglise catholique ne peut pas être sur le même plan que d'autres confessions religieuses. Pourtant elle partage des éléments importants avec elles, comme la Trinité ou la divinité du Christ. Des éléments en commun, qui sont supérieurs aux confessions chrétiennes: ce que l'on a en commun nous est supérieur. Dans la CRCF (dont le COE et la CEE montrent l'illégitimité), le seul élément commun est la laïcité, qui est donc supérieure aux confessions religieuses qui en sont membres. Et elles disent bien qu'elles agissent DANS le CADRE de la laïcité. Mais l'Eglise catholique ne peut entrer dans aucun cadre, c'est elle qui peut inspirer de bons cadres.

  • Le Christ lui - même a dit qu'il faut rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. De nombreuses lois de la république française ou de Bruxelles, ONU, etc, ont rendu légaux des actes qui ne peuvent être admis par les chrétiens.

    Il paraît donc absolument normal d'être des plus méfiants par rapport à ces nouvelles lubies utopistes et jacobines des politiciens français. Et dans tous les pays où les chrétiens ont été chassés de la sphère publique, le pire est arrivé que cela soit dans les terres devenues de l'Islam ou dans les terres chrétiennes sécularisées.
    Msg Aillet a présenté très bien la laïcité et l'aide que seule l'Eglise Catholique pouvait apporter à l'État dans ce domaine, non pas en "partenaire" avec d'autres "religions" mais comme expert unique dans l'histoire de l'humanité, en faisant le bon partage entre le temporel et le spirituel.
    Ce n'est pas en délivrant un diplôme que l'on va empêcher à ceux qui posent problèmes et qui ne sont pas des chrétiens, d'être toujours plus nombreux et poser toujours plus de problèmes, et ce n'est pas avec un diplôme (et les déclarations globales des "représentants de culte") que l'on va empêcher un pays de se transformer du fait tout simplement d'un remplacement de population. Mme Pécresse et son petit papier seraient ridiculement pitoyables si la situation n'était pas si grave.
    D'abord le mensonge pieux pour les populations concernées, tant qu'elles sont minoritaires, puis l'imposition d'un totalitarisme sous couvert d'une pratique religieuse dans tous les domaines. Les chrétiens d'Orient, les chrétiens serbes au Kosovo (enfin ceux qui n'ont pas encore été exterminés ou n'ont pas du s'exiler) savent de quoi il s'agit.
    Faudra t 'il ajouter à la liste des détenteurs de diplômes de laïcité les bouchers pour qu'ils vendent aussi du porc dans les zones où les chrétiens ou de tradition chrétienne subsistent en petit nombre?...Faudra t il un diplôme pour que les responsables des piscines municipales laissent ouverts à toutes les heures les bassins pour les garçons comme les filles? etc.
    Pauvres de nous, chrétiens lucides, optimistes béats ou indifférents, avec de tels politiciens!

  • D'une part l'Église n'a pas condamné toute la loi, mais uniquement en ce qu'elle touchait à sa divine constitution. La liberté religieuse interdisait et interdit à l'État de toucher à cette constitution.

    Cela ne veut pas dire que la loi de 1905 soit totalement et absolument à rejeter. Saint Pie X, si mes souvenirs sont bons, dit que le pire régime est celui où l'État s'arroge le droit de réglementer les croyances. La séparation n'est pas l'idéal, mais n'est pas le pire régime. Je pense que hic et nunc en France, il vaut mieux ce régime qui déjà préserve une certaine indépendance et le respect des consciences. C'est toujours mieux que le rapport Michalon.

    Par ailleurs le diplôme de laïcité, n'est pas une si mauvaise idée. Fondé sur "ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu'ils te fassent", ce serait un moyen pour l'État de contrôler a priori que le futur prêcheur ne va pas prêcher la "guerre sainte" et les conversions forcées, mais respectera les droits des femmes et les droits de l'homme en général (les vrais pas les n'importe quoi à la sauce Genest). Mais c'est dangereux, car il ne faudrait pas que sous prétexte de respect de la laïcité et de respect des "lois de la République" on en vienne à exiger le respect de l'avortement comme "droit de la femme" et autres aberrations de la même farine, ou la confession du laïcisme devienne obligatoire. Ce serait alors le cas d'une démocratie devenue "totalitaire". Bref, tout cela demande une certaine formation dont je ne sais si elle existe en France (c'est pourtant possible de lire les documents du Saint Siège sur son site !). Donc je suis perplexe, mais pas forcément hostile.

  • @ Sigismond
    "ce serait un moyen pour l'État de contrôler a priori que le futur prêcheur ne va pas prêcher la "guerre sainte" et les conversions forcées".

    La loi doit aussi être applicable sinon ce n'est pas la peine de la promulguer. Donc comment contrôler l'efficacité du diplôme? En mettant des linguistes contrôleurs incognito parlant la langue des prédicateurs, dans les lieux de prière (officiels et officieux...), dans les zones où les bons pratiquants pourraient faire du prosélytisme et des conversions d'intimidation (d'ailleurs les conversions sont aussi une façon d'obtenir une certaine tranquillité quand d'habitants d'origine majoritaires l'on est devenu minoritaire...- Cela se voit tous les jours déjà et pas que dans la région parisienne).

    Avec un million de nouveaux arrivants tous les 4-5 ans, s'ajoutant à ceux déjà en place et peut-être plus encore s'il l'on prend l'exemple actuel de Lampedusa qui en moins de 15 jours a vu le nombre de clandestins arrivant pas bateaux supérieur au nombre d'habitants sur île, cela va être très dur (doux euphémisme) pour l'état français de contrôler l'application de ses lois sur la laïcité comme les autres lois d'ailleurs...

    Si nos politiques en sont à proposer ce genre de morceau de papier (diplôme de laïcité) cela leur serait plus profitable de rester dans leur bureau (peut-être pourraient-ils lire les 4 Évangiles et y mettre en parallèle le Coran, et méditer?). Le ridicule ne tue pas et encore moins les politiques, parfois l'on se dit, que c'est peut-être dommage.

    Mais on peut aussi penser que la situation pourrait être pire encore!

  • @ ema,

    Effectivement, le problème serait l'application et l'applicabilité.

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