L’UMP publiait hier un communiqué annonçant la création de l’« Union des Français musulmans ». Il s’agissait de la nouvelle courroie de transmission musulmane du parti de Sarkozy, créée après le clash avec Abderrahmane Dahmane, qui était le président du « Conseil des démocrates musulmans de France ». Dahmane ayant traité Copé de « peste pour les musulmans », et dénoncé la « poignée de néo-nazis » de l’UMP qui a eu l’idée d’organiser un débat sur la laïcité, il a été limogé par Sarkozy de son poste de conseiller chargé de l’intégration. Le « Conseil des démocrates musulmans de France » passait donc à la trappe avec lui, et il fallait créer une nouvelle pseudo-structure musulmane de l’UMP.
Mais, très curieusement, le communiqué (ici en cache) a disparu au bout de quelques heures…
Peut-être à cause de ce commentaire du Monde (journal qui exerce comme chacun sait un magistère absolu :
« Le texte n’échappe pas à certaines maladresses. Outre le terme de “monde musulman” pour décrire les Français de confession musulmane, qui est opposé à la “communauté nationale“, on peut également relever l’emploi de “personnalités franco-musulmanes“, terme sémantiquement douteux : l’usage de “franco-” est généralement employé pour définir une double nationalité, pas une religion. Parle-t-on en effet de “franco-catholiques” ou de “franco-juifs” ? »
(Via François Desouche)
Commentaires
Employer le terme de "douteux" à un mot fait référence à l'acception suivante :
"Dont la valeur, la qualité n'est pas conforme à ce qu'on est en droit d'attendre, et doit être ou mériterait d'être mise en doute ou récusée. Affection, propreté douteuse. "
Un notion "douteuse", c'est donc une notion non-conforme. Mais "non-conforme" à quoi ? Qu'est-ce que l'on doit "attendre" ? Ce n'est jamais exprimé, ce qui est malhonnête. Ici bien sûr le sens de "franco-musulmane" mélange deux notions qui sont de genres différents en les opposant dans une même personne. Il faudrait dire que le sens de "franco-musulmane est non pas douteux, mais absurde. A moins que l'on fasse référence à l'idée qui voudrait qu'un musulman ne pourrait être français, ce qui serait non pas "douteux", mais moralement condamnable.
Bref, "Le Monde", conformément à sa tradition, continue dans l'ambiguïté sémantique, le non-dit allusif. Il est en conséquence profondément anti-éducatif et contre-culturel. Ceux qui le lisent risquent d'être contaminés par une pensée vague et sentimentale qui dissimule une véritable haine de la pensée claire et nette.