C'est une grande première. Le plus important quotidien slovaque, la Pravda (comme son nom l'indique c'est l'ancien journal du parti communiste, mais il a opéré un virage à 180 degrés en 1990) écrit que les objections de Vaclav Klaus au traité de Lisbonne sont « utiles ».
C'est devenu une « mode » de s'en prendre à Vaclav Klaus, dit le journal, mais le fait est qu'il soulève un point important, et que ses réserves « sont bénéfiques non seulement pour la République tchèque, et pour la Slovaquie, mais pour toute l'Union européenne ».
En vertu d'une résolution du parlement slovaque de 2007, explique la Pravda, toute tentative d'ouvrir les décrets et de réévaluer le régime d'après-guerre est inacceptable. Ceci, cependant, ne sera plus forcément vrai lorsque le traité de Lisbonne entrera en vigueur. Le problème ne réside pas seulement dans la Charte des droits fondamentaux, mais principalement dans la large extension des compétences de la Cour européenne de Justice, souligne le quotidien.Car celle-ci deviendra en fait la Cour constitutionnelle de l'UE, supérieure aux juridictions nationales. Et dans certains cas une association ou un simple citoyen, s'appuyant sur la Charte, pourra saisir la Cour de Justice et obtenir d'elle un jugement favorable contre les lois de son Etat.
La Pravda rappelle que la Grande-Bretagne et la Pologne, pour des raisons différentes, ont vu le problème, et ont arraché une exemption de la Charte. Alors qu'en Slovaquie, les deux Premiers ministres successifs, au temps des négociations, « se sont contentés d'acquiescer docilement d'un hochement de tête », puis le Parlement « a hoché la tête à son tout avec enchantement », suivi par le président de la République.
Maintenant, conclut le journal, les Slovaques n'ont pas d'autre choix que de croiser les doigts pour Klaus et le gouvernement tchèque, en espérant que les garanties additionnelles seront générales, et pas seulement taillées sur mesure pour les Tchèques...