La parabole du roi qui donne un festin pour les noces de son fils n'a pas chez saint Matthieu l'unité de celle de saint Luc. L'ajout des invités qui tuent les envoyés et du roi qui fait incendier la ville paraît venir tout droit d'une autre parabole, celle des vignerons.
Mais par cet ajout dramatique saint Matthieu attire l'attention sur les deux mots essentiels : les envoyés, les invités.
« Il envoie ses serviteurs appeler les invités aux noces. » En grec, c'est le même mot, tout au long de la parabole, que l'on traduit par "appeler" ou "inviter" (et "les invités"). Il se trouve donc deux fois de suite dans cette phrase. Ce verbe, kalein, est celui qui dans la théologie désignera la « vocation ». Deux fois, dans le texte latin, il est traduit par « vocare ». Dieu envoie ses messagers pour que les hommes aient la « vocation » de lui répondre et de venir aux noces de son Fils.
Commentaires
L'explication de cet évangile qui nous a été donnée ce dimanche oar un prêtre de la Tradition correspond exactement à celle fournie dans "L'année du chrétien" du Père GRIFFEZ (Tome II, édité en 1811, p;553;
"Jésus-Christ prétend nous faire entendre par cette parabole, 1° que les Juifs étant tous invités à entrer dans l'Eglise Chrétienne, refuseront pour la plupart de suivre la voix du Seigneur; d'où il arrivera qu'il-y-aura parmi eux beaucoup d'appelés et peu d'élus. 2° Que tous ceux même qui y entreront ne seront pas sauvés précisément pour y être entrés;parceque s'il s'en trouve un seul parmi ceux qui y entrent qui n'ait pas toutes les vertus qui forment un véritable chrétien, il sera exclu du Royaume et jeté dans les ténèbres extérieures.(...)Il faut persévérer jusqu'à la fin.Quand une fois on a eu le malheur de perdre l'innocence, on ne peut plus être du nombre des élus, qu'en vivant et en mourant véritablement convertis."