Des amis me reprochent d’avoir traité aussi benoîtement de l’affaire Williamson dans cette note.
Je précise ceci :
Je n’admets pas que les propos d’un évêque niant l’existence des chambres à gaz, ou minimisant de façon aberrante le nombre des juifs morts pendant la Seconde Guerre mondiale, soient considérés comme un blasphème plus grave que les propos d’évêques niant ou édulcorant des dogmes de la foi catholique.
Lorsqu’on montera une campagne mondiale contre tel ou tel évêque qui ne croit pas à la virginité de Marie ou aux miracles du Christ, voire à sa résurrection corporelle, ou qui dit qu’à la messe on « fait mémoire » d’un événement du passé, alors j’admettrai qu’on s’excite ainsi contre les propos de Mgr Williamson. Mais plusieurs tons en dessous, néanmoins, car il y a une différence de nature entre le véritable blasphème et la contestation de faits historiques qui n’engagent pas la foi.
Au lieu d’embrayer sur les prétentions des organisations juives à vouloir faire admettre à toute l’humanité que la Shoah, et l’interprétation théologique qu’elles en donnent, est un super-dogme qui s’impose à toutes les religions, il vaudrait mieux leur rappeler tranquillement que la Shoah ne fait pas partie du Credo. (Cela vaut aussi et d’abord pour la note de la Secrétairerie d’Etat qui affirme que l’Eglise ne peut donner de fonctions épiscopales à un évêque qui tient des propos révisionnistes.)
Pour ceux qui voudraient en savoir plus, voici ce que disait Mgr Witold Kiedrowski, rescapé de Majdanek et de Birkenau, après la signature de la « convention » de Genève par laquelle quatre cardinaux avalisaient la théologie juive de la Shoah pour exiger l’expulsion des carmélites d’Auschwitz.
« Affirmer que le ciel était vide, que Dieu se taisait dans les camps de la Shoah, est un mensonge et un blasphème. Dieu n'a jamais été absent ni sans voix. Il était là, au fond même de l'abîme concentrationnaire.
« Dieu était présent dans les camps de concentration, comme Il l'est dans les goulags, par les milliers et milliers d'actes de charité et de solidarité humaine, sans distinction de race, de religion ou de nationalité. Il était présent dans la prière, silencieuse le plus souvent, mais aussi commune, comme celle qui m'unissait avec un rabbin à Majdanek, ou avec les mourants auxquels je ne demandais ni leur race ni leur religion...
« J'ai vu des milliers de prisonniers mourir. Je n'ai vu ni entendu un seul blasphémer, ni juif, ni chrétien, En revanche je les ai vus et entendus prier, même au risque de souffrances supplémentaires,..
« Dieu était au plus profond de chacun de nous, qui, en haillons, torturé et mourant, se savait quand même un être humain, et par là, en relation la plus étroite, car constante et existentielle, avec LUI.
« Si Dieu était absent, c'est autour de nous, là où habitaient nos bourreaux, Ils ont chassé Dieu de leur conscience, Ainsi, ils sont devenus inhumains, comme des bêtes féroces et sanguinaires.
« En revanche, les camps de concentration avec les prisonniers étaient comme des cités de Dieu assiégées par les "sans-Dieu". Aussi, chasser les Carmélites de cet endroit précis, c'est capituler et rendre la cité aux "sans-Dieu", abdiquer devant eux.
« Ceux qui prétendent que le ciel était vide à Auschwitz - que Dieu n'y était pas - qu'il est inconcevable que désormais la prière s'élevât à Auschwitz, devraient faire un petit effort d'imagination. Qu'ils s'imaginent sur la place d'appel d'un des innombrables camps de concentration à l'heure de l'appel. Qu'ils osent annoncer aux prisonniers que désormais, par décision de la Convention de Genève, la prière y est interdite ! Sans grand effort d'imagination on verra la réaction des prisonniers. Dès leur arrivée, tous les jours ils devaient affronter cette interdiction. Elle venait des nazis et de leurs valets.
« La prière silencieuse des Carmélites est le plus authentique prolongement de la prière silencieuse, de cette étincelle d'humanité que chaque prisonnier, malgré la situation sans espoir, gardait en lui. »
Mgr Kiedrowski ajoutait avec pertinence que si le ciel d'Auschwitz doit rester vide, si Dieu doit en être vidé, si l'on athéise Auschwitz (puisque c'est bien de cela qu'il s'agit), c'est faire appel à Satan (car aucun lieu ne reste « vide ») et rendre hommage à ceux qui, à Auschwitz, cherchaient à détruire en l'homme l'image de Dieu.
Signalons aussi que cette théorie du ciel vide et qui doit le rester peut conduire à la suppression du christianisme, pas seulement à Auschwitz, mais sur toute la surface de la terre. Car Dieu se « taisait » aussi au Golgotha.
Commentaires
Merci de de cette mise au point , M.Daoudal . Je suis
parfaitement d ' accord avec vous !
bravo, je vous reconnais bien là....mais ne mélangeons pas tout.