Mgr Franjo Komarica, évêque de Banja Luka, en Bosnie-Herzégovine, déplore que ni le gouvernement bosniaque ni la communauté internationale ne fassent quoi que ce soit pour permettre aux réfugiés catholiques de revenir dans leur patrie. C'est ce qu'il a déclaré à l'occasion d'une visite au centre d’« Aide à l'Église en Détresse ».
« L'évêque et les prêtres attendent qu'ils s'occupent de reconstruire les infrastructures. Le gouvernement ne se sent pas compétent pour les catholiques, mais défend l'idée qu'ils appartiendraient à l'évêque. Mais pour Komarica, ce n'est pas le travail de l'Église que de s'occuper des maisons, du courant électrique, de l'eau courante et de la construction de routes », dénonce l'AED.
« Treize ans après la fin de la guerre, à peine 2% des réfugiés catholiques ont pu rentrer chez eux, déplore l'évêque. On ne remarque aucune volonté politique, ni au niveau national ni au niveau international, de concrétiser dans les faits les déclarations publiques selon lesquelles les catholiques croates pourraient rentrer chez eux ».
L'évêque pose la question : « Nos appels à l'aide, demandes et protestations restent sans réponse. La justice est ici foulée aux pieds ! Pourquoi les droits de l'homme s'appliquent-ils par exemple en Allemagne, en France et aux USA, mais pas chez nous en Bosnie ? »
L'Église catholique souhaite apporter une « contribution fructueuse pour l'avenir du pays » déclare Mgr. Komarica. Et il ajoute : « Mais pour cela il faut que nous vivions ici ». Lui-même ne se lasse pas d'élever la voix pour tous les « sans droits ».
(Zenit)
Commentaires
Merci de nous faire de cette nouvelle peu médiatisée.
Cela pose la question de l'instrumentalisation du christianisme au profit de la société libérale américano-européenne.
On nous parle de “choc de civilisation” à l’époque ou le Pape constate une “apostasie de l’Europe" et ou le christianisme est instrumentalisé aux USA (tentation récurrente de "l'américanisme").
Si choc, il y a, il est plutôt entre une modernité et islam. Certes la modernité peut aussi s’analyser dans un rapport de filiation avec le christianisme (au sens de vérités chrétiennes devenues folles) mais elle se pose en rupture.
A. Del Noce faisait justement remarquer que - ce que la société libérale et d’abondance condamnait au fond dans le communisme était son caractère religieux (primat du collectif, sacrifice pour une cause…) contraire à la société individualiste et jouisseuse. Je pense que J. Monnerot aurait souscrit à cette analyse.
Je ne vois donc pas en quoi, un christianisme meurtri par le laïcisme moderne aurait à s’enrôler dans la lutte pour la société de consommation et les "croisades" "démocratiques" en cours actuellement.
Comme lors de la chute du Mur de Berlin, l’Eglise est libre, elle n’a pas à baptiser des intérêts qui ne sont pas les siens.