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Mgr Marchetto et les droits de l’homme

Les députés européens ont adopté aujourd’hui, par 367 voix contre 206 et 109 abstentions, une directive fixant des normes minimales communes au renvoi des immigrés clandestins de l'Union européenne. (Comme cela se passe avec les parlements nationaux, ils ont adopté la directive décidée par la Commission européenne. C’est pourquoi, face aux volontés de la gauche d’amender le texte, le ministre slovène de l’Intérieur avait averti d’emblée que le vote du moindre amendement risquait de conduire à l'échec du texte.)

Cette "directive retour" vise en priorité à faciliter les départs volontaires des ressortissants étrangers en situation irrégulière dans l'UE. Elle prévoit aussi la possibilité de les expulser dans le cas contraire, avec une durée de rétention maximale de 18 mois et un bannissement de cinq ans après expulsion. La durée de 18 mois est un maximum et non une norme obligatoire, ce qui signifie que les pays qui, comme la France, ont des périodes de rétention inférieures, ne seront pas tenus de l'augmenter.

Bref, il s’agit seulement pour l’Union européenne de montrer qu’elle est capable de fixer des normes européennes en matière d’immigration… sans que cela ne change rien sur le terrain.

Dans La Croix, le secrétaire du Conseil pontifical pour la pastorale des migrants, Mgr Agostino Marchetto, dénonce ce texte : « Nous ne devons à aucun prix criminaliser les migrants pour le seul fait qu'ils soient des migrants », dit-il.

 

Où a-t-il vu cela ? Nulle part il n’est question des migrants en tant que migrants : il s’agit des clandestins.
Voyant que sa position est absurde, il ajoute :

« Les citoyens des pays tiers, tout comme les citoyens communautaires, ne devraient pas être privés de la liberté personnelle ou sujets de peines de détention à cause d'infractions de type administratif. » Car pour Mgr Marchetto, résider dans un pays où l’on n’a aucun droit à résider, c’est un problème « administratif ». Mgr Marchetto parle comme les anarcho-trotskistes du DAL : le problème des clandestins c’est qu’ils sont « sans papiers » : c’est un problème administratif : on leur donne des papiers et le problème est réglé.

Et ce n’est pas tout. Prétendant néanmoins qu'il n'est pas « hostile à la volonté européenne de réguler les flux migratoires », il souligne que cela ne doit pas se faire « au prix d'une orientation à la baisse sur la question des droits de l'homme ». On voit qu’il s’agit des droits de l’homme du mondialisme sans frontières, et non des droits du citoyen et de sa nation.

Et Mgr Marchetto insiste : « Si l'Europe perd son rôle de porte-drapeau des droits humains authentique, avec des applications à l'intérieur même de l'Europe, qu'est-ce qu'il lui restera dans le contexte des grandes puissances existantes ou émergentes ? »

L’Europe porte-drapeau des droits humains authentiques… Comment un représentant du Saint-Siège peut-il sortir une telle énormité ? Où a-t-il vu l’Europe porte-drapeau du droit à la vie, du droit du mariage, du droit de la famille, du droit des corps intermédiaires, du droit des nations, du principe de subsidiarité, et même simplement de la démocratie ?

[Mgr Agostino Marchetto a été en poste aux nonciatures de Zambie, Malawi, Algérie, Tunisie, Libye, Maroc, Portugal et Mozambique. Sacré évêque en 1985, il fut nommé nonce apostolique à Madagascar, puis en Tanzanie et en Biélorussie. Il est actuellement aussi Observateur Permanent du Saint Siège auprès de la FAO, de l’IFAD et du PAM. Il a été nommé à son poste actuel par Jean-Paul II en 2001. A Noël 2001, il envoyait en guise de vœux un texte ouvertement hérétique de Teilhard de Chardin, pour qu’il se fasse « notre pédagogue -- je l'espère et je le souhaite – pour une plus profonde connaissance du Verbe, Fils de Dieu » : « Mystérieusement et réellement, au contact avec la Parole, l’Univers, immense Hostie, est devenu Chair. Toute la matière est désormais incarnée, mon Dieu, grâce à Votre Incarnation. »]

 

Addendum. Les députés FN au Parlement européen ont voté la directive, sans illusion, et en en montrant les étroites limites. On lira avec intérêt les explications de vote de Marine Le Pen, Bruno Gollnish et Carl Lang.

Commentaires

  • "Commet un représentant du St Siège peut-il sortir une telle énormité ?" vous exclamez-vous ci-dessus.Mais parce que l'Eglise a été infestée de la base au sommet par les erreurs modernistes et que la seule solution est d'ordre surnaturel pour que l'Eglise toute entière ( on avait vu des hérésies mais jamais touchant la Papauté elle même) retrouve la Saine Doctrine.Prions !
    (Ce commentaire n'est pas du prosélystisme)
    Louis Mallet.

  • Le grave problème posé par cette déclaration de Mgr Marchetto est qu'il galvaude la notion de droits de l'homme.

    Que penserait-on de Mgr Marchetto, s'il s'installait clandestinement à New York avec de faux papiers ou sans papiers ? Il est d'ailleurs remarquable que chez les anglo-saxons "sans papier" est une insulte.

    Il ne s'agit nullement d'une simple infraction administrative, mais d'une violation des droits d'un peuple sur son territoire. Ce droit est reconnu par l'ONU. Que penserait-on de moi, si je m'installais dans n'importe quel pays pour travailler au détriment des "sans travail" du pays, sans l'accord des autorités de ce pays ?

    http://www.unhchr.ch/french/html/menu6/2/fs9rev1_fr.htm

    Il s'agit donc d'un crime.

    "CAMPAGNE MONDIALE POUR LES DROITS DE L'HOMME


    "Un objectif de la Décennie est de défendre et de protéger les droits des populations autochtones et de les mettre en mesure de faire des choix qui leur permettent de conserver leur identité culturelle tout en participant à la vie politique, économique et sociale, dans le respect absolu de leurs valeurs culturelles, de leurs langues, de leurs traditions et de leurs modes d'organisation sociale."

    L'ONU reconnaît également la différence ethnique entre les autochtones et les allochtones.

    Mgr Marchetto lutte donc contre les droits de l'homme sous couvert de les invoquer.

    Il est vrai que nous sommes habitués de ces problèmes depuis qu'il est avéré que Paul VI a fait des déclarations très ambigües lors d'un discours de 1976 dans lequel il a déclaré que les prières de son missel était "nécessaires" au bien de l'Eglise et à son "unité", ce qui n'était pas vrai.

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