Le 21 décembre, neuf des dix Etats qui ont rejoint l’Union européenne en 2004 (Chypre excepté) feront partie de « l’espace Schengen » et n’auront donc plus de frontières avec les autres pays de l’UE.
L’AFP a demandé au directeur général de Frontex, Ilkka Laitinen, si cet élargissement allait rendre sa tâche plus difficile. Avant de lire la réponse, il faut souligner que Frontex n’est pas un organisme plus ou moins associé à l’UE, mais l’agence de l’UE chargée de coordonner la surveillance des frontières extérieures.
« Notre inquiétude à propos de l’élargissement de la zone Schengen est que nous allons perdre un instrument très efficace pour lutter contre l’immigration illégale, c'est-à-dire les contrôles aux frontières intérieures de l’UE. Avec l’adhésion de nouveaux membres à l’espace Schengen, les possibilités de contrôle n’existeront plus. Il n’y aura pas non plus d’indicateurs pour saisir tout ce qui se passe. Même si nous avons des mesures d’accompagnement et de compensation, c’est un grand défi. Mais je dois dire que c’est un choix délibéré de l’Union européenne de se concentrer plus sur la liberté de mouvement des personnes que sur les questions de sécurité. »
On comprend mieux l’inquiétude du directeur de Frontex quand on sait qu’un rapport de l’Union européenne montre que plusieurs des nouveaux « adhérents » à l’espace Schengen n’ont pas les moyens de surveiller leur frontière extérieure à l’UE, et que, d’autre part, les effectifs de Frontex sont de... 105 personnes.