Depuis 2004, la République de Chypre fait partie de l’Union européenne. Elle constitue donc une frontière de l’UE. Une frontière qui traverse l’île, la fameuse « ligne verte » qui sépare la République de la partie occupée par les Turcs, et que n’importe qui peut franchir sans problème : en dehors de Nicosie, elle n’est bien souvent même pas matérialisée, et les Chypriotes n’ont pas l’intention d’installer une séparation matérielle, qui serait considérée comme une reconnaissance implicite de la « République turque de Chypre Nord ».
Les immigrés clandestins affluent donc, profitant de cette opportunité, avec l’intention d’aller s’installer en Europe occidentale. 3.200 sont arrivés depuis le 1er janvier. Ils sont aujourd’hui plus de 12.000 dans ce petit Etat. Car ils sont coincés : Chypre ne fait pas encore partie de l’espace Schengen.
Qu’on se rassure. Chypre devrait intégrer en 2008 ou en 2009 l’espace Schengen. Et les clandestins bénéficieront ipso facto de la libre circulation...
A propos, on remarquera aussi que ces clandestins passent par la Turquie. Notamment parce que la Turquie a facilité en 2003 l’obtention de visas pour les ressortissants de plusieurs pays du Proche Orient...
Commentaires
C'est le point central de l'absurdité de l'espace Schengen.
Les frontières externes et internes de l'UE sont des passoires, mais les gens qui les franchissent sans visa ne sont pas pour autant en situation régulière! C'est seulement quand ils sont installés aux frais de l'Etat dans des hotels ou des squatts qu'on leur "notifie" l'irrégularité de leur situation...
autrement dit, l'immigration régulière **n'a jamais été aussi basse**, mais l'immigration clandestine, celle qui apporte des travailleurs clandestins à bas salaires, elle, augmente en flèche.
Tout ceci est très malsain...
Et ils ne faut pas oublier que le code de la nationalité turc est plutôt généreux avec tous les turcophones du monde : donc, outre les 80.000.000 de Turcs (pas tous turcophones, les Kurdes étant de langue persane), l'Europe a à peu près 70.000.000 de turcophones près à s'installer en Europe en cas d'entrée de la Turquie dans l'UE.
Sans compter ceux qui ne font que passer par la Turquie.