Quand il s’agit de sexe, le racolage et le harcèlement sont punis par la loi. Quand il s’agit de politique, c’est le sport favori du second tour. A un degré jamais vu, en raison du score de François Bayrou et des interrogations sur son électorat. C’est ce que souligne Jean-Marie Le Pen dans un communiqué :
« Les opérations de racolage et de harcèlement auxquelles se livrent l’UMP et le PS auprès de François Bayrou et de ses électeurs nous ramènent au pire du régime des partis, et à un niveau jamais vu jusqu’ici. »
A gauche, le PS fait très fort. Il y a quelques jours, Laurent Fabius martelait que l’UDF est une formation de droite « dont les choix politiques sont contraires aux nôtres », Pierre Mauroy jugeait « inadmissible » la proposition de Rocard d’une alliance Royal-Bayrou, et Jack Lang jugeait cette démarche « immorale ». Hier, tous les éléphants étaient d’accord pour cette alliance... Ségolène Royal a donc pu en appeler à un rassemblement qui ait « toutes les couleurs de l’arc-en-ciel », souligner ses larges points de convergence avec François Bayrou et lui promettre des ministres UDF...
Il est amusant de constater que cela va tellement vite que les déclarations s’entrechoquent. Ainsi, alors que tout le gratin socialiste était d’accord sur la stratégie à l’issue de la réunion du conseil politique mardi soir, ce matin paraît une interview de Mélenchon, réalisée avant cette réunion, où le sénateur redit qu’il « n’y a pas de majorité présidentielle possible avec Bayrou », qu’une alliance entre le PS et l’UDF serait « contre-performante », que discuter avec Bayrou « c’est du temps perdu » car Bayrou « c’est la droite »...
Du côté de Nicolas Sarkozy on ne chôme pas non plus. On rappelle jusqu’à plus soif que Bayrou fait partie de la famille, on enregistre avec satisfaction les ralliements de parlementaires UDF, et l’on construit aussi « l’arc-en-ciel », avec les fameux « pôles » de droite, du centre et de gauche. Le pôle du centre pourrait même devenir un nouveau parti centriste, « indépendant de l’UMP », fabriqué par l’UMP. Sic. Où l’on mettrait les ralliés de l’UDF et les anciens UDF de l’UMP...
Vu le rythme auquel elles apparaissent, ces ahurissantes magouilles vont sans aucun doute se poursuivre dans les jours à venir. Comme le souligne Jean-Marie Le Pen, « les Français peuvent constater à quel niveau le « débat politique » peut descendre quand les combines et les magouilles prennent la place du débat de fond. Un débat qui ne peut avoir lieu entre partis qui n’ont aucune autre doctrine que celle du chien crevé au fil de l’eau sale euromondialiste. Ce n’est là que le début d’un honteux spectacle qui défigure le visage de notre patrie. »