Mgr Cattenoz : « Mesdames et Messieurs les candidats, (...) je suis consterné par vos programmes qui portent en eux les germes d’une culture de mort pour notre société. »
« Je constate combien en laissant fragiliser la famille, vous portez atteinte au patrimoine de l’humanité. La famille est le sanctuaire de la vie, une réalité décisive et irremplaçable pour le bien commun des peuples. Elle est la cellule vitale et la pilier de toute vie en société, (...) elle est une école d’humanisation de l’homme où il peut grandir et devenir pleinement homme. La famille est le lieu privilégié irremplaçable où l’homme apprend à recevoir et à donner l’amour qui seul donne sens à la vie. »
Jean-Marie Le Pen : « Il faut le rappeler sans cesse : la famille est la cellule de base de notre société. Elle est le socle de l'identité de la Nation et de son avenir. Elle est le lieu privilégié de l'éducation des enfants et de la transmission des patrimoines matériels et culturels, ainsi que des valeurs morales. » « La famille a été une des premières victimes de la désintégration morale des piliers institutionnels de notre pays. Oui, il faut le dire : la famille traditionnelle, au cœur de la transmission des grandes valeurs morales et sociales qui structuraient notre peuple, est en train de disparaître. (...) C'est dans la famille que dans les premières années de la vie de l'enfant s'acquièrent par mimétisme et par éducation les fondements sociaux et affectifs de la vie.
Mgr Cattenoz : « L’institution du mariage, fondement de la famille, échappe à la fantaisie de l’homme. (...) Impossible de contester cette norme sans que la société ne soit dramatiquement blessée dans ce qui constitue son fondement. L’oublier signifierait fragiliser la famille, pénaliser les enfants et précariser l’avenir de la société. (...) Le nombre de séparations et de divorces s’accroît, rompant l’unité familiale et créant de nombreux problèmes aux enfants, victimes innocentes de ces situations. La fragilité et le nombre de foyers monoparentaux ne sont pas sans poser question. La stabilité de la famille est aujourd’hui menacée ; pour la sauvegarder, il ne faut pas avoir peur d’aller à contre-courant de la culture ambiante. »
Jean-Marie Le Pen : « Pour les politiciens qui nous gouvernent, la famille française n'est plus, en effet, la valeur essentielle à défendre. En abandonnant la famille, on a contribué à dévaloriser le mariage. Il y a aujourd'hui près de 3 millions de familles monoparentales. Ce chiffre a augmenté de 22% en 10 ans. C'est la conséquence de la dévalorisation de la famille depuis 68, de l'hyper-individualisme contemporain et du refus des engagements durables. Malheureusement, les premiers à en souffrir sont les enfants, dont l'équilibre est toujours perturbé par la séparation des parents : chez ces enfants-là, les troubles affectifs et les échecs scolaires sont bien plus nombreux que chez les autres. L'équilibre social s'en ressent, au travers de la multiplication des transgressions des jeunes, au travers de la délinquance des mineurs. L'homme ou la femme ne peuvent pas vivre seuls. La nature humaine est sociable, familiale, et pousse chacun à la stabilité.
Mgr Cattenoz : « Le respect envers les personnes homosexuelles ne saurait en aucune manière conduire à la reconnaissance juridique des unions homosexuelles. »
Jean-Marie Le Pen : « Institution irremplaçable, la famille doit se fonder exclusivement sur l’union d’un homme et d’une femme et accueillir des enfants nés d’un père et d’une mère. Nous nous opposerons donc à toute demande de création d’un mariage homosexuel ou d’une adoption par des couples homosexuels. »
Mgr Cattenoz : « La banalisation de l’avortement et le silence sur les conséquences psychologiques, les blessures et les souffrances cachées qui marquent à jamais les femmes sont intolérables. »
Jean-Marie Le Pen : « Ils ont cassé la natalité, par la banalisation de l’avortement où l’enfant, réduit à un objet pénible à produire, n’est plus conçu comme le vital renouvellement des générations, et le vecteur de l’amour entre elles mais comme une charge qu’ils veulent faire assumer demain par l’immigration. » « Concernant l'accueil de la vie, j'observe que la législation mise en place depuis la loi Giscard-Chirac-Veil ne répond pas aux objectifs initialement fixés par le législateur: protéger la vie et répondre à la détresse des femmes ayant recours à l'avortement. J'entends donc mettre en place une véritable politique de fond, une politique préventive, une politique incitative: l'adoption prénatale, la création d'un revenu parental, la définition d'un statut juridique et social pour la mère de famille et la revalorisation des allocations familiales réservées aux familles françaises constitueront les moyens concrets pour réduire le nombre des avortements et relancer la natalité française. Parallèlement à ces mesures nouvelles de valorisation et de protection de la famille, je m'engage à demander aux Français à l'occasion du dernier referendum du quinquennat de promouvoir une nation moderne soucieuse du respect de la dignité humaine par l'inscription dans les textes qui fondent son existence et son développement du caractère sacré de la vie. » « Si cette politique de soutien aux familles, y compris monoparentales, existait, la jeune Aline n’aurait peut être pas, à 19 ans, cru devoir faire un choix criminel entre son enfant et son travail. »
Mgr Cattenoz : « L’acceptation de l’euthanasie fait peser des menaces graves sur les malades incurables et sur les mourants. »
Jean-Marie Le Pen : « Mépris des vieux, rebaptisés « seniors » quand ils ont un pouvoir d’achat, et sinon abandonnés à la solitude par cette société qui a détruit la famille et ses liens affectifs, et qui ne parle plus, en guise de solution, que de légaliser l’euthanasie. » « Refuser l’euthanasie médicalement assistée mais autoriser l’arrêt clairement exprimé de l’acharnement thérapeutique. »
Mgr Cattenoz : « La manipulation des embryons fait peser une lourde menace sur notre société. »
Jean-Marie Le Pen : « Les impératifs de la bioéthique doivent permettre d’aboutir à une loi interdisant la recherche médicale et la thérapie génique sur l’embryon, et le clonage, même thérapeutique, en l’attente de progrès de la recherche sur les cellules souches. »
Mgr Cattenoz (rappel) : « Mesdames et Messieurs les candidats, (...) je suis consterné par vos programmes qui portent en eux les germes d’une culture de mort pour notre société. »
Jesus Christus : « Et cognoscetis veritatem, et veritas liberabit vos. »
Commentaires
Bonne initiative, Monsieur Daoudal
publiée sur le LFC ci dessous
http://www.phpbbserver.com/lelibreforumcat/viewtopic.php?t=1467&mforum=lelibreforumcat
Je souhaite aussi vous rappeler qu'un même genre de texte trés commenté lui aux USA, du cardinal Ratzinger, est disponible sur :
http://www.veritatis-splendor.com/Documentation.htm#CDF
"6-Lorsque ces mesures de précautions n'ont pas eu leurs effets ou au cas où il n'a pas été possible et que la personne en question, persiste de façons obstinée à se présenter à la Sainte Communion, le ministre de la Sainte Eucharistie doit refuser de la lui donner. Cette décision proprement dite n'est pas une sanction ou une peine. Le prêtre ne rend pas de jugement concernant la personne coupable mais réagit à une situation objective de l'état de péché.
NB : Un catholique serait coupable de coopération formelle avec le mal et indigne de se présenter à la Ste Communion si il vote délibérément pour un candidat qui permet l'avortement et/ou l'euthanasie. (...)". Quand un catholique ne partage pas les positions d'un candidat en faveur de l'avortement mais vote pour ce candidat pour d'autres raisons, cette coopération à distance peut-être permise pour des raisons proportionnées."
(Card Ratzinger juin 2004)
Le lavage de cerveau médiatique à la façon d'Orwell a atteint les hommes les plus intelligents.
Autre citation de Le Pen dans Famille Chrétienne: « Moralement et philosophiquement, je suis partisan du respect de la vie du début jusqu’à la fin. Mais l'évolution de la société m'interroge. Demain, il y aura des pressions très fortes du fait de millions de très grands vieillards dont beaucoup seront en situation de dépendance, avec de grandes souffrances et des coûts médicaux vertigineux. Savez-vous que la moitié des dépenses de santé pour un individu concerne les derniers mois de la vie? Savez-vous combien il y a de centenaires en France aujourd'hui? Trente mille et bientôt trois cent mille... Comment allons nous faire? Je m’accroche à la position chrétienne, mais comme homme politique responsable, je me pose la question de l’euthanasie. Je n’ai pas de position définitive pour l’instant ». Ces propos ont-ils été démentis ou bien faut-il en déduire que la position Le Pen a tristement évolué depuis les propos que vous rapportez ?
[Il y a cette interrogation très personnelle, intime, de Jean-Marie Le Pen, et il y a la position officielle du candidat Le Pen. Mes citations sont celles de son programme présidentiel. D'autre part, le 20 mars dernier, il disait ceci : "L'euthanasie est aussi un problème gravissime. En 50 ans nous avons gagné 15 ans de vie supplémentaire. Bien sûr il y a une dégénérescence physique et physiologique qui accompagne la vieillesse alors évidemment l'euthanasie c'est la solution facile. Dans certain pays à partir de 70 ans on ne rembourse plus les frais médicaux. Il ne faut pas d'acharnement thérapeutique et utiliser des méthodes antidouleur mais on ne peut pas accepter l'euthanasie." YD]
Les propos de Mr Le Pen, dont vous ne précisez pas la date, ressemblent fort à ceux écrits par Mgr Cattenoz que je félicite au passage. On peut penser que les propos de Mgr Cattenoz n'évolueront pas, ceux de Mr Le Pen paraissent sujets à évolution. Je l'ai entendu préciser que si sa fille n'avait pas la même approche sur certains sujets, c'était lui le candidat! soit, mais après. Quant'aux propos tenus dans Famille Chrétienne, ils ne sont pas aussi nets que ceux que vous reproduisez...Il n'en reste pas moins vrai qu'il paraît avec Mr De Villiers, être le moins éloigné des positions qui sont les miennes concernant les questions de la Vie et de la Mort.
Le pb avec les hommes politiques, c'est leur capacité à dire le contraire de ce qu'ils ont déjà dit, comme cela chacun retrouve ses petits avec des citations!
[Soyons sérieux. Je cite un texte de Mgr Cattenoz qui interpelle tous les candidats. Je cite en contrepoint ce que dit un candidat. Pas sa fille, ni sa cousine, ni sa voisine. Et je cite ce que dit ce candidat dans son programme officiel, pas dans des propos rapportés par tel ou tel. YD]
Bravo et merci à Vous M. Daoudal pour cette mise en lumière des propositions de Jean-Maris Le Pen qui sont celles que chacun peut lire en dans son programme de gouvernement officiel, paru il y a un mois.
Je vais imprimer et envoyer cet article à Mgr Cattenoz, mon évêque au demeurant courageux et ferme dans le rappel de certains principes !
Reste que les lecteurs de Fam. Chré. qui ne se donneront sans doute pas la peine ni de se procurer ni de lire le programme de gouvernement du FN ne garderont de JM Le Pen que cet espèce de relativisme quant à l'euthanasie. Je trouve ces paroles assez malheureuses ...
Je remercie Yves Daoudal de son analyse concernant les propos de Jean-Marie Le Pen à Famille Chrétienne. Peut-il m'éclairer (je le dis sans ironie) sur l'apparente contradiction entre le programme officiel du candidat et les propos "intimes" du candidat ? Pourquoi cette apparente contradiction ? D'autre part, il me semble que Jean-Marie Le Pen répond aux questions de FC en tant que candidat et non à titre personnel. Si c'est bien le cas, n'y a-t-il pas un problème, malgré tout ? Et même si c'est à titre personnel, cela ne revient-il pas à adopter l'attitude libérale que nous avons naguère dénoncé chez les catholiques en politique qui affirmaient être catholique en privé mais non en public ? Vous parlez du programme officiel du candidat Le Pen. Mais s'il y a une différence entre les propos du candidat et le programme, qui devons-nous croire ? N'est-ce pas ce que nous dénonçons chez d'autres candidats, particulièrement doués pour la démagogie ? Enfin, un pape de manière très claire, et à plusieurs reprises, invite les catholiques à ne pas négocier certaines valeurs dont la vie, de la conception à la mort naturelle. D'instinct, ce radicalisme me convient, mais comment le traduire politiquement, dans le cas des élections françaises ?
[Si ça vous amuse (ce "vous" n'est pas précisément personnel) d'ergoter sur de supposées "contradictions" au lieu de soutenir le seul candidat qui veuille défendre la vie et la substance française, je vous laisse entre joyeux coupeurs de cheveux en quatre, autre passe temps byzantin pendant que les barbares enfoncent les portes de la cité. Pour ma part je ne vois pas de contradiction entre la position officielle du candidat (la seule qui importe, car c'est un engagement politique) et son interrogation. Moi-même je m'interroge sur ce que certains de nos amis appellent parfois l'euthanasie. Il faudra réfléchir à l'exemple donné (et ouvertement, explicitement donné) par Jean-Paul II lorsqu'il a exigé de mourir au Vatican sans recevoir les soins qui auraient permis de prolonger sa vie. Bien cordialement à vous. Et continuez votre blog. YD]
Monsieure Daoudal, il ne s'agit pas d'ergoter mais que devra répondre par exemple un candidat FN aux legislatives interrogé sur cette question de l'euthanasie...
Imaginons qu'élu ce candidat FN, catholique, doivent se positionner sur un projet de loi légalisant l'euthanasie...
Comme vous le voyez, la question dépasse de beaucoup la simple présidentielle...
D'accord avec vous sur la nécessité de préciser ce que veux dire euthanasie : s'agit-il de cesser un acharnement thérapeuthique sur des personnes très agées, en fin de vie et qui en ont bien souvent "marre" (mon époux travaille en maison de retraite...et peux en témoigner) et auquel cas cela peut se concevoir mais l'on ne peut pas alors parler d'euthanasie
Ou bien s'agit-il d'injecter un coktail litique qui tuera, purement et simplement la personne sous pretexte de libérer une place ou de réduire les coûts que cette personne impose à la société.
C'est en ce sens qu'il serait souhaitable que Jean-Marie Le Pen (pour moi le seul candidat apte à relever la France) soit plus clair et précis...
Vous voyez qu'on est loin de l'ergotage...
Merci pour cette bonne initiative qui recadre bien les idées.
(Dommage que B.A. ne fasse pas pareil !) Il aurait été intéressant aussi de préciser les dates et lieux de ces déclarations de JMLP.
[Je n'ai pas précisé parce qu'il s'agit de déclarations officielles du candidat Le Pen, elles ne sont pas liées à un lieu ou à une date. La plupart viennent de son discours programme du Bourget. J'ai ajouté une ou deux phrases de son discours thématique sur la famille, et les deux dernières citations viennent du Programme de gouvernement récemment publié. Tout cela se trouve sur le site du Front national. YD]
Bien que ne me connaissant pas vous me prenez pour quelqu'un de pas sérieux! C'est sûrement le préjugé favorable cher à Marguerite Hoppenot et à d'autres et qui facilite bien les relations.
J'ai entendu Mr Le Pen répondre ce que j'ai écrit, et ceci cette semaine. Voilà tout. Maintenant faites en ce que vous voulez. L'interview à FC n'est pas le reflet du programme du Bourget dont vous faites état.
Salutations.
N. Journé
Je comprends mal cet attrait de certains croyants pour M. le Pen. Avez-vous oublié qu'il compte rétablir la peine de mort ( c'est ici : http://www.frontnational.com/programmesecurite.php ) ? La régression morale que provoquerait une telle mesure interdit, je pense, tout catholique de voter pour cet homme tant qu'il n'aura pas changé d'avis.
[Je vous engage vivement à lire le livre "Oui à la peine de mort", du P. Bruckberger, édité chez Plon, 8€. Il y en a un exemplaire à 3,50€ sur Alapage. YD]
pour repondre à vlad :
vu dans le CEC, 5eme commandement
2267 L’enseignement traditionnel de l’Eglise n’exclut pas, quand l’identité et la responsabilité du coupable sont pleinement vérifiées, le recours à la peine de mort, si celle-ci est l’unique moyen praticable pour protéger efficacement de l’injuste agresseur la vie d’êtres humains.
Mais si des moyens non sanglants suffisent à défendre et à protéger la sécurité des personnes contre l’agresseur, l’autorité s’en tiendra à ces moyens, parce que ceux-ci correspondent mieux aux conditions concrètes du bien commun et sont plus conformes à la dignité de la personne humaine.
Aujourd’hui, en effet, étant données les possibilités dont l’Etat dispose pour réprimer efficacement le crime en rendant incapable de nuire celui qui l’a commis, sans lui enlever définitivement la possibilité de se repentir, les cas d’absolue nécessité de supprimer le coupable " sont désormais assez rares, sinon même pratiquement inexistants " (Evangelium vitae, n. 56).
http://www.vatican.va/archive/FRA0013/__P7U.HTM
Je suis catholique conscient, je suis et reste contre la peine de mort, je vais voter Jean-Marie Le Pen aux deux tours.
D'abord parce que je ne pense pas qu'il soit incompatible d'être catholique et d'utiliser la peine de mort pour un gouvernement, s'il est avéré qu'à chaque fois elle sauve des vies. Je suis contre, par principe bien sûr, mais je n'y mets pas une impossibilité. Je sais que même par principe, on peut permettre. Je suis contre c'est tout.
Oui, il est injuste de ranger JMLP comme un candidat de la culture de mort. C'est faux, ses engagement à l'inverse de celle-ci sont clairs et solides, certes politiques, mais ils auront des résultats réels. Dans la situation présente, et l'état des forces, c'est un bon objectif de court terme.
Quand aux autres valeurs valeurs chrétiennes par rapport au vote FN, en quoi arabo-islamiser à 98 % des quartiers voire des villes entières comme à Marseilles, est-il un 'accueil' ?
Merci à David pour son éclairage. Comme d'habitude l'enseignement de l'Eglise est plein de mesure et cela fait du bien. Mais aujourd'hui rien ne justifie de rétablir la peine de mort en France, le pays n'est pas en situation d'urgence.
Je crois vraiment que aucun candidat ne défend réellement la position des croyants en France. Et en la matière il ne s'agit pas de l'être un peu ou beaucoup, il s'agit de l'être totalement. Pourtant il faut bien aller voter mais je crois que le plus urgent est pour les chrétiens de peser dans le débat, comme Christine Boutin le fait auprès de Sarkozy. Notre réjouissance devrait être que tous les candidats changent. Sur l'euthanasie, il n'est pas impossible que Royal change d'avis si toutefois les catholiques, avec les autres opposants à une nouvelle loi, se font entendre. Sur la peine de mort, Le Pen peut aussi changer d'avis. Ceci sans forcément être partisan de tel ou tel candidat.
Un converti, même de dernière minute est toujours un converti...
Le débat qui a été relancé après l'entretien de Jean-Marie Le Pen avec les journalistes de Famille Chrétienne m'a un peu ébranlé ! JMLP abandonnerait-il ses positions traditionnelles pour se mettre dans l'air du temps ? Comme le dit Yves Daoudal, il faut aller aux sources ! J'ai donc lu cet entretien, dans son entier, entretien placé sous le titre général : "Je ne suis pas un moraliste ou un philosophe, mais un homme d'Etat".
Bien sûr, on peut "pinailler", contester telle virgule mal placée, telle formule inadaptée, tel mot oublié... Mais ce qui ressort, pour moi, de cet entretien, c'est que JMLP n'a guère changé :
-- C'est un croyant réaliste ! Sa Foi en Dieu ressort nettement sans qu'il ressente le besoin de l'étaler.
-- Mais il connaît les hommes et leurs travers (conséquences du péché originel ajouteront certains...). Et il n'a pas la prétention de gouverner sur un peuple de saints. Il faut faire "avec" ! Et donc aller à l'essentiel du moment.
-- Il est conscient que dans un monde hyper-médiatique et totalement enserré dans de multiples couches de législations, il faut d'abord parler et convaincre les peuples, faire évoluer les mentalité avant d'imposer de nouvelles règles.
-- Et là, il pense, à juste titre, que l'Eglise, dans le domaine moral qui est le sien, n'a pas joué son rôle.
Alors, avant de lui jeter la première pierre, commençons par regarder si nous-même avons fait ce que notre "devoir d'Etat" nous commandait de faire !
Souvent homme politique varie...
Je garde en mémoire le premier programme du Front National en 1972 "Défendre les Français".
Il y était question de la légalisation de l'avortement dans un certain nombre de cas, et notamment, dans un but eugéniste, en cas de malformation de l'enfant.
Voilà ce qui se disait dans ces sphères à l'époque où le FN n'était qu'un groupuscule.
Le trésorier de l'époque, un certain Bousquet dont j'ai oublié le prénom (homonyme de celui qui a défrayé la chronique judiciaire), interpelé à ce sujet, n'hésitait pas à défendre ces mesures eugénistes comme une nécessité vitale pour la race, et trouvait même le programme du FN bien timide à ce sujet...
Je vous laisse méditer.
[Présentant en mars 1973, pour les législatives, "l'essentiel" du programme du Front national, JEAN-MARIE LE PEN disait ceci :
"LA FAMILLE : C'est dans la famille que l'homme construit et défend son bonheur et celui des siens. Celle-ci doit être exaltée sur le plan matériel aussi bien que moral. L'enfant est mieux au foyer qu'à la crèche, nous préférons donc que les mamans d'enfants de moins de deux ans puissent choisir d'être payées à la maison. L'entretien d'un enfant est aussi coûteux que celui d'un adulte, le dégrèvement fiscal doit être porté à une part par enfant."
Il n'évoquait pas l'avortement, qui était interdit. La loi Giscard-Chirac-Veil est du 17 janvier 1975 (près de deux ans plus tard), et comme chacun le sait le FN en sera un très vigoureux adversaire - jusqu'à l'excès si l'on se souvient d'une certaine affiche contre Simone Veil. YD]
J'aimerais avoir votre opinion sur la compatibilité du discours de Mgr Cattenoz que voici avec le rôle d'exemplarité du chef que pourrait être JMLP sa directrice de campagne ou P2V :
"Le nombre de séparations et de divorces s’accroît, rompant l’unité familiale et créant de nombreux problèmes aux enfants, victimes innocentes de ces situations. La fragilité et le nombre de foyers monoparentaux ne sont pas sans poser question. La stabilité de la famille est aujourd’hui menacée ; pour la sauvegarder, il ne faut pas avoir peur d’aller à contre-courant de la culture ambiante. Les diverses formes de dissolution du mariage sont l’expression d’une liberté anarchique qui se fait passer à tort pour une libéralisation de l’homme. Au contraire, reconnaître et soutenir l’institution du mariage est un des services les plus importants à apporter aujourd’hui au bien commun et au véritable développement des hommes et des sociétés, de même que la plus grande garantie pour assurer la dignité, l’égalité et la véritable liberté de la personne humaine."
@ YdC
Voici ce qu'en dit JMLP :
"Il faut le rappeler sans cesse : la famille est la cellule de base de notre société. Elle est le socle de l'identité de la Nation et de son avenir. Elle est le lieu privilégié de l'éducation des enfants et de la transmission des patrimoines matériels et culturels, ainsi que des valeurs morales".
"Institution irremplaçable, la famille représente le caractère central de la société, la famille doit se fonder exclusivement sur l’union d’un homme et d’une femme et accueillir des enfants nés d’un père et d’une mère"
"Nous nous opposerons donc à toute demande de création d’un mariage homosexuel ou d’une adoption par des couples homosexuels"
Source : programme présidentiel sur lepen2007.fr
Pour l'exemplarité, vous repasserez : P2V donne l'exemple de la naïveté avec ses débuts à l'UDF, de l'incompétence avec son alliance avec Pasqua et de la division en se présentant contre JMLP.
@ Y.de Cacqueray
Toutes les familles sont imparfaites, et évoquer la vie personnelle des membres de la famille Le Pen est aussi probant que d'évoquer les accusations sordides d'un fils de P de V contre son frère aîné pour juger de P de V : depuis St Louis aucun chef d'état français n'a été canonisé, et pourtant beaucoup,d'entre eux, y compris ceux dont la vie familiale ne fut pas totalement exemplaire, défendirent la loi naturelle et ce qui en découle.
Cessons de regarder les chefs comme des dieux, et de tout en attendre, et examinons ce que font les catholiques "moyens" eux-mêmes : l'époque actuelle est dure pour les familles, les liens familiaux et les individus, y compris catholiques, et le jugement à porter cruel sur leurs comportements privés, mais surtout civiques.
Car si les catholqiues, y compris de tradition, étaient unis sans être uniformes, si leurs organisations et associations étaient puissantes, efficaces et agissaient selon l'enseignement du Magistère, les hommes politiques de droite, et ceux de la droite nationale et souverainiste également, se sentiraient dans l'obligation de faire attention, de ne pas dire n'importe quoi, et d'étudier sur le fond certains des points non négociables évoqués par le Cardinal Ratzinger puis le pape Benoit XVI : nous avons les politiques qui nous correspondent.
Parce qu'au delà des points non négociables, il y a le reste de la Doctrine Sociale de l'Eglise (DSE), dont et P de V et JM LP sont très éloignés sur de nombreux points, moins essentiels que la défense de la Vie, mais fondamentaux cependant pour le juste fonctionnement de la société, de l'économie, des entreprises, de l'état, etc......
Et c'est là encore parce que 99 % des catholiques de la tradition se moquent éperdument de cettte DSE, sur des questions de morale sociale et économique, qu'ils sont peu crédibles sur les sujets de la défense de la Vie, que ce soit auprès des autres catholiques, abandonnés par leurs évêques à qq exceptions près, comme devant l'ensemble de la société. L'Evangile est un tout, et la seule défense de la morale ne suffit pas à la rendre crédible. Quelles sont les réalisations sociales du monde cattholique français, quelle visibilité a t il devant nos contemporains, quelles réflexions propose t il ?
Parler comme catholique nous demande de démontrer la validité de notre ''être catholique'' : c'est là notre échec collectif, visible et mesurable en ce moment électoral.
La vie familiale de JM LP et P de V n'a vraiment aucune importance par rapport à ce constat évident : nous catholiques français, toutes tendances et sensibilités confondues, comme ''peuple croyant'', comme ''société de fidèles'' nous avons failli.
A Pascal G
Je ne crois aps qu'il y ait de commune mesure entre des accusations qui jusqu'a preuve du contraire sont sans fondement et un fait avéré et de notoriété publique. Le dernier texte de Mgr Rey cité ce jour sur le salon beige m'encourage en revanche à poursuivre par cette petite lettre . Elle ne vaut certes que pour les cathos.
Mardi Saint 2007
A mes amis qui vote Le Pen,
Suite au texte de Mgr Rey et quelques jours après la sortie du texte de monseigneur Cattenoz sur les élections je voudrais si vous me l’accordez reprendre avec vous un petit débat. Chacun voyant midi à sa porte je souhaite en effet mettre en valeur ce passage du texte de Mgr Cattenoz que nombre de nos amis n’ont pas cru devoir citer (Le salon Beige, Vox Galliae, le blog de Daoudal,) alors qu’il me paraît intéressant :
"Le nombre de séparations et de divorces s’accroît, rompant l’unité familiale et créant de nombreux problèmes aux enfants, victimes innocentes de ces situations. La fragilité et le nombre de foyers monoparentaux ne sont pas sans poser question. La stabilité de la famille est aujourd’hui menacée ; pour la sauvegarder, il ne faut pas avoir peur d’aller à contre-courant de la culture ambiante. Les diverses formes de dissolution du mariage sont l’expression d’une liberté anarchique qui se fait passer à tort pour une libéralisation de l’homme. Au contraire, reconnaître et soutenir l’institution du mariage est un des services les plus importants à apporter aujourd’hui au bien commun et au véritable développement des hommes et des sociétés, de même que la plus grande garantie pour assurer la dignité, l’égalité et la véritable liberté de la personne humaine".
Dans la perspective de ce que m'avez ecrit je cite : « c’est au FN que je vais signifier ma confiance et non à Villiers; pas pour un problème d’idées, ils ont les mêmes, mais pour une question de représentativité des électeurs et des élus, parce que le FN est aujourd’hui non seulement le premier mais le seul parti d’envergure nationale auquel nous puissions nous rallier ».
Puis-je me permettre de vous faire observer que le divorce dont parle monseigneur Cattenoz est le fait d’un de nos deux candidats et de ce fait le met en état de péché mortel : «Le péché mortel est une possibilité radicale de la liberté humaine comme l'amour lui-même. Il entraîne la perte de la charité et la privation de la grâce sanctifiante, c'est-à-dire de l'état de grâce. S'il n'est pas racheté par le repentir et le pardon de Dieu, il cause l'exclusion du Royaume du Christ et la mort éternelle de l'enfer, notre liberté ayant le pouvoir de faire des choix pour toujours, sans retour» (CEC 1861).
Tant que nous n’avions pas le choix il était bien évident que nous les catholiques votions pour celui qui était le plus proche de nos idées (c’est d’ailleurs pour cela que nous ne débattons pas sur un vote Sarko ou Bayrou) mais aujourd’hui ou deux candidats portent nos idées, notre choix doit se porter sur celui dont l’exemplarité sera la plus grande. Peut-être ma théologie est elle un peu primaire mais semble assez proche de celle de Mgr REY je pense que pour un catholique il est préférable de mettre à la tête des institutions qu’elles soient scolaires, caritatives ou politiques celui qui semble en règle avec la doctrine de l’Eglise sur un point dont Mgr Cattenoz et le CEC nous rappellent l’importance.
Je vous souhaite ainsi qu’à toute vos familles de très belles fêtes Pascales.
[Ce raisonnement est d'une pharisienne mesquinerie, mais il est surtout politiquement absurde. Si saint Louis fait figure d'exception dans notre histoire, c'est qu'il n'y pas de lien nécessaire entre la vie privée et l'action publique. Cela se voit dans toute l'histoire de France, celle des rois "très-chrétiens" même quand ils avaient de nombreuses concubines, comme dans l'histoire de l'Eglise: par exemple Alexandre VI, sans doute le pape le plus dépravé de l'histoire, avait engagé une profonde et remarquable réforme de la curie contre la corruption et les abus, tandis que Paul VI, d'une vie irréprochable et très pieux, a engendré des catastrophes.
Et qui êtes-vous donc pour savoir qui est ou n'est pas en état de péché mortel? Vous vous prenez pour Dieu? Ou vous savez mieux que Lui?
Mais vous ne savez même pas que pour l'Eglise Le Pen n'est pas divorcé.
D'autre part, je ne sais toujours pas ce qu'est P2V. Je croyais qu'on votait pour un homme, et non pour un sigle.
YD]
Merci à Yves Daoudal pour la pondération de sa réponse à Y. de Caqueray.
Tradi convertie, je connais bien l'esprit tranché et pharisien de certains catholiques "bien pensant" mais là, Y. de C les surpasse tous !
Une fois de plus, les symathisants (voire plus) du MPF n'ont comme argument que mesquinerie et injure.
Allez faire un tour sur le forum France-Espoir : il me semble bien représenter l'état d'esprit et de bassesse dans l'injure des afidés de M. de Villiers.
Nous en avons là encore une preuve
(@Y. Daoudal : vous pouvez modérer bien sûr mais cela m'a soulager de l'écrire !)
En outre, Y2C (héhé) ne sait même pas lire.
Nos évêques parlent du divorce non pour condamner des candidats (Sarkozy ???) mais pour affirmer que la défense de la famille ne se limite pas au refus des unions gays. La défense de la famille passe aussi par son renforcement et la lutte contre les divorces (30% des mariages !) qui tuent l'institution du mariage, et détruisent les enfants.
A kjh
Il est bien évident(humour) que celui qui prendra le mieux "La défense de la famille passe aussi par son renforcement et la lutte contre les divorces (30% des mariages !) qui tuent l'institution du mariage, et détruisent les enfants." est celui qui est divorcé et sa directrice de campagne aussi ?
Réfléchissez un peu !!!
A YD
Vous me demandez : "Et qui êtes-vous donc pour savoir qui est ou n'est pas en état de péché mortel? Vous vous prenez pour Dieu? Ou vous savez mieux que Lui?"
Je ne juge que des faits l'Eglise nous enseigne que les divorcés remarriés ne sont pas en état de grace or jusqu'à preuve du contraire JMLP ne se cache pas de l'être. Maintenant si vous pensez que l'état de grace est sans importance pour ce qui est de diriger. Alors merci de m'expliquer sur quel texte de l'Eglise vous vous appuyez.
Puisque la vie privée de JM LP est passée au crible, je pense qu'il est utile d'apporter qq informations.
JM LP n'est pas un divorcé remarié, puisque son premier mariage n'était que civil, sa première épouse ayant été mariée religieusement auparavant.
Son deuxième épouse étant de père orthodoxe et de mère protestante, et ayant été mariée elle même religieusement dans la religion réformée, puis divorcée, J MLP n'est pas un catholique divorcé remarié.
P de V étant le père d'un enfant naturel n'est certainement pas dans une situation plus simple sur la plan de la morale conjugale. Les accusations de l'un ses fils accusant de viol son frère aîné sont sans doute fausses, mais portées devant un juge d'instruction, elles témoignent d'un climat familial pour le moins étrange.
C'est certainement ailleurs, dans les programmes, les engagements de campagne et les propositions concrètes contre l'avortement, clef de voute de la lutte pour la Vie, qu'il faut juger chacun de ces deux candidats. A ma connaissance, P de V n'a rien proposé contre l'avortement sur le plan législatif : il s'est contenté de se prononcer contre, ce qui est courageux et rare en France, mais ne constitue pas un engagement de changement de la loi Veil.
Le reste n'est pas d'un intérêt très profond : la vie privée, même connue -ou peu connue-, n'apporte rien au débat de fond.
Cette info concernant P de V et sa vie personnelle n'aurait pas d'intérêt s'il ne ''vendait'' pas continuellement sa candidature sur le modèle du bon époux, bon père de famille. C'est un fait connu de beaucoup en Vendée, certains cadres du Conseil Général citent même le nom de famille des personnes incriminées, ce qui est assez étonnant. Cela s'expliquerait; Le style de management de P de V dans son propre Conseil Général est souvent fait de foucades et d'agressions personnelles, il n'est pas aimé de tous, un de ses collaborateurs s'est donné la mort dans son propre bureau en incriminant P de V ! Iln'est donc pas inutile de le rappeler ici, maintenant que les aspects personnels sont mis en avant de faàçon systématique par certains. Mais si on revenait au sujet de la campagne elle même.
C'est plus valorisant.
Cette info concernant P de V et sa vie personnelle n'aurait pas d'intérêt s'il ne ''vendait'' pas continuellement sa candidature sur le modèle du bon époux, bon père de famille. C'est un fait connu de beaucoup en Vendée, certains cadres du Conseil Général citent même le nom de famille des personnes incriminées, ce qui est assez étonnant. Cela s'expliquerait; Le style de management de P de V dans son propre Conseil Général est souvent fait de foucades et d'agressions personnelles, il n'est pas aimé de tous, un de ses collaborateurs s'est donné la mort dans son propre bureau en incriminant P de V ! Iln'est donc pas inutile de le rappeler ici, maintenant que les aspects personnels sont mis en avant de faàçon systématique par certains. Mais si on revenait au sujet de la campagne elle même.
C'est plus valorisant.