En Serbie, Tomislav Nikolic, chef du parti radical serbe, élu le 8 mai à la présidence du Parlement, a démissionné hier, avant d’être démissionné suite à la constitution d’un gouvernement de coalition pro-Bruxelles qui allait faire voter son remplacement. « J’ai été élu à la présidence du Parlement par le peuple de Serbie. Alors vous avez dû demander à Bruxelles et à Washington de vous aider à me démettre », a-t-il déclaré en faisant allusion aux pressions, et même aux menaces, émanant des pouvoirs euro-américains.
En Pologne, la Cour constitutionnelle a invalidé une grande partie des articles de la loi de « lustration » qui obligeait les Polonais ayant des postes publics à faire une déclaration sur leur passé pendant la période communiste. « L’Etat doit respecter les droits de l’homme, et ne pas recourir à la vengeance », a déclaré le président de la Cour constitutionnelle. Or il ne s’agissait pas d’une loi de vengeance, puisqu’elle permettait de destituer, non pas les Polonais qui auraient reconnu avoir collaboré avec la police secrète, mais ceux qui mentiraient sur leur passé ou refuseraient de faire la déclaration. Et parmi les véritables droits de l’homme il y a celui de connaître la vérité.
Le président de la Cour constitutionnelle a cru nécessaire de préciser que Bronislaw Geremek ne pouvait pas perdre son mandat de député européen. Comme si cela n’allait pas de soi. C’est une façon plutôt maladroite de souligner que la campagne lancée de façon tonitruante contre cette loi par Geremek avec l’appui du Parlement européen et de nombreuses personnalités européennes avait été montée pour faire pression sur la Cour polonaise. Avec le résultat que l’on voit.
Mais le Premier ministre Jaroslaw Kaczynski ne s’avoue pas vaincu. Il annonce une nouvelle loi, qui sera, celle-là, constitutionnelle, et ne pourra donc pas être invalidée par une Cour dévouée aux droits de l’homme communiste.