La Slovaquie renonce à l'idée de revendiquer une dérogation au traité de Lisbonne semblable à celle demandée par la République tchèque, a déclaré hier le Premier ministre slovaque, Robert Fico.
Une telle dérogation risquerait, selon lui, de porter atteinte aux droits des Slovaques dans le domaine social, garantis par la Charte des droits fondamentaux. "Nous ne sacrifierons pas les droits sociaux des gens en Slovaquie", a-t-il déclaré au cours d'une session de la commission parlementaire chargée des Affaires européennes.
Comme si le fait de s'exempter de la Charte pouvait en quelque manière porter atteinte aux droits sociaux. Quand les politiciens de gauche se mettent à la remorque de l'UE, ils sont encore plus bêtes que ceux de droite.
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Slovaque à géométrie variable
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La Slovaquie demande son exemption
Au Conseil Affaires générales et relations extérieures qui se tient aujourd'hui et demain à Luxembourg, le ministre des Affaires étrangères de Slovaquie a officiellement demandé que son pays, bien qu'ayant déjà ratifié le traité de Lisbonne, bénéficie de la même exemption de la Charte des droits fondamentaux que celle exigée par la République tchèque.
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Une hirondelle qui peut faire le printemps
C'est une grande première. Le plus important quotidien slovaque, la Pravda (comme son nom l'indique c'est l'ancien journal du parti communiste, mais il a opéré un virage à 180 degrés en 1990) écrit que les objections de Vaclav Klaus au traité de Lisbonne sont « utiles ».
C'est devenu une « mode » de s'en prendre à Vaclav Klaus, dit le journal, mais le fait est qu'il soulève un point important, et que ses réserves « sont bénéfiques non seulement pour la République tchèque, et pour la Slovaquie, mais pour toute l'Union européenne ».
En vertu d'une résolution du parlement slovaque de 2007, explique la Pravda, toute tentative d'ouvrir les décrets et de réévaluer le régime d'après-guerre est inacceptable. Ceci, cependant, ne sera plus forcément vrai lorsque le traité de Lisbonne entrera en vigueur. Le problème ne réside pas seulement dans la Charte des droits fondamentaux, mais principalement dans la large extension des compétences de la Cour européenne de Justice, souligne le quotidien.Car celle-ci deviendra en fait la Cour constitutionnelle de l'UE, supérieure aux juridictions nationales. Et dans certains cas une association ou un simple citoyen, s'appuyant sur la Charte, pourra saisir la Cour de Justice et obtenir d'elle un jugement favorable contre les lois de son Etat.
La Pravda rappelle que la Grande-Bretagne et la Pologne, pour des raisons différentes, ont vu le problème, et ont arraché une exemption de la Charte. Alors qu'en Slovaquie, les deux Premiers ministres successifs, au temps des négociations, « se sont contentés d'acquiescer docilement d'un hochement de tête », puis le Parlement « a hoché la tête à son tout avec enchantement », suivi par le président de la République.
Maintenant, conclut le journal, les Slovaques n'ont pas d'autre choix que de croiser les doigts pour Klaus et le gouvernement tchèque, en espérant que les garanties additionnelles seront générales, et pas seulement taillées sur mesure pour les Tchèques...