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UMP - Page 2

  • L’imbroglio Vanneste

    Le député de la 10e circonscription du Nord Christian Vanneste ayant vu sa condamnation confirmée en appel (rappelons qu’il était poursuivi pour avoir énoncé une évidence : si tout le monde était homosexuel ce serait dangereux pour l’humanité), les lobbies homosexuels et la gauche ont réclamé son exclusion de l’UMP, à tout le moins qu’il ne soit pas réinvesti par l’UMP aux prochaines législatives.

    Le 29 janvier, Valérie Pécresse affirmait qu’il n’était pas réinvesti par l’UMP. Le lendemain, Nicolas Sarkozy, condamnant « fermement » les « propos homophobes » de Vanneste, confirmait cette information et précisait que la 10e circonscription du Nord est pour l’instant « réservée ».

    En fait la circonscription est réservée… au CNI, parti associé à l’UMP. Or Christian Vanneste, à la suite de sa condamnation en première instance, a rejoint le CNI, sans quitter l’UMP, et il sera donc le candidat du CNI…

    Il n’aura pas le soutien officiel de l’UMP, souligne le responsable départemental du parti. Mais lors de la récente assemblée générale de l’UMP de la 10e circonscription, Christian Vanneste a obtenu le soutien à l’unanimité des présents…

    Bref, les grands principes sarkoziens (« Je ne veux ni de près ni de loin être associé à des propos homophobes ») ne résistent pas à l’épreuve des faits. Les faits étant que Christian Vanneste est le seul candidat qui puisse garder la circonscription à l’UMP, et que lancer un candidat UMP contre lui serait suicidaire…

    C’est la Realpolitik. Les lobbies peuvent toujours crier, le repris de justice homophobe sera bel et bien le candidat UMP de la 10e circonscription du Nord. Mais il ne faut pas le dire…

  • MAM a « très envie »

    Grand émoi à l’UMP : Michèle Alliot-Marie déclare qu’elle n’est « pas candidate au soutien financier et logistique de l'UMP », donc elle n’est plus candidate à la candidature UMP, mais qu’elle pourrait bien se présenter en dehors du parti : « J’en ai très envie », souligne-t-elle.

    Sarkozy sera donc le seul candidat à la candidature de l’UMP, mais il pourrait bien trouver quand même MAM sur sa route (et aussi Nicolas Dupont-Aignan, qui réaffirme sa candidature face à un Sarkozy qui « ne pourra en aucun cas, avec son projet atlantiste, européiste et libéral, rassembler les gaullistes »).

    Rappelons que le 15 décembre, ce n’est pas si vieux, Michèle Alliot-Marie affirmait : « Face à une gauche avide de revanche, face à un Front national élevé, nous ne devons pas prendre le risque de la division devant les électeurs. Je dis clairement : je suis par principe pour une candidature unique. » Mais elle ajoutait que « la situation serait différente » si Le Pen n’obtenait pas ses 500 parrainages et que « nous devrions alors réfléchir à notre stratégie ».

    Cela voudrait-il dire que MAM est sûre que Le Pen n’aura pas ses signatures ?

    Il est plus probable que cela ne veuille rien dire, comme le laisse voir le coup du « principe » à géométrie variable…

    En tout cas, à l’UMP, c’est le spectre de Le Pen qui revient en force : c’est le seul argument des sarkozystes contre une candidature de Michèle Alliot-Marie…

  • Démocratie UMP

    Les députés ont paraît-il adopté hier soir, à une large majorité, le projet de loi constitutionnel visant à geler au 8 novembre 1998 le corps électoral en Nouvelle-Calédonie.

    Les projets de loi sont normalement adoptés à main levée, sauf si un président de groupe ou le président de l’Assemblée demande un scrutin public, ce qui est fréquent, surtout pour les textes importants. Personne n’a demandé de scrutin public, alors qu’il s’agit d’une modification de la Constitution. Donc il n’y a pas de comptage des voix. Mais ce qui est beaucoup plus fort est que Jean-Louis Debré a conclu à l’adoption du texte sans même appeler la petite centaine de députés présents à se prononcer à main levée…

    Certes, il y avait une majorité de députés en faveur du texte, puisque tous les orateurs PS, UDF et PC avaient appelé à voter pour, ainsi que le président du groupe UMP Bernard Accoyer. Mais le procédé est stupéfiant.

    Il s’agissait bien évidemment de ne pas montrer la profonde division de l’UMP sur la question.

    Dans son discours d’ouverture des débats, Dominique de Villepin n’avait pas craint d’affirmer que « la majorité et le gouvernement sont parfaitement unis » sur ce texte. Alors qu’en commission des lois la moitié des députés UMP (six sur douze) s’étaient prononcés contre, et que le texte n’a pu venir en discussion que grâce aux députés UDF et PS. A la fin de son discours, Villepin a été applaudi par la gauche, les rangs UMP sont restés de marbre…

    Au cours de la discussion, on a entendu l’UMP Jacques Lafleur conjurer le gouvernement de reporter le texte, l’UMP Pierre Frogier dénoncer une « monstruosité juridique », un « véritable apartheid avec deux catégories de citoyens », l’UMP Jacques Myard fustiger un « projet révisionniste » et un « assassinat constitutionnel ». Dans un communiqué, l’UMP Nicolas Dupont-Aignan avait déclaré refuser de « se joindre à cette mascarade » par laquelle le gouvernement « demande aux élus de la nation d’aller encore plus loin dans le délire institutionnel et électoral ». De source parlementaire, on estimait qu’une trentaine de députés UMP auraient pu voter contre le texte. Essentiellement des députés sarkozystes. Et l’on a constaté que le ministre de l’Intérieur (le ministre des élections) a quitté l’hémicycle dès la fin de l’allocution de Villepin…

    Le Premier ministre a affirmé aussi que la réforme irait à son terme avant la fin de la législature. Grâce à la gauche et à Chirac réunis.

  • Rififi à l’UMP

    La commission des lois de l’Assemblée nationale a adopté hier soir le projet de loi constitutionnel (r)établissant le « gel » du corps électoral en Nouvelle-Calédonie à la date de 1998. Comme cela était prévisible, plusieurs membres UMP de la commission se sont opposés au texte. Christian Vanneste a souligné qu’il s’agissait d’une « atteinte profonde aux fondements de notre République », et Thierry Mariani y voit une « aberration », tandis que d’autres faisaient remarquer que de toute façon le Congrès ne pourrait pas être réuni avant les élections. Bref, le texte n’a pu être adopté que grâce aux voix du PS et de l’UDF, ce qui laisse augurer un débat pour le moins difficile lorsqu’il arrivera en discussion à l’Assemblée, le 13 décembre.

    D’après Le Monde daté de ce jour, cette question a fait l’objet d’une très vive passe d’armes entre Sarkozy et Villepin lors du petit déjeuner de la majorité de mardi. Sarkozy aurait dit qu’il ne voulait pas de ce texte, parce qu’il n’a rien à y gagner alors que « le Front national va en faire son miel ». Villepin aurait répliqué qu’il s’agit d’un engagement du président de la République et qu’on «  ne renie pas la parole de l’Etat pour de petits intérêts de circonstance ».

    Une fois de plus, voilà le Front national au centre du débat politique. Ce serait en effet un argument de poids en faveur de Jean-Marie Le Pen si l’UMP-UDF-PS-PC votait un texte destiné à faire avancer la Nouvelle-Calédonie vers l’indépendance… Et ce n’est pas un hasard si ce sont les députés UMP chargés de rabattre les électeurs du Front national qui montent au créneau pour crier casse-cou. On notera aussi cette confidence au Monde d’un député UMP : « Comment expliquer qu’on va empêcher les Français installés outre-mer depuis des années de voter alors qu’il est question, ici, d’accorder le droit de vote aux étrangers ? »

    Le président du groupe UMP, Bernard Accoyer, est une fois de plus en situation difficile. Il a reconnu qu’il y avait une « difficulté » au sein de la majorité, mais il prétend que la divergence porte uniquement sur une question de procédure : certains auraient préféré que la navette commence par le Sénat et non par l’Assemblée nationale. Explication évidemment ridicule, même en s’en tenant aux propos publics des uns et des autres.

    Rappelons qu’il s’agit d’un texte élaboré par le gouvernement Jospin, après que le gel eut été cassé par le Conseil constitutionnel. Il fut ensuite voté par l’Assemblée nationale et le Sénat, mais la réunion du Congrès fut reportée (à cause du projet de réforme du Conseil supérieur de la magistrature qui faisait partie de la même charrette).