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Sainte Jeanne de Chantal

Conseils à une religieuse

Vous voulez, ma chère fille, que je vous écrive ce que je vous ai dit plusieurs fois, je prie Dieu qu'il vous profite.

Vous devez avec une sainte générosité et fidélité surmonter toutes vos inclinations qui vous porteront au péché, n'en commettant aucun délibérément ni volontairement. Que s'il vous arrive le contraire, ne vous troublez pas, mais soudain humiliez-vous devant Dieu tout doucement, marquant cela pour vous en confesser ; mais ne vous amusez point à réfléchir dessus.

Quand vos fautes seront mêlées de doute, si ce n'est en choses importantes, ne vous y amusez point pour les confesser, et qu'il vous suffise de vous en abaisser devant Dieu. Si elles sont en choses importantes, dites : Je m'accuse que je suis en doute d'avoir dit des paroles par le mouvement de la vanité ou de l'impatience, ou ce que c'est.

Quand vous verrez d'abord que vous ne pouvez reconnaître clairement du péché, n'examinez point, mais vous humiliez devant Dieu avec une confiance filiale, désirant et vous résolvant de ne l'offenser jamais à votre escient ; puis cela fait n'y pensez plus.

Ne soyez point si pointilleuse autour de vos actions ; gardez-vous du mal (car il le faut) et faites le bien, et toutes vos actions gaiement, simplement et franchement, avec la générale intention de plaire à Dieu seul ; suivez cordialement le directoire pour vos exercices.

Ne vous étonnez nullement de tout ce que vous sentez ou pensez, pourvu que vous ne vous y arrêtiez pas et que vous ne fassiez rien ensuite volontairement ; ne regardez point tout cela ni aucune chose qui se passe en vous ; souffrez sans regarder ce que c'est, ni n'en parlez, non pas même à Notre-Seigneur, auquel vous devez retourner votre esprit tout simplement, lui disant des paroles de confiance, d'amour et d'abandonnement de vous-même.

Si vous observez bien ce point, vous serez claire et courte en tout ce que vous direz de vous, et c'est ce qui vous est le plus nécessaire. Pensez et parlez peu de vous ; pensez beaucoup à Dieu, et faites ce qui est de la règle et du directoire gaiement, et la charge que l'obéissance vous donne sans réflexion ; ô Dieu, que vous serez heureuse !

Corrigez-vous de ces mines froides et dédaigneuses que vous faites quelquefois, comme aussi de cette façon brusque et active ; ne tournez point si court ; tenez votre visage doux, et faites toutes vos actions tranquillement sans vous empresser.

Or sus le dernier et principal avis que je vous donne, ma chère fille, c'est d'entreprendre en simplicité l'observance de ces petits enseignements, lesquels je ne vous commande point, ains vous les conseille avec un amour maternel. Mettez-vous à les pratiquer, et ne vous amusez point à regarder comme vous les pratiquerez ; adonnez-vous à faire et non à regarder comme il faut faire, comme vous faites, comme vous avez fait ou ferez. Supportez doucement les attaques des diverses pensées qui vous arrivent, et toutes sortes de tentations, ne vous en étonnez point ; ne faites ni ne délaissez à faire aucune chose ensuite de telles fantaisies ; souffrez-les sans les regarder, comme je vous ai déjà dit ; résignez-vous à la divine volonté qui vous les permet, et vous abandonnez à son bon plaisir vous confiant en sa miséricorde, et demeurez en paix.

Dieu vous fasse la grâce d'observer ces choses et soit béni à jamais ! Amen.

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