La Commission européenne est furieuse : elle avait donné jusqu’au 19 août au gouvernement hongrois pour qu’il s’explique sur le scandaleux assouplissement des conditions d’entrée des Russes et des Biélorusses dans le pays pour y travailler (il accorde aux « travailleurs invités » un séjour de deux ans, renouvelable pour trois années supplémentaires). D’autant plus scandaleux que la Hongrie préside actuellement l’UE. Et il n’y a pas de réponse.
La Commission est obligée toutefois de reconnaître que cette politique relève exclusivement des Etats membres, et non de Bruxelles. Mais quand même, on parle ici d’un Etat agresseur, de l’ennemi qui menace toute l’Europe, et on ne peut pas décemment laisser entrer des gens qui seront forcément des espions à la solde de Poutine.
En outre, huit pays nordiques (le Danemark, l’Estonie, la Finlande, l’Islande, la Lettonie, la Lituanie, la Norvège et la Suède) ont écrit à Bruxelles le 15 août :
« Indépendamment du fait qu’elle relève de la compétence nationale ou de l’Union, nous sommes inquiets que cette décision puisse constituer un risque sérieux pour la sécurité de tous les États membres. La réponse de la Hongrie, votre analyse et les prochaines étapes seront de la plus haute importance pour garantir notre sécurité nationale. »
Budapest a aussitôt répondu à cette lettre par la voix du ministre des Affaires étrangères, Peter Szijjártó :
« L’inclusion des citoyens russes et biélorusses dans le programme de la carte nationale ne pose aucun risque de sécurité du point de vue de l’espace Schengen, puisque ces personnes doivent toujours se soumettre à un contrôle complet pour entrer et séjourner en Hongrie. Toutes les affirmations contraires de nos collègues d’Europe du Nord et des pays baltes, qui sont aveuglés par leur adhésion au camp des partisans de la guerre, ne sont que des mensonges. »