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Le Times a publié une pétition signée par diverses personnalités britanniques demandant à Rome de ne pas interdire la messe traditionnelle.

Un coup d’œil à la liste des signataires montre que les musiciens classiques (tous prestigieux) sont prépondérants. Si l’on y ajoute que la pétition s’accompagne d’un article de Sir James MacMillan qui lui ressemble beaucoup, il paraît clair que l’on doit cette initiative à celui qui est le plus grand compositeur britannique actuel.

Voici le texte de la pétition et ses signataires. En dehors des musiciens, on remarque la présence de Sir Nicholas Coleridge, ancien président du Victoria and Albert Museum et prochain recteur de l’Eton College, Lord Stirrup, maréchal de la Royal Air Force et ancien chef d'état-major de la Défense, Michael Gove, ancien ministre et membre actuel du Conseil privé du roi, Rory Stewart, ancien diplomate, ancien précepteur de l'actuel prince de Galles et actuel membre du Conseil privé du roi, la princesse Michael de Kent, l’historien Tom Holland, ou… l’ex-femme de Mick Jagger.

Le 6 juillet 1971, le Times a publié un appel au pape Paul VI en faveur de la messe en latin, signé par des artistes et des écrivains catholiques et non catholiques, dont Agatha Christie, Graham Greene et Yehudi Menuhin. Cette lettre est connue sous le nom de "lettre Agatha Christie", car c'est son nom qui aurait incité le pape à délivrer un indult, ou autorisation, pour la célébration de la messe en latin en Angleterre et au Pays de Galles. La lettre affirmait que "le rite en question, dans son magnifique texte latin, a également inspiré des réalisations inestimables... de poètes, de philosophes, de musiciens, d'architectes, de peintres et de sculpteurs dans tous les pays et à toutes les époques. Il appartient donc à la culture universelle".

Récemment, des informations inquiétantes en provenance de Rome ont annoncé que la messe en latin allait être bannie de presque toutes les églises catholiques. C'est une perspective douloureuse et déroutante, en particulier pour le nombre croissant de jeunes catholiques dont la foi a été nourrie par cette messe. La liturgie traditionnelle est une "cathédrale" de textes et de gestes, qui s'est développée comme ces vénérables édifices au fil des siècles. Tout le monde n'apprécie pas sa valeur et c'est très bien ainsi ; mais la détruire semble être un acte inutile et insensible dans un monde où l'histoire peut trop facilement se perdre dans l'oubli.

La capacité de l'ancien rite à encourager le silence et la contemplation est un trésor qu'il n'est pas facile de reproduire et qui, une fois disparu, est impossible à reconstruire. Cet appel, comme le précédent, est "entièrement œcuménique et apolitique". Les signataires comprennent des catholiques et des non-catholiques, des croyants et des non-croyants. Nous implorons le Saint-Siège de reconsidérer toute nouvelle restriction d'accès à ce magnifique patrimoine spirituel et culturel.

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Le texte de l’article de James MacMillan est réservé aux abonnés. Il commence ainsi :

Il existe peu d'expériences plus poignantes que d'assister à la messe latine traditionnelle - une célébration religieuse dont le mélange de solennité et d'intimité laisse une impression profonde sur les non-catholiques comme sur les catholiques.

Il poursuit en rappelant l’influence de cette liturgie sur l’art occidental, puis raconte l’épisode de l’« Indult Agatha Christie », puis l’initiative de Benoît XVI.

En 2021, cependant, Rome a effectivement banni la messe latine traditionnelle de la vie paroissiale. Cette décision a été un coup dur pour les catholiques de la génération Z qui ont trouvé leur foyer spirituel dans l'ancienne liturgie. Ils sont déconcertés par la nouvelle hostilité à laquelle ils sont confrontés - mais il semble maintenant que le pire soit à venir. Selon certaines sources, le Vatican envisage d'interdire presque totalement la "messe des temps anciens", comme on l'appelle.

Le fait que des fonctionnaires du Vatican se livrent à cet autoritarisme mesquin et philistin à l'encontre de leurs propres coreligionnaires est choquant pour un public non catholique. (…)

De son côté, La Croix a publié un bref article citant des sources vaticanes selon lesquelles ce sont des « rumeurs infondées », du « bavardage », des « fantaisies ». La rumeur aurait également été démentie par Andrea Grillo, le fanatique gourou laïque de la néo-liturgie.

Ou bien la rumeur était effectivement infondée, ce qui paraît difficile à croire. Ou bien c’était un ballon d’essai pour voir la réaction, mais c’est encore moins crédible, puisque les réactions ne pouvaient être que celles que l’on a vues. Ou bien il y a des tensions au Vatican entre ceux qui veulent en finir une fois pour toutes et ceux qui craignent un désastre. Ou bien l’oukase va tomber comme prévu.

On verra bien…

En attendant, merci à Sir James MacMillan, membre du comité de parrainage de la Latin Mass Society, mais lui-même pratiquant du nouveau rite dans le couvent dominicain où il est tertiaire ainsi que sa femme.

(NB. En anglais, l'expression "latin mass" désigne la messe traditionnelle.)

Commentaires

  • Et l'intevention de Georges Galloway, gauchiste notoire bien qu'à l'"ancienne", qui a également plaidé la cause de la messe tridentine auprès du pape la semaine dernière.

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