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Samedi des quatre temps de Pentecôte

Considérez la clémence du Seigneur notre Sauveur : on ne le voit pas ému d’indignation, offensé du crime des Juifs, révolté de leurs outrages, abandonner la Judée, bien au contraire, oubliant l’injure et se souvenant de sa clémence, il cherche à gagner doucement les cœurs de ce peuple infidèle, tantôt en enseignant, tantôt en délivrant, tantôt en guérissant. Et c’est avec raison que saint Luc parle d’abord d’un homme délivré du mauvais esprit, et qu’il raconte ensuite la guérison d’une femme ; car le Seigneur était venu pour guérir l’un et l’autre sexe. Celui-là devait être guéri le premier qui a été créé le premier, mais il ne fallait pas oublier celle qui avait péché par légèreté d’esprit, plutôt que par perversité.

Si le Seigneur opéra ces deux guérisons miraculeuses le jour du sabbat, cela signifie que le nouvel homme devait commencer au jour où fut autrefois achevée l’antique création, et que le Fils de Dieu n’est point assujetti à la loi, mais qu’il est au-dessus de la loi dans son principe même, que la loi n’est pas détruite, mais accomplie. En effet, ce n’est pas par la loi que le monde a été fait, mais par la parole, comme nous le lisons : « La parole du Seigneur a affermi les cieux » (psaume 32). La loi donc n’est pas détruite, mais elle est accomplie, de façon que l’humanité déchue se renouvelle. C’est aussi pourquoi l’Apôtre nous dit : « Dépouillez-vous du vieil homme, et revêtez le nouveau qui est créé selon Dieu. »

C’est bien à propos que le Sauveur commence ses guérisons le jour du sabbat, afin de se montrer lui-même le Créateur qui devait enchaîner ses œuvres et poursuivre l’ouvrage que lui-même avait commencé. Il fait comme l’architecte qui, se proposant de rebâtir une maison, ne commence pas à démolir l’ancienne par les fondements mais par le haut de l’édifice. C’est ainsi que le Verbe met la main d’abord là où il avait cessé auparavant ; ensuite il commence par les moindres choses, pour en venir aux plus grandes. Délivrer du démon, les hommes peuvent aussi le faire, mais au nom de Dieu. Commander aux morts de ressusciter n’appartient qu’à la seule puissance divine. Peut-être aussi la belle-mère de Simon et d’André était-elle la figure de notre chair, qui languit accablée par les fièvres multiples de ses fautes, consumée par les désirs immodérés de ses passions diverses. J’ose dire que la fièvre d’une affection désordonnée n’est pas moindre que celle dont la chaleur se fait sentir au corps ; l’une brûle l’âme, l’autre brûle le corps.

Saint Ambroise, leçons des matines.

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