Le Premier ministre géorgien Irakli Kobakhidzé a dénoncé les « horribles menaces » proférées contre lui par « un commissaire européen » qui lui a dit : « Vous avez vu ce qui est arrivé à Fico, faites très attention. »
En bref, si vous promulguez la loi sur les influences étrangères, vous serez abattu par balles…
C’est d’une telle violence que le commissaire en question, qui est évidemment le commissaire à l’Elargissement et à la... Politique européenne de voisinage, s’est cru obligé de dire que c’était bien lui, mais pour prétendre bien sûr que son propos avait été « sorti de son contexte ».
Mais le contexte, c’était une énumération des mesures que l’UE pouvait prendre contre la Géorgie si la loi était promulguée. Ce que Irakli Kobakhidzé avait justement qualifié de « chantage insultant à l'encontre du peuple géorgien et de son gouvernement démocratiquement élu », mené par « des politiciens étrangers de haut rang ».
Et ce chantage était donc assorti d’une mise en garde : « Pleinement conscient du sentiment pro-européen très profond de la société géorgienne, j'ai ressenti le besoin, lors de ma conversation téléphonique, d'attirer l'attention du Premier ministre sur l'importance de ne pas enflammer davantage une situation déjà fragile. » C’est alors qu’il a mentionné le « tragique » attentat contre Fico comme un exemple de ce que un « haut niveau de polarisation peut provoquer dans une société, y compris en Europe »…
Au chantage et à la menace, le commissaire ajoute donc l’insulte : car il appelle les manifestants manipulés par l’étranger « la société géorgienne » et considère donc comme illégitimes le Parlement élu et le gouvernement qui en est l’émanation…
Telles sont les « valeurs de l’Europe », qu’on va imposer en Géorgie comme on l’a fait en Ukraine.
Il se trouve que, la veille, le Premier ministre géorgien avait dénoncé à la télévision la volonté des Occidentaux de lancer un « Maïdan géorgien » et d'« ukrainiser » son pays. A Kiev en 2014, « la seule chose qui les préoccupait était l’affaiblissement de la Russie. Dès le début de 2022, il y a eu un intérêt pour la Géorgie, afin d'ouvrir un deuxième front, ce qui, bien sûr, aurait nui gravement à la Russie. Mais tout cela détruirait notre pays. » Et d’ajouter que la politique mondiale est dirigée par le « parti de la guerre mondiale », qui veut à tout prix affaiblir la Russie, quitte à sacrifier la Géorgie.