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Apostasie romaine

Coup sur coup, le pornographe et scatologue « Tucho », selon son surnom intime, autrement dit le cardinal Victor Manuel Fernandez, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, a publié au nom du pape deux documents qui font l’impasse sur… la foi.

Le premier est celui qui est incroyablement titré « Dignitas infinita », pour parler de la personne humaine, texte qui a séduit nombre de naïfs parce qu’il rappelle quelques vérités naturelles, sans évoquer la grâce ou le péché originel… (Et dont la limite, même sur le plan purement naturel, éclate dans la proposition que la chirurgie de soi-disant changement de sexe « risque (sic : risque) de menacer la dignité unique qu’une personne a reçue dès le moment de la conception » au nom du respect de notre humanité « comme elle a été créée ».

Le second est celui qui établit de nouvelles normes sur les apparitions : il exclut la possibilité même du miracle. La hiérarchie ne peut aller que jusqu’au nihil obstat : on n’empêche pas le fidèle de croire à telle apparition, mais l’évêque (et désormais seulement sur autorisation expresse du Saint-Siège) doit veiller à ce que ce ne soit pas considéré « comme une approbation du caractère surnaturel du phénomène ». Il n’y a pas d’approbation, mais une simple concession. Là non plus, il n’y a plus de surnaturel.

A vrai dire, la négation du miracle avait déjà été édictée, mais sur le plan local, par Mgr Perrier, évêque de Lourdes, dès 2006. Cette année-là il avait publié une réforme de la reconnaissance des miracles, fixant trois étapes, stipulant qu’il est « presque toujours impossible » aujourd’hui d’aller jusqu’au bout. Ainsi, en 2011, l'évêque d'Angers, Mgr Delmas avait-il annoncé la guérison « remarquable » d’une des ses ouailles, guérison totalement inexpliquée mais qu’on ne pouvait pas qualifier de miracle parce que Mgr Perrier avait interdit que la Sainte Vierge fasse des miracles à Lourdes.

Ce qui est amusant est que deux ans plus tard, l’évêque de Pavie, manifestement pas au fait de l’interdiction édictée par Mgr Perrier, reconnaissait officiellement comme un « miracle » la « guérison prodigieuse » de Danila Castelli. Puisque c’était la 69e guérison de Lourdes reconnue inexplicable par les médecins, il en résultait que la 68e, celle de 2011, était également un « miracle »…

Car les Perrier, les Tucho, les Bergoglio, se heurteront toujours aux faits. Aux faits surnaturels, même s’ils n’y croient pas. Même s’ils ordonnent de ne pas y croire…

Commentaires

  • Vous écrivez que : " Ainsi, en 2011, le nouvel évêque de Lourdes Mgr Delmas avait-il fait part de la guérison « remarquable » d’un homme ... "
    Or , sauf erreur , les trois derniers évêques de Lourdes sont
    Mgr Jacques Perrier (16 janvier 1998-11 février 2012) , Mgr Nicolas Brouwet (11 février 2012-10 août 2021), et Mgr Jean-Marc Micas (depuis le 30 mars 2022) . N'y aurait-il pas une confusion avec Mgr Emmanuel Delmas , étudiant en médecine à Limoges de 1972 à 1979 , diplômé docteur en médecine en 1980 , ordonné prêtre le 26 juin 1988 , consacré évêque d'Angers le 28 septembre 2008 ; mais qui n'a jamais exercé de ministère à Lourdes ?

  • Je suis allé trop vite... Il s'agit de l'évêque d'Angers qui, respectant le diktat de Mgr Perrier, n'avait pas reconnu le caractère miraculeux du fidèle de son diocèse guéri à Lourdes.

    Merci !

  • Donc si j'ai bien compris et si je vais jusqu'au bout de cette déclaration romaine, cela ne sert plus à rien d'aller "prendre les eaux" à Lourdes, plutôt aller à Vichy ou dans une autre ville thermale, si on a les moyens, évidemment...
    Plus d'espoir de guérison, plus de miracles, plus tout simplement de compassion partagée dans la foi.
    Mais les lois bienveillantes de l'aide à mourir sont là, n'est-ce pas.
    J'exagère sans doute, mais pour ne pas pleurer, il ne reste parfois plus que l'humour...

  • A Vichy ! Mais vous n'y songez pas, allons ! C'est une eau à faire chanter "Maréchal nous voilà" à Glucksman et ses copains. Attention ce que vous dites est très très grave. "Oh, la, la !" comme aurait chanté Ferré.

  • Je vais peut-être paraitre polémique, alors que ce n'est pas mon but.
    Les miracles sont des signes que Dieu permet à cause de la faiblesse de notre foi. Ils ne sont pas des dogmes de foi et n'obligent pas le fidèle. Et il y a des centaines de miracles à Lourdes qui n'ont pas été reconnus, sans parler des millions de bouleversements métaphysiques qu'ont connus des pèlerins, dont je fais partie.
    Si nous avions vraiment la foi à soulever des montagnes, nous serions presque indifférents aux miracles, me semble-t-il.
    Et se précipiter vers une nouvelle "apparition" avant qu'elle ne soit éventuellement reconnue, spécialité de l'abbé Laurentin, car beaucoup ne le sont pas ou partiellement, manifeste plutôt un besoin de croire, de signes, alors que le vrai miracle quotidien et permanent que nous pouvons tous observer là ou nous vivons, c'est que l'être humain soit capable de faire le bien, sans contrainte, sans promesses.
    Le miracle n'est pas forcément spectaculaire, mais il est profond et définitif pour autant.
    Je suis désolé si mon propos choque, je suis très attaché à sainte Bernadette, ma sainte de prédilection avec saint Jean-Marie Baptiste Vianney. Mais ce qui me touche le plus chez elle, c'est son abandon permanent, sa confiance sans faille jusqu'à son épreuve du couvent.
    Si je pouvais avoir une telle foi.
    Il est peut-être là le vrai miracle que bien peut regardent.
    J'ai récemment regardé un film irlandais "le club des miracles, sur la plate forme internet Kibriv.com. Film dur je précise, puisqu'une des protagonistes raconte à un moment dans le détail son avortement. Mais au retour d'un pèlerinage agité à Lourdes, ou elles se sont dites leurs quatre vérités, leur retour au pays révèle qu'elles ont enfin trouvé la paix du coeur qu'elles n'espéraient plus obtenir.
    Film très émouvant.
    Allez à Lourdes, mais laissez la grâce agir là ou Dieu sait que nous en avons le plus besoin.

  • Merci monsieur Daoudal pour votre fidélité à votre ligne qui est celle de la vérité. Vous êtes irremplaçable dans ce rôle de perpétuel gravier dans la chaussure.
    Question "gnaque", c'est bien vous et la rédactrice en chef de Benoit et moi qui tenez le pompon alors que bien des blocs s'enlisent dans des détails de sacristie qui font rigoler ceux qui nous regardent.
    Que Dieu bénisse votre action.

  • Sauf erreur, François n'a pas attendu non plus un miracle pour canoniser Jean XXIII et Paul VI.

    Depuis que les chirurgiens croient pouvoir changer un homme en femme, le Pape n'attendrait il plus d'autre miracle ?

  • "Les miracles sont des signes que Dieu permet à cause de la faiblesse de notre foi."
    C'est une interprétation très discutable, en particulier parce que Notre Seigneur lui-même souligne fréquemment la foi de la personne qui a bénéficié d'une de ses innombrables guérisons et parce qu'au contraire Il s'est abstenu de faire des miracles quand la foi du demandeur était absente ou son intention mauvaise.
    Les miracles ne convaincront jamais quelqu'un qui est déterminé à ne pas croire. Il se satisfera d'une explication qui en réalité n'explique pas grand-chose : "la foi fait des miracles". C'est ainsi qu'un de mes professeurs me "concédait" la guérison des écrouelles chez un certain nombre de ceux qui venaient, de France et d'Europe, se les faire "toucher" par le roi de France.
    Je vous rappelle aussi que notre foi ne saurait faire l'économie d'un miracle, DU MIRACLE, la Résurrection charnelle, matérielle et tangible de Notre Seigneur, dont témoigne encore aujourd'hui, et sans doute jusqu'à la fin du monde, le saint Linceul (improprement appelé saint Suaire) de Turin. En cette Résurrection, je crois, dans toutes ses dimensions, ce qui me permet d'adhérer fermement à tous les miracles (tous plus éblouissants, étonnants, iconoclastes et parfois pleins d'humour les uns que les autres) que les Evangélistes ont bien voulu nous relater. De même, j'aimerais que les soi-disant orthodoxes produisent leur Lanciano, par exemple, avec son sang du VIIIe siècle toujours pas coagulé (si je me trompe).
    JE crois aux miracles parce que je suis catholique et je suis catholique parce que je crois aux miracles (qui, comme vous le remarquez, sont assurément beaucoup plus nombreux que les miracles "reconnus" : c'est déjà le cas avec l'Evangile, qui ne rapporte qu'une petite partie de ceux accomplis par le Christ comme je ne sais plus lequel des quatre Evangélistes - Marc peut-être - nous le précise) et aux paroles de la Vie éternelle, à la conversion du coeur aussi, aux miracles "intimes" dont témoignent la lettre que Pascal avait cousue dans son veston ou Claudel et bien d'autres.
    Nous sommes, catholiques, sommés de TOUT prendre. L'hérésiarque, c'est celui qui fait la fine bouche !

  • Apostasie romaine ! Non ! Ce n'est pas possible ! Je n'y crois pas ! Et moi qui allais revenir au catholicisme sous l'effet conjugué des monitions de Stav et des arguments renversants et documentés d'Oléandre ! Gospodi ! Je suis tout troublé.
    Pourtant Rome a montré sa supériorité stakhanoviste à imprimer de nouveau saints. Songez donc : saint Roncalli, saint Montini, saint Wojtyla, saint Escriva de Balaguer, saint Degollado (ah, non peut-être pas) et toute une myriade ineffable.

  • Les miracles du Christ s'adressent à des Juifs qui croient et attendent le Messie.
    En qui, en quoi croient nos contemporains?
    Je crois aux miracles, je n'ai jamais dit autre chose. Mais quand je vois des braves catholiques courir les apparitions et attendre un signe divin, je compatis avec leur besoin de signes.
    Croire aux miracles n'est pas un dogme catholique, expliquez moi comment un "bon" catholique serait sommé d'y croire comme dogmatique.
    Nous croyons que Dieu peut et que Dieu fait des miracles, mais ceux de la conversion intérieure, le miracle de la confession, de la paix du coeur dans une âme dévastée sont beaucoup plus édifiants que de chercher des interprétations parfois aventureuses d'un signe divin.
    Ne regardons pas l'accessoire quand l'essentiel est bien souvent plus dans le visionnaire comme exemple pour les fidèles que dans le pouvoir divin de nous adresser un signe par un miracle public.
    Zola disait que s'il assistait à un miracle à Lourdes il se convertirait. Il a assisté à un miracle et ne s'est pas converti.
    Carrel suivait une malade en stade terminale dont le cercueil suivait dans le train en pèlerinage à Lourdes. Il a assisté à sa guérison miraculeuse et s'est converti.
    Dieu nous laisse libres et des miracles sont visibles tous les jours autour de nous. A nous de ne pas attendre un signe spectaculaire qui nous force la main d'une certaine manière ou qui "prouve" l'existence de Dieu.
    Je suis d'une nature rationnelle, quoique porté au surnaturel comme au merveilleux par mon origine bretonne. Mais je pense et j'espère que les pèlerins lourdais trouvent ce qu'ils cherchent là-bas, car Dieu a quelque chose pour eux et ce serait dommage d'implorer la Mère de Dieu sans voir ce que Dieu a disposé dans notre vie, dans notre âme.
    Mais ce n'est qu'un point de vue personnel et j'adhère à tous les dogmes de l'Eglise et ne rejette aucun miracle reconnu par l'Eglise.
    Ceci dit, ces évêques qui ne croient plus au diable doivent aussi avoir quelques doutes sur Dieu. C'est peut-être ceux-là qui sont les plus impressionnés, les plus ennuyés, par les miracles.
    Mais pour qu'un miracle intérieur agisse sur eux, il faudrait qu'ils laissent leur bavardage ou leur orgueil à la poubelle. Dieu ne rentre jamais de force dans une âme et ne s'impose pas à qui ne veut pas Lui laisser la place.

  • @Dominique Morin
    "Les miracles du Christ s'adressent à des Juifs qui croient et attendent le Messie."
    Les miracles du Christ s'adressent à toute l'humanité, directement ou non. Quand le Christ guérit le serviteur d'un centurion romain, ça ne s'adresse pas aux juifs. Quand Il s'adresse à saint Thomas, cette forte tête, essayez de comprendre ce que ça NOUS dit, parce que c'est assez profond.

    "Croire aux miracles n'est pas un dogme catholique, expliquez moi comment un "bon" catholique serait sommé d'y croire comme dogmatique."
    Facile, c'est dans le Credo : "Il ressuscita le troisième jour,
    conformément aux Ecritures". Si vous croyez à ce miracle-là, vous auriez mauvaise grâce à faire le raffiné quand Il marche sur les eaux, commande au vent et à la mer ou change l'eau en vin !

    "Dieu nous laisse libres et des miracles sont visibles tous les jours autour de nous. "
    Comme quoi ? Se réveiller le matin dans le lit où l'on s'est couché ? Le chant d'un rossignol ? Votre épouse qui s'est levée de bonne humeur ? A un certain niveau, c'est étonnant, mais ce n'est pas ce qu'on appelle un miracle.

    "A nous de ne pas attendre un signe spectaculaire qui nous force la main d'une certaine manière ou qui "prouve" l'existence de Dieu."
    L'existence de Dieu a ses preuves, qui font appel à la raison et qui ne convaincront jamais ceux qui ne sont pas déterminés à les admettre. Les miracles du Christ et de ceux qui agissent en son nom prouvent aux hommes de bonne volonté qu'il y a aussi une surnature et que la foi catholique écrase d'une chiquenaude toutes les fausses religions.

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