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Mercredi des quatre temps

Dans son Mitrale (VII, 9) Sicard de Crémone, à la fin du XIIe siècle, expliquait les textes de la messe du mercredi des quatre temps dans l'octave de la Pentecôte et la raison pour laquelle le jeûne des quatre temps d'été est associé à cette solennité. (Trouvé sur New Liturgical Movement.)

L'office du mercredi prêche sur la connaissance, qui est un don de l'Esprit Saint, qui, jusqu'à ce jour, a éclairé les saints. Ce don s'est développé en abondance à partir des cinq livres de Moïse et des quelques écrits des prophètes, comme le prévoyait Daniel, qui disait : « Beaucoup passeront, et la connaissance sera multiple » (Dan. 12, 4).

L'Évangile nous le révèle mystiquement dans l'histoire des cinq pains et des deux poissons, qui se sont multipliés entre les bouches de ceux qui les ont mangés ; de même, la Loi et les Prophètes se multiplient dans les études de ceux qui les contemplent. ... Et notez que deux lectures sont faites [avant l'Évangile], puisque deux peuples sont convertis à la foi [les Juifs et les Gentils], et parce que ceux qui doivent être ordonnés [à la messe du samedi des quatre temps] sont instruits dans les pages des deux Testaments. Dans l'Évangile, le pain, c'est-à-dire l'Écriture Sainte, est présenté devant eux.

L'introït qui précède ces lectures est approprié : « Dieu, lorsque tu t'es avancé devant ton peuple, lui frayant un chemin, habitant au milieu de lui, alléluia, la terre s'est émue, les cieux sont tombés, alléluia, alléluia. » Car c'est par la connaissance que Dieu est sorti, c'est-à-dire qu'il s'est fait connaître, et c'est parce qu'en méditant les exposés sacrés, [les Apôtres] ont expliqué les Écritures. C'est pourquoi, dans l'Offertoire, on chante : « J'ai médité sur tes commandements. » Et parce qu'ils disent la même chose et qu'il n'y a pas de division entre eux, l'antienne de communion ajoute à juste titre : « Je vous laisse la paix, alléluia, je vous donne la paix, alléluia ».

Comprenez que le jeûne de ces quatre temps n'enlève rien à la solennité du Saint-Esprit, mais l'éclaire au contraire, parce que les délices du Saint-Esprit entraînent le dégoût des délices du corps ; et parce que, l'Époux ayant été enlevé, les Apôtres ont dû jeûner, comme le Seigneur l'avait prédit en disant : « L'Époux leur sera enlevé, et alors ils jeûneront » (Matthieu 9, 15). C'est pourquoi, remplis de l'Esprit Saint, ils se mirent à jeûner de leur plein gré. C'est pourquoi certains commencent le carême d'été le lundi précédent, mais d'autres considèrent plus justement le jeûne d'aujourd'hui comme le début du jeûne de cette période. Et certains placent la fin [de ce jeûne] à la fête de saint Jean [le Baptiste], qu'il y ait six semaines ou non. D'autres incluent la fête de saint Jean, jeûnant sans point fixe de fin, jusqu'à ce qu'ils accomplissent les six semaines. » (Mitrale, VII, 9)

(Ce curieux « carême d’été » paraît fort peu documenté. Il est question parfois d’un « carême de saint Jean Baptiste » que suivaient des moines – mais il ne figure pas dans la règle de saint Benoît – et qui aurait été suivi un temps par les laïcs selon un capitulaire de Charlemagne. On constate qu’il ressemble au « carême des apôtres » qu’observent les byzantins entre le deuxième lundi après la Pentecôte et la fête du Précurseur.)

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