La persécution

Ce matin au Parlement ukrainien, les députés des groupes Solidarité européenne et Voix ont exigé que soit soumis au vote le projet de loi interdisant l’Eglise orthodoxe ukrainienne. Il leur a été répondu que ce n’était pas à l’ordre du jour. Ces députés ont alors bloqué la tribune, brandissant des pancartes dont une disait « L’Eglise de Moscou tue ». Ils exigeaient aussi une enquête sur les détournements de fonds concernant la construction des fortifications du côté de Kharkov. « Eglise, fortifications, drones », criait Irina Guerachtchenko, par ailleurs membre de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe. Le président du Parlement, Rouslan Stefantchouk, a d’abord décrété une « pause », puis a dû clôturer les travaux pour la journée.

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Le ministre ukrainien de la culture par intérim, Rostislav Karandeïev, a déclaré les moines de la Laure des Grottes de Kiev devaient quitter leur monastère, faute de quoi ils seraient expulsés par la force dans un mois :

« Je suis bien sûr favorable au dialogue, mais il faut être déterminé. Nous leur donnons un mois. Je parle ici de la Laure inférieure. Après cela, la question sera résolue par la force. »

Il y a un an il leur avait donné « un mois et demi » pour quitter les lieux…

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Dimanche, le métropolite Philippe de Poltava a consacré une nouvelle église, dédiée à la Dormition, dans le village de Lioutenka.

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Aujourd’hui, le métropolite Agathange d’Odessa a consacré une nouvelle église, dédiée à la Dormition, dans le village de Kirnitchki.

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Un prêtre de l’Eglise du pouvoir, Yaroslav Yasenets, a publié une vidéo pour dénoncer ceux qui se réjouissent de la destruction de l’église de la Dîme à Kiev.

« Permettez-moi de vous rappeler que l'Eglise orthodoxe d’Ukraine reconnaît tous les sacrements de l’Eglise orthodoxe ukrainienne et même de l'Église orthodoxe russe. Jusqu'en 2022 (alors que la guerre a commencé en 2014), le patriarche de Moscou a été commémoré lors du service métropolitain parmi tous les autres primats des Eglises locales. Pour nous, une église de l’Eglise orthodoxe ukrainienne est une église - c'est l’église où est célébré le plus haut sacrement – la divine liturgie, au-dessus de laquelle il n'y a rien au monde. Par conséquent, ceux qui se réjouissent de la destruction de cette église et disent qu'il s'agit d'un “nid de Moscou” ne sont en fait pas des gens d'Eglise, mais des “athées du patriarcat de Kiev”, comme ils s'appelaient eux-mêmes autrefois. Ce sont ceux qui n'ont pas besoin d'une église, mais d'une organisation sociopolitique de type religieux avec une décoration rituelle et des fonctions caritatives... Quel genre de chrétiens êtes-vous ? Vous n'êtes que des païens. »

Les autorités actuelles, a-t-il poursuivi, agissent dans la tradition du bolchevisme, quand elles cherchent à faire de la Laure des Grottes de Kiev un musée : « Ils ne comprennent pas du tout ce qu'est le monachisme. Ils agissent vraiment comme des bolcheviques... La Laure doit rester un monastère. » Soulignant qu’il ne peut pas soutenir un gouvernement qui détruit les églises orthodoxes et ferme les monastères, il a averti qu'avec une telle attitude sur les questions religieuses, un sort similaire attendait l’Eglise orthodoxe d’Ukraine et l’Eglise grecque-catholique, et il a rappelé l'histoire du schisme « rénovateur » au début du XXe siècle dans l'Église russe (il y a exactement cent ans) :

« Cette structure était très favorable aux bolcheviques. Pendant un certain temps, ils ont bénéficié de cette faveur et ont également enlevé des églises à l'Église orthodoxe pour les donner aux rénovateurs. Mais ce jeu n'a pas duré longtemps. Dès que les Rénovateurs ont cessé d'être utiles aux autorités bolcheviques, celles-ci les ont immédiatement interdits, dispersés, et un grand nombre d'entre eux ont été éliminés, fusillés et emprisonnés. Nos patriotes militants qui adhèrent à l’Eglise orthodoxe d’Ukraine et à l'Église gréco-catholique (car, malheureusement, les gréco-catholiques se sont aussi beaucoup réjouis de la destruction de ce temple de nos orthodoxes), ne comprennent pas que dès que nous cesserons d'être utiles à ce pouvoir, dès que nous “rejouerons la méthodologie”, nous serons traités de la même manière. Nous serons expulsés de la Laure [supérieure], qui a été remise à l’Eglise orthodoxe d’Ukraine aussi facilement que le patriarcat de Moscou a été expulsé. Nos églises commenceront également à être démolies et détruites, comme le monastère de la Dîme. »